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25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 16:04

140825-portrait_corinne_md_2.jpgCet été, entre deux bains de rivière, brise océanique et autres cueillettes de haricots verts, j'ai piloté le parcours écosocialisme pour les journées d'été du Parti de Gauche, son « remue-méninges » qui a lieu cette fin de semaine, à côté de Grenoble comme chaque année.


Je tiens à commencer par souligner le mérite et l'aide précieuse de l'équipe de militants Isérois autour notamment d'Elisa Martin, Kristof Domenech, Christophe Bresson, et de l'équipe d'organisation avec Fred Dumont et Helen Duclos, qui font un travail de dingue chaque été et rappellent avec cœur et courage que camarade reste un joli nom. Un régal, et ça fait un bien fou. Avec leur aide, donc, et l'appui précieux des camarades de la commission écologie, Mathieu Agostini, Didier Thévenieau et David Gau notamment, nous avons conçu un parcours militant composé de formations militantes sur l'écosocialisme et "le nucléaire au secours du capitalisme vert" suivies d'un atelier discussion sur la future loi de transition énergétique, ses enjeux et nos propositions alternatives, animés par Didier et Mathieu. Puis vendredi soir je serai aux côtés de Michael le Sauce, réalisateur, pour la projection en avant – première de son film « Un revenu pour la vie », auquel j'ai participé avec de nombreux autres intervenants, afin de poursuivre le débat sur le revenu de base, ou allocation citoyenne, la notion de travail et d'activité, la réduction du temps de travail et autres nécessaires distinctions entre negotium et otium.


Samedi enfin, pour l'ouverture de nos plénières, j'introduirai et co-animerai avec Eric Coquerel dans le grand amphi du campus notre débat : "L’écosocialisme, nouvelle doctrine de l’émancipation humaine" avec la participation de Liêm Hoang Ngoc, François Ruffin, Laurence Lyonnais, Francis Parny, Henri Peña Ruiz, Christine Poupin et Jérome Gleizes.


Je voudrais en profiter pour revenir sur l'importance de poursuivre ce travail de fond. Nous sommes, tout le monde l'a dit et reconnu, à un moment de ressac et de recomposition politique. Or en période de ressac et de doute, où les gens se détournent des urnes, où les militants se sentent eux-mêmes parfois perdus et où plus personne ne comprend où sont les frontières passées, il n'y a qu'une chose à faire : refaire de la Politique.


Résister bien sûr, c'est indispensable et on le fait tous, mais aussi travailler à la reconstruction d'un projet politique. En produisant du débat d'idées, des textes, des débats de fond, et en élaborant un projet qui puisse être partagé et donner à voir le « pour » que nous voulons. Or quel autre projet systémique avons-nous aujourd'hui susceptible de fédérer largement et de reconquérir ce rapport de forces que nous avons perdu, si ce n'est l'écosocialisme ? Soyons clairs : le PG n'a pas inventé l'écosocialisme. Il l'a réactualisé, relancé, il le porte et le propage. Le PG à son dernier Congrès a adopté le Manifeste pour l'écosocialisme comme projet politique, mais il n'en est pas propriétaire. D'autres organisations politiques en ont fait leur pierre angulaire, et surtout : les partis ne sont plus des monolithes, le monde bouge. Les militants aussi. Il y a au PCF des écosocialistes, comme il y en a à Nouvelle Donne ou à EELV. Le mouvement Ensemble en est truffé, de même que le NPA. Et même dans les rangs militants du PS ou de la CGT. Eh oui. Et vous savez pourquoi ? Parce que ces 18 thèses ont été rédigées collectivement, en prenant le temps, avec respect pour tous ces gens là, en les écoutant, en prenant en compte les différences et les repères-clés de ces différentes traditions militantes, afin que chacun puisse y retrouver ses petits. Que ça puisse parler à tout le monde. Et fédérer.


Fédérer, car les militants de Gauche, avec un grand G, doivent pouvoir s'unir autour d'un projet politique. Voilà le seul trait d'union capable de tenir la route et le cap. Aucun accord d'appareil, aucune ligne officielle ne tiendra s'ils ne s'appuient pas avant tout sur une ligne d'horizon, sur un projet de société pour lequel nous serons les uns et les autres prêts à continuer à nous battre, à veiller pour finir un communiqué, à se lever aux aurores pour soutenir une boite en lutte, à financer le militantisme sur des sous trop vite épuisés. Alors il nous faut continuer à mettre toute notre énergie à faire vivre ce projet écosocialiste. A vérifier s'il peut fédérer, ce qu'il faut y modifier, à construire des passerelles militantes, à le faire connaître, le décliner en mesures concrètes et à avancer vers sa mise en œuvre. 


La question est sur toutes les lèvres en cette rentrée. Le Front de Gauche ne peut pas continuer à être un cartel de partis et d'appareils, auxquels le projet devrait se plier pour faire plaisir à tout le monde : raisonner comme ça c'est nous tuer, et avec nous, l'espoir soulevé par le Front de Gauche pour des millions de citoyennes et de citoyens. Les clivages ne s'arrêtent plus aux frontières des syndicats, associations ou partis, tous en plein brassage et en questionnement, mais à celles du projet de société pour lequel on accepte de se battre ensemble. C'est ça faire de la politique, ça la raison pour laquelle la grande majorité d'entre nous s'est engagée. Pas pour faire des calculs à dix bandes et créer des alliances objectives d'intérêts à courte vue, mais pour changer la vie et en priorité celle des opprimés. Mais pour ça, il faut qu'on puisse se reconnaitre et enfin avancer, unis et motivés. Avec trois impératifs selon moi : un cap politique, le projet écosocialiste comme ligne d'horizon, une stratégie de conquête et d'autonomie totale vis à vis du gouvernement et des ses politiques mortifères, et une pratique politique faite d'empathie, de radicalité et d'aménité. Ce triptyque, c'est le meilleur garde-fou contre les compromis pourris. Avancer et fédérer, non en en rabattant, ni en restant chacun campés sur ses positions, ses a-prioris, mais en créant ce lien de fond qui seul nous permettra de surmonter les divisions.


Et nous le faisons avec quelques résultats depuis deux ans, on n'en parle pas au journal télévisé, certes. Mais on construit les bases arrières d'un mouvement solide et pérenne. Depuis les Assises nationales initiées par le PG en décembre 2012, un comité national d'animation a été mis en place, avec des personnalités de divers horizons. Des assises départementales ont eu lieu dans une quinzaine de villes en France et d'autres sont d'ores et déjà planifiées pour cette rentrée dans les Hautes Pyrénées, en Vendée, dans le Gard, le Limousin, les Yvelines, ou encore ici en Isère... A chaque fois, on y retrouve des militants de différents partis politiques, des élus, des syndicalistes, des associations et des citoyens.

Le premier manifeste des 18 thèses pour l'écosocialisme a été tiré à 5000 exemplaires, puis retiré à 2000 exemplaires supplémentaires. Il est disponible en 12 langues : français, grec, allemand, espagnol, japonais, italien, portugais, anglais, russe, polonais, néerlandais, et suédois. Et avec Jean-Luc Mélenchon, nous l'avons présenté à nous deux dans une douzaine de pays différents : en Espagne, au Maroc, en Algérie, en Tunisie, Angleterre, Belgique, Portugal, Équateur, Italie, Hongrie, Japon et Danemark. Une motion sur l'écosocialisme a été proposée par le Parti de Gauche, l'Alliance Rouge-Verte danoise, Syriza, le Bloco portugais et Die Linke, au Congrès du Parti de la Gauche Européenne à Madrid le 15 décembre 2013. Elle a été votée avec 48% de votes pour et 43% contre. A sa suite, un Réseau écosocialiste européen a été lancé en janvier 2014 à Paris au siège du PG, puis de nouveau s'est réuni à Bruxelles et à Londres, la prochaine rencontre aura lieu en Espagne. Ce réseau réunit aujourd'hui 20 organisations membres et 6 observateurs de 13 pays. Et à chaque rencontre, de nouvelles formations politiques nous rejoignent. Ainsi à Londres en juin dernier nous avons eu le plaisir d'accueillir le mouvement espagnol Podemos représenté par Luis Alegre ainsi que Syriza, venus en observateurs, ou encore Maria Olteanu, activiste gaz de schiste en Roumanie. Nous sommes également en lien avec l'Appel pour une conférence européenne écosocialiste qui s'est lancé à Genève en janvier 2014, avec le Réseau Québec solidaire, les initiateurs de la Déclaration du bien vivre de Quito des 9-11 juin, et le manifeste a donné lieu à des tribunes jusqu'au Mexique...


L'écosocialisme répond à un besoin profond, celui d'une nouvelle synthèse politique pour le 21e siècle, qui rende crédible l'opposition au système actuel, en faisant la jonction entre le social et l'environnement. C'est un projet-creuset qui peut gagner les cœurs et les esprits parce chacun sent, même confusément, que l'écologie ne peut être que de gauche et que la gauche si elle veut survivre ne peut être qu'écologiste. Et de fait, pour ce débat nous n'avons essuyé aucun refus, quelques incompatibilités d'agenda dues à la tenue au même moment de nombreux rassemblements militants, mais tous les invités contactés ont répondu qu'ils étaient partants pour réfléchir ensemble sur ce projet. Des personnalités de tous horizons, du Front de Gauche, d'Attac, de Nouvelle Donne, d'EELV, du NPA, des économistes atterrés, et des non encartés, journalistes, auteurs, philosophes et sociologues. Tous sont prêts à avancer.


Je souhaite que ce débat marque le passage à la deuxième phase du déploiement de l'écosocialisme comme projet fédérateur, afin d'accélérer la mise en commun de nos forces et le rassemblement de tous les militants de bonne volonté, pour qui l'urgence n'est pas qu'un mot de tribune et qui savent l'importance du débat d'idées pour construire l'avenir, dans le respect et le dialogue argumenté. J'ai donc demandé à chacun de nos intervenants de réagir au Manifeste, comme base de débat, et de proposer son propre éclairage sur "L’écosocialisme, nouvelle doctrine de l’émancipation humaine". Chacun-e disposera de dix minutes et le débat sera articulé autour de trois grands thèmes que nous lancerons à tour de rôle avec Eric Coquerel : L'écosocialisme synthèse à gauche, au croisement du marxisme et de l'écologie politique avec Henri Pena-Ruiz et Jerome Gleizes ; Biens communs et jonction avec les luttes sociales avec les interventions de Christine Poupin, Francis Parny et Laurence Lyonnais ; et enfin Alternative à la croissance et lutte contre les inégalités avec François Ruffin et Liem Hoang-Ngoc.


… Et je crois qu'on pourra dire avec tout ça que la rentrée sera bel et bien lancée.

 

 

Corinne MOREL-DARLEUX

 

source: http://www.lespetitspoissontrouges.org [20/08/2014]

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La grève qui nous sèvre!
par Floréal

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...à propos des bénéfices secondaires de la grève à Radio-France

Dans Télérama, des lecteurs branchés s’affrontent à fleurets mouchetés (comme il sied dans l’hebdo culturel de l’élite) à propos de la grève dure à Radio-France: si les uns déplorent à mots couverts que la grève les prive inhumainement de leur lot quotidien de boboïsme branché, d’autres, un peu plus à gauche, appuient mollement la grève : ne vise-t-elle pas à défendre ce cher « service public » sans lequel, de leur propre aveu, certains « Téléramistes » ne supporteraient plus le dur fardeau d’exister ?

Quant à nous, bourricots de bolcheviks obtus que nous sommes, nous soutenons sans réserves cette grève. Et cela pour de tout autres raisons que l’élite téléramiste :

  • la première raison est que la grève à Radio-France est un des trop rares exemples d’action DE CLASSE déterminée contre les effets antisociaux de l’austérité hollando-maastrichtienne (même si hélas, trop de journalistes appuient la manœuvre de diversion lancée par Fleur Pellerin pour faire de M. Gallet le bouc émissaire des décisions gouvernementales). Cette grève illimitée montre que des travailleurs peuvent encore se battre pour GAGNER et pas pour « témoigner de leurs aspirations » à l’occasion de « journées d’action » sans lendemain qui laissent d’avance le dernier mot au MEDEF et Valls-MEDEF.
  • La seconde raison est que cela fait un bien énorme au moral que de savoir que chaque jour que le Bon Dieu fait, des millions de braves gens qui se croient « de gôôôche », ne recevront pas leur injection matutinale de social-libéralisme, d’anticommunisme secondaire et d’’euro-atlantisme « humanitaire » administrée par MM. « Pat Co » et B. Guetta, ; grâce à ces irresponsables de grévistes, les intoxiqués de Patricia Clark et de ses « kids » seront frustrés de leur dose quotidienne de frenglish (dans l’émission « Come on ! » rebaptisée « Alive »). En vérité, ce SEVRAGE idéologique de masse est presque aussi salutaire que celui qu’a subi naguère notre pays tout entier quand la grève ouvrière de mai 68 eut « coupé le jus » (et le micro !) aux anticommunistes professionnels de feue l’ORTF !

Pourtant notre bonheur reste incomplet : car pendant que les euro-prédicateurs de Radio-bobo sont réduits au silence, les Radio-beaux-beaufs du privé continuent d’occuper le « temps de cerveau disponible » : entre deux pubs assourdissantes, RTL, Europe 1, RMC, ont tout loisir pour marteler leurs propos antisyndicaux, pour poursuivre leur ramdam anti-fonctionnaires et pour organiser leur promo même plus larvée du FN et de Sarkozy (cherchez la différence !). Se déverse ainsi à plein jet sur le tamtam permanent du MEDEF et de la droite contre les acquis sociaux, les « assistés » (sic) et le code-du-travail-d’où-nous-vient-tout-le-mal ;  sans oublier bien sûr  l’éloge permanent des « States », la célébration émue de la « Belle-Europe-que-v’là », la diabolisation incessante des « ennemis-de-l’Occident » (Russes, Cubains, Coréens, cocos, « islamistes », grévistes de tous poils, etc.), l’éternelle question posée à tout bout de champ par le « journaliste » de service : « mais-que-font-nos-voisins-anglo-saxons-à-ce-sujet ? », l’allégeance obsédante à Frau Merkel, le tout sur fond de bain linguistique anglo-américain…

 

Alors s’il vous plait, travailleurs des radios privés, mettez-vous vite en grève aussi : pas seulement pour soutenir vos vaillants camarades du public (ça s’appelle la solidarité de classe), mais pour faire pleuvoir sur toute la France un bienfaisant mutisme réparateur.  Vite, vite, croisez-vous les bras aussi et rendez ainsi aux citoyens le plaisir de penser par eux-mêmes. Ils auront peut-être alors – qui sait ? – l’idée de revendiquer un audiovisuel public démocratisé et véridique qui soit enfin soustrait au duopole des oligarques du privé et d’une propagande d’Etat aussi doucereuse qu’omniprésente !

Floréal, le 1er/04/2015

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