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26 août 2014 2 26 /08 /août /2014 21:22

La situation militaire a connu d’importantes évolutions ces deux derniers jours. Les forces de Kiev semblent s’être effondrées au sud de Donetsk, ouvrant la voie à une contre-offensive des insurgés qui a atteint ce lundi 25 août les bords de la Mer d’Azov et la ville portuaire de Novoazovsk. D’après mes correspondants (il s’agit de journalistes occidentaux qui travaillent du côté des insurgés), il n’y a pas eu véritablement de combat. Les forces de Kiev se repliant sur Mariupol. Ceci a d’ailleurs été indirectement confirmé par des déclarations du gouvernement de Kiev. Tactiquement, ceci implique que les forces de Kiev qui opéraient au sud de Donetsk sont encerclées. Les « chaudron » ainsi constitué pourrait être réduit dans les jours qui viennent. Par ailleurs, le repli sur Mariupol des forces de Kiev indique que ces dernières sont dans une confusion importante. Des sources proches des insurgés, et qu’il faut donc traiter avec certaines précautions, indiquent que ces forces seraient en train d’évacuer Mariupol pour Zaporozhie. Ceci reste à confirmer. Ce qui semble en tout cas confirmé est que l’avancée des forces insurgées a provoqué une panique dans les rangs des forces de Kiev à Mariupol.  On signale aussi une contre-offensive des insurgés au Nord-Ouest de Lugansk, au-delà de Pervomaisk, qui les conduits pratiquement à hauteur de Slavyansk. Dans le même temps de durs combats  ont eu lieu autour des unités de Kiev qui ont été encerclées. Il semble donc que l’on soit en présence d’une crise majeure pour les forces de Kiev, ce dont témoignent des correspondants qui sont à Kiev même. En tout état de cause, si Kiev veut stabiliser la situation militaire sur les bords de la Mer d’Azov, il n’a pas d’autres choix que de :

  • (1) Prélever sur les forces déployées au Nord de Donetsk, mais avec le risque que les insurgés percent aussi dans ce secteur. Or, compte tenu des succès rencontrés par les insurgés, c’est une option TRES risquée pour Kiev, alors que se développe la contre-offensive depuis Lugansk.
  • (2) Déployer des troupes gardées en réserves dans la partie Ouest de l’Ukraine, mais dont l’efficacité militaire est douteuse. Le risque ici est que l’engagement de ces unités conduisent à de nouvelles pertes et à la capture d’une matériel important par les insurgés.

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Dans le même temps, on annonce le retour d’Igor I. « Strelkov »[1], qui pourrait coordonner les opérations militaires des miliciens de Lugansk et de Donetsk depuis Krasnodon.


En tout état de cause, il est clair que les insurgés ont marqué des points importants ces deux derniers jours. On ne peut exclure que les forces de Kiev, du moins celles qui ne sont pas encore encerclées, se retirent sur la ligne de défense qui a été définie ces derniers jours. Ceci indique bien que l’on est en présence d’une crise tant militaire que politique dans les rangs des forces de Kiev. La décision du Président Poroshenko de dissoudre le Parlement (la Rada), décision qui a été prise avant que cette crise ne se développe, doit être désormais considérée comme faisant partie intégrante de cette crise. D’un autre côté, la faiblesse numérique des insurgés leur interdit de pousser leur avantage trop loin, sous peine de se rendre extrêmement vulnérable à des contre-attaque des forces de Kiev. Il est donc possible que d’ici une semaine ou deux, on arrive à une stabilisation partielle de la situation, qui ouvrirait la voie à un cessez-le-feu. Il est possible que cela soit discuté le mardi 26, quand le Président russe rencontrera le Président ukrainien à Minsk. Mais, même si cette stabilisation débouchait sur un cessez-le-feu, ce qui est à espérer, la situation resterait toujours très tendue. Les insurgés, désormais, ne sont plus prêts à accepter autre chose qu’un scénario du type Abkhaze ou Ossète du Sud. Or, une telle situation est difficilement acceptable pour Poroshenko, outre le fait qu’elle implique que les ressources en charbon du Donbass restent entre les mains des insurgés, ce qui va poser des problèmes redoutables dès cet hiver pour l’Ukraine. Il faudra du temps pour trouver un compromis acceptable, or le temps est ce qui fait défaut au régime de Kiev qui pourrait bien connaître dans les mois à venir les contrecoups de son incapacité à venir à bout des insurgés de Donetsk et Lugansk. Cette incapacité à écraser l’insurrection dans le sang, ce qui était l’objectif affiché du gouvernement de Kiev, va poser à nouveau la question de la fiabilité des populations dans les régions voisines de Dnepropetrovsk et Zaporozhie. Des soulèvements pourraient alors avoir lieu cet hiver. La situation économique et financière de l’Ukraine va par ailleurs continuer à se dégrader rapidement. De ce point de vue, chaque jour gagné est un avantage pour les insurgés qui semblent désormais avoir imposé la pérennité, au moins provisoire, de la « République Populaire de Donetsk » (DPR) et de la « République Populaire de Lougansk » (LPR).

 

 

Jacques SAPIR


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source: http://russeurope.hypotheses.org [25/08/2014]

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26 août 2014 2 26 /08 /août /2014 20:50

 

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Le 24 août, les combattants de l'armée de la République de Donetsk ont annoncé un changement tactique décisif pour l'avenir du combat. Au lieu de mener des attaques ciblées, ils lancent une contre-offensive de grande ampleur afin de faire significativement reculer l'armée ukrainienne. Et pour l'instant, ça marche. Plus de 7000 soldats ukrainiens se trouvent encerclés, avec armement et techniques. Cela avant les "négociations" de Minsk, une discussion "possible" entre V. Poutine et V. Poroshenko, sous l'égide de l'UE. Mais la question qui arrive sur toutes les lèvres, vue l'ampleur des pertes humaines de l'armée ukrainienne, vus les échecs successifs pour faire tomber Donetsk et Lugansk, malgré tous les efforts - bombardements, artillerie lourde, armes chimiques etc. - cette question est la suivante: Donetsk sera-t-il le Stalingrad de l'armée ukrainienne? Cette question se pose juste avant la suivante, du bout des lèvres, celle-ci, tellement elle fait peur. Et que va-t-il se passer cette fois que les combattants ont repris du terrain? La dernière fois un avion "s'est" écrasé ...

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Carte des offensives du 10 au 24 août
Comme l'affirme la République de Donetsk, lors de la contre-offensive, en deux jours, l'étau s'est refermé sur une partie de l'armée ukrainienne, à savoir:
  • le 8e Corps d'armée,
  • les 28e et 30e brigades mécanisées,
  • la 95e brigade aéromobile
  • et également les bataillons punitifs "Aïdar", "Donbass" et "Chakhtersk".
Ce qui fait au moins 7000 soldats ukrainiens bloqués par les combattants: 5000 dans l'armée régulière et 2000 pour les bataillons, financés par les oligarques.
 
Sur le plan des armes, cela correspond à plus d'une centaine de blindés, 40 tanks, 50 système Grad et Uragan et plus de 60 éléments d'artillerie. Une trentaine de blindés ont été récupérés et seront utilisés par les combattants.
 
Les bourgs de Luganskoe, Svetloe et Dolia ont été prises par les combattants, dans les environs de Donetsk. Cela sans compter les différentes zones d'habitation également libérées, comme Novodvornoe, Agronomitcheskoe, Ossikovo etc.
 
L'armée de la République de Donetsk s'élargit petit à petit. Sur la base de ce qui existait déjà, ont été crées:
  • 3 brigades à pied composées des soldats ukrainiens, passés volontairement chez les combattants;
  • Les mineurs de Donbass ont mis en place une brigade supplémentaire de volontaires.
Avec ce que les combattants ont récupéré lors du début de l'opération de contre-offensive, ont été créés:
  • 2 bataillons de tanks,
  • 3 divisions d'artillerie à réaction,
  • 2 divisions de canon motorisé,
  • 3 divisions d'artillerie.
Sans entrer plus avant dans les détails, il est évident que les combattants reprennent la main. Le plan du pouvoir à Kiev de reprendre la zone avant le 24 août, pour la fête de l'indépendance ukrainienne, non seulement ne s'est pas réalisé, mais la fête a été marquée par un défilé des prisonniers ukrainiens dans le centre de Donetsk, devant environ 5000 habitants descendus dans les rues, malgré les menaces de bombardement, pour manifester en faveur de la République populaire de Donetsk.
 
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Manifestation des habitants de Donetsk, 24 août 2014
 
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Défilé des prisonniers ukrainiens, Donetsk, 24 août 2014
 
Les bonnes âmes d'en suffoquer, car O mon Dieu, s'il y a des prisonniers, il y a une guerre. C'est la réalité de la guerre qui choque dans ce défilé. C'est l'image du défilé des prisonniers allemands à Moscou en 1944, qui lui ne choquait pas. La guerre, avec son lot de morts, de prisonniers, que l'on veut cacher sous l'appellation "opération anti-terroriste". Mais Kiev ne peut reconnaître l'existence de ces prisonniers. Les Etats Unis non plus, car ce serait reconnaître des droits aux combattants, ce serait leur refuser le statut tellement confortable de terroristes. Et comment financer une guerre civile au nom de la démocratie?
 
Or, les échecs successifs de l'armée ukrainienne sont flagrants. Selon une fuite du Conseil national de la défense ukrainienne, depuis le début de la guerre civile dans le Donbass, l'armée compterait 12 000 morts et 19 000 blessés. Ces chiffres sont ahurissants. Et ils ne tiennent pas compte des civils morts et blessés, des combattants morts et blessés, ni des déserteurs. Sans oublier aussi les organismes para-militaires qui prennent une part active dans cette sale guerre. Je n'ose imaginer le chiffre global.
 
Et la situation n'est pas pour s'améliorer. Les bataillons de Kiev appelaient une aide qu'ils n'ont pas reçu. L'aviation ne peut plus les appuyer, elle a subi des pertes colossales. Les membres de la Garde nationale, des bandits et non des soldats professionnels, commencent à littéralement paniquer. Il a suffit de l'annonce de l'avancée des combattants plus ou moins en direction de Mariupole, ville ô combien stratégique dans la région, pour que des groupes entiers de la Garde nationale partent en courant. La panique a été mise dans la ville. Or, cette ville est une des plus importante d'Ukraine, un port de la mer d'Azov. C'est une sorte de revanche après le massacre que la population a subie ici par la Garde nationale à l'occasion du 9 mai.
 
Ce renversement de situation tombe on ne peut mieux à propos. Car le 26 août, V. Poutine pourrait rencontrer P. Poroshenko à Minsk. Et les déclarations officielles russes ne cessent de tomber. Lavrov rappelle que la Russie a reconnu l'élection de Poroshenko, malgré toutes les nuances qui entâchent sa légalité, rappelant que chacun espérait qu'il utilise son mandat pour mettre fin au conflit et non pour le relancer. Dans le même temps, le ministère des affaires étrangères russes a informé son homologue ukrainien de la possibilité d'envoyer un second convoi humanitaire.
 
Avec tout cela, P. Poroshenko arrivera à Minsk, un nouveau plan de paix à la main, encore un autre. Le premier ayant débouché sur le renforcement de l'opération anti-terroriste, on peut s'inquiéter des conséquences du suivant. Mais, ça, c'est une autre histoire. Pour l'instant, une certitude, les combattants reprennent du terrain, l'armée ukrainienne est partiellement en déroute, mais attaque encore de toutes ses forces les villes de Donetsk et Lugansk. Ainsi, pour fêter l'indépendance, un missile balistique tactique Tochka-U a été lancé par l'armée ukrainienne sur la ville de Donetsk. Pour la première fois, l'armée est allée jusqu'à utiliser ce type d'arme contre Donetsk, son tour étant manifestement venu, comme ce fut déjà le cas pour Lugansk et d'autres villes ukrainiennes. Pourtant Donetsk ne s'est pas rendu pour le 24. Symboliquement, c'est très important. La prochaine étape est le 26. Attendons pour voir si la Russie pourra aider les combattants à capitaliser sur le plan politique les avancées militaires.

 

 

 

 

source: http://russiepolitics.blogspot.ru [25/08/2014]

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25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 11:26

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Voici que l’on commente ici ou là, le défilé dans l’Est de l’Ukraine où des "séparatistes pro-Russes" -selon la rhétorique occidentale- ont exhibé leurs prisonniers.


Rappeler tel ou tel accord ou autre Convention de Genève ou d’ailleurs pour juger, choque autant que l’image de ce défilé.


Pourquoi?


Parce que depuis des mois et des mois, aucun media occidental ou si peu, ne s’est ému des civils qui sont tombés par milliers sous les bombes du gouvernement de Kiev aidé de milices privées financées, entre autre, par un résident genevois.*


Qui a osé interroger les accords ou les conventions de Genève et d’ailleurs sur le droit de tuer en toute impunité?


Qui a rappelé ces accords ou autres conventions de Genève après le massacre d’Odessa?

Que a brandi un accord ou une convention quelconque pour réagir au génocide perpétré contre les Russophones de l’est de l’Ukraine?


Le seul constat livré par les images de ce défilé, décrié par certains, est que la violence a engendré la violence.


* http://voix.blog.tdg.ch/archive/2014/06/03/lettre-ouverte-aux-autorites-genevoises.html


source: histoireetsociete [25/08/2014]
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25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 09:48
24 août 2014

La situation militaire dans l’Est de l’Ukraine évolue actuellement en faveur des insurgés. Avant d’en venir à une description des opérations, il faut d’abord faire un certain nombre de remarques.

  • (1) Hier, au journal de 20h du samedi 23 août, le reportage des journalistes de France-2 a été exceptionnellement honnête. Les bombardements des forces loyales au gouvernement de Kiev, leur caractère aléatoire (un hôpital et une école furent touchés), et leurs dramatiques conséquences, ont été montrés. Il s’agit, peut-être, d’un tournant dans la couverture médiatique de cette guerre civile.
  • (2) Ceci conduit à regarder les mots qui sont utilisés pour décrire cette situation. Le gouvernement de Kiev utilise « opération anti-terroristes », ce qui est une honteuse mascarade. Que l’on approuve, ou non, les insurgés, ces derniers ne SONT PAS des terroristes, ou alors ils le sont tout autant que les résistants français, qualifiés de « terroristes » par le gouvernement de Vichy et les Allemands. L’emploi abusif du mot « terroriste » cache la réalité. C’est le gouvernement de Kiev qui, en réalité, tente de terroriser la population civile de Donetsk et Lougansk par des bombardements aveugles sur des cibles non militaires. On ne peut qu’être frappé par la différence de traitement entre la Syrie et l’Ukraine. Toutes choses étant égales par ailleurs, le gouvernement de Kiev utilise les mêmes moyens qui furent reprochés en son temps à Bachar el-Assad. Les insurgés peuvent être qualifiés d’indépendantistes (ce qu’ils sont devenus dans leur majorité) voire de séparatistes. Le qualificatif de « pro-russe » qui est utilisé, en particulier par France-2, est stupide. Les dirigeants du mouvement insurgé n’ont jamais demandé leur rattachement à la Russie. Pour l’instant, ils demandent la reconnaissance de leur autonomie. Rappelons, aussi, qu’à la différence avec la Crimée, le gouvernement russe n’a jamais reconnu la validité des référendums d’indépendance qui ont été tenus dans l’est de l’Ukraine.

Les sources d’informations disponibles, journalistes mais aussi blogs, et en particulier http://cassad-eng.livejournal.com/  et celui de la Voice of Sevastopol http://voicesevas.ru/news/yugo-vostok/3976-voyna-na-yugo-vostoke-onlayn-23082014-hronika-sobytiy-post-obnovlyaetsya.html , permettent de se faire une idée plus précise des évolutions de la situation militaire sur le terrain.

  • (a) Les forces loyales au gouvernement de Kiev continuent les attaques frontales sur Ilovaysk, au sud de Donetsk. En dépit d’une supériorité numérique de 1 à 5 (voire pour certains de 1 à 7), d’après l’un de mes correspondants elles n’ont fait aucun progrès et ont subi des très lourdes pertes. Ceci est dû tant à la qualité des forces de la milice des insurgés qu’à une série d’erreurs tactiques assez grossières commises par les forces de Kiev. Les attaques ont eu lieu de manière répétées sur les mêmes axes, et par « petits paquets ». Au nord de Donetsk, les forces de Kiev ont été repoussées, l’agglomération de Yasinovataya a été reprise par les insurgés et celle de Uglegorsk pourrait être reprise dans les 48h qui viennent. Des combats ont eu lieu autour des villes de Severodonetsk et Lisichansk, mais les forces insurgés semblent actuellement trop peu nombreuses pour pouvoir reprendre ces deux villes.
  • Carte 1
  • 140825-Donetsk-Nord-500x202.jpg

  • (b) L’assaut contre Lugansk semble aussi avoir échoué. Les insurgés ont repris Khryashevatoye et ils s’avancent vers Lutugino. S’ils sont capables de le reprendre, ils renforceront considérablement leurs positions et s’assureront du contrôle de la route Lugansk-Krasnyi Lutch, désenclavant la ville par le sud. De tels développement pourraient survenir dimanche soir ou lundi matin compte tenu de l’absence de réserves des forces de Kiev
  • Carte 2
  • 140825-Lugansk.jpg
  • (c)   Pour concentrer les moyens nécessaires aux opérations contre Donetsk et Lugansk, les forces de Kiev ont du dégarnir une partie du front vers le sud. Il en résulte que les insurgés ont trouvé un « trou » dans le déploiement des forces de Kiev extrêmement important vers la Mer d’Azov, et plus précisément vers Novoazovsk et Mariupol. Des unités insurgés semblent avoir mené un raid jusqu’aux environs de Novoazovsk, provoquant un début de panique dans les rangs des forces de Kiev. Ces dernières n’ont guère le choix : si elles veulent éviter une (très) mauvaise surprise, elles devront prélever sur les moyens concentrés autour de Donetsk pour défendre Mariupol et Novoazovsk.

  • Carte 3
  • 140825-Novoazovsk-351x500.jpg

On peut alors se poser la question de ce qui explique ce retournement de situation. A cela, il y a plusieurs raisons.

  • (a) Les forces de Kiev sont très mal employées, et semblent avoir un moral en chute libre. Les forces régulières sont mal commandées. Certaines ne semblent guère avoir de goût pour cette guerre civile. Une partie des troupes déployées restent inactives.
  • (b) Les forces de la « Garde Nationale » semblent avoir été envoyées volontairement au massacre par le gouvernement de Kiev, qui espère ainsi que les insurgés les débarrasseront des plus dangereux et des plus excités des militants de « Pravyi Sektor » et de « Svoboda ». Il faut ici signaler que le Président Poroshenko doit faire face à une situation politique mouvante à Kiev. S’il a pu obtenir une majorité en déclenchant les hostilités, il est aussi possible qu’il espère que ces hostilités aboutiront à la destruction des groupes les plus extrémistes.
  • (c)  Il semble y avoir d’importantes dissensions dans l’Etat-Major de Kiev, que ce soit entre le Ministre de la défense et les officiers supérieurs, ou entre ces derniers et les services de renseignement ukrainiens (le SBU).
  • (d) D’après les vidéos et les témoignages des journalistes présents dans les zones de combat, la qualité des combattants insurgés, sans être extraordinaire, semble meilleure que celle des troupes de Kiev. Leur moral est bon, voire excellent, et ces troupes se battent sur un terrain qu’elles connaissent bien, car il s’agit bien souvent des endroits où ils habitent. On a plusieurs cas ou la population civile, qui souffre considérablement des bombardements de l’armée de Kiev, fournit une aide précieuse aux insurgés. Il faut noter qu’en dépit de ses affirmations le gouvernement de Kiev a été incapable de montrer une preuve de la présence de forces régulières russes se battant aux côtés des insurgés. Cela ne veut pas dire que l’on puisse exclure la présence de « conseillers ». Mais, pour l’instant, les différentes affirmations quant à la présence de troupes régulières n’ont pu être prouvées.

Quoi qu’il en soit, la situation évolue plutôt en faveur des insurgés depuis le 15 août. De ce point de vue, la visite samedi 23/08 de Mme Merkel à Kiev doit être resituée dans son contexte. Madame Merkel a rappelé la volonté de l’Union Européenne de voir la souveraineté de Kiev maintenue sur la totalité de son territoire. Mais, ceci est désormais très compromis. La seule possibilité serait un cessez-le-feu rapide, survenant dans les jours qui viennent, et la reconnaissance des autorités insurgés en échange de leur reconnaissance de l’autorité, bien évidemment formelle, de Kiev sur leurs régions. On aboutirait à la solution qu’avaient en leur temps préconisé les dirigeants russes pour le Kossovo. On sait que les pays de l’OTAN ont soutenu la déclaration d’indépendance du Kosovo. Ce précédent affaiblit considérablement la position de Madame Merkel. Comme le gouvernement de Kiev ne semble pas avoir les moyens de vaincre par la force les insurgés, il est probable que le mieux que l’on puisse espérer est un cessez-le-feu de facto survenant dans les jours qui viennent. C’est pourquoi, il est de l’intérêt des insurgés de pousser leurs avantages là où ils le peuvent. La possibilité d’un effondrement de la défense de Kiev dans la région de Novoazovsk, ce qui donnerait aux insurgés un accès à la mer, n’est pas à exclure. On ne doit donc pas s’attendre à des résultats immédiats de la rencontre de mardi 26 entre Vladimir Poutine et Porochenko, même si le principe d’un cessez-le-feu pourrait être alors discuté.

 

 

source: Le Blog de Jacques SAPIR [24/08/2014]

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25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 09:23

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A Kiev,  Porochenko fait défiler sa propre armée couverte du sang d’autres Ukrainiens, il parle dans la situation de misère généralisée en Ukraine, de donner encore plus de moyens à la dite armée… Comme si l’indépendance de la nation passait par le massacre d’une population civile dans le Donbass et si sa gloire et son identité passait par le génocide d’une partie des Ukrainiens face auxquels ces fascistes développent une haine raciste comme ciment de la nation… Un défilé non pas de la victoire, mais de la honte celle d’une armée qui massacre son propre peuple…

 


 

L'Ukraine célèbre son Jour de l'Indépendance avec un défilé militaire à Kiev
N’oubliez pas que  Poroshenko avait promis que l’armée de Kiev aujourd’hui défilerait àr Donetsk pour célébrer le jour de l’indépendance de l’Ukraine.. Les milices populaires ont satisfait le désir de  Président bourreau en faisant défiler une centaines d’ otages dans les rues de la ville qu’ils pensaient conquérir quitte à en assassiner la population.

Alors il y a eu cette réponse des habitants du Donbass, leur colère contre ceux qui acceptaient cette mission infâme. Avec ce mépris ultime, la nécessité de nettoyer les rues après leur passage qui fait souvenir de ce qui s’est passé à la victoire de la Grande guerre patriotique…..

 

 

 

 

 

 

 

Le contexte:

Les forces d’autodéfense de la république populaire autoproclamée de Donetsk ont passé à la contre-offensive, a déclaré dimanche le premier ministre de la république Alexandre Zakhartchenko, lors du meeting qui s’est tenu à Donetsk..


"Ambrossimovka, Kouteïnkovo et Blagodatnaïa sont complètement encerclés. 4.000 militaires ukrainiens sont encerclés. A présent, nous combattons dans la région de Ielenovka (village au sud de Donetsk), ce soir, il va être libéré", a annoncé le responsable, acclamé par une foule de plusieurs milliers de personnes rassemblées place Lénine au centre de Donetsk alors que Kiev célèbre la fête de l’Indépendance.


Les participants au meeting portent de drapeaux de la république, de Novorossia et de Russie.


Dans le périmètre  de la place Lénine, les insurgés ont exposé leurs trophées militaires, s’agissant d’obusiers, de véhicules blindés de transport des troupes et de chars de combat ukrainiens.


il faut se souvenir que lors de la victoire contre l’Allemagne nazie, ont été exposés de la même manière du matériel détruit de l’ennemi tandis que défilaient les ennemis à qui l’on criait: vous avez voulu voir Moscou vous y êtes..


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A TOUS CEUX QUI TOMBENT POUR LA TERRE SACREE DU DONBASS

 


 

source: histoire-et-societe [25/08/2014]

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25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 08:51

La fascisation de la France a ce visage… d’un côté comme de l’autre et cela témoigne comme je ne cesse de le répéter non pas de ce qui passe dans le Donbass mais en France où cette vermine d’extrême-droite a désormais contaminé tous les combats anti-impérialistes, de la Palestine  jusqu’à l’Ukraine en passant par l’Amérique latine, la langue française parait les charrier… La nature a horreur du vide et dans celui laissé par le PCF se sont glissés des monstres…

 

 

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Une vingtaine de Français sont actuellement en train de combattre en Ukraine. Côté pro-russe et côté pro-ukrainien. France Info a pu joindre Gaston Besson, l’un d’entre eux. Ce Français a décidé de lutter contre les Russes.

Des Français sur le front ukrainien. A l’Est de l’Ukraine, les combats entre pro-russes et pro-ukrainiens se poursuivent et la situation humanitaire devient critique. "Des milliers de personnes n’ont plus accès à l’eau, à l’électricité et aux soins médicaux", a estimé la Croix Rouge internationale ce lundi. Parmi les combattants se trouve une vingtaine de Français, de part et d’autre de la ligne de front.

"On est ultra-nationalistes, socialistes et libertaires" (Gaston, 47 ans, Français qui combat en Ukraine)

Des Français qui se sont engagés volontairement dans ce conflit, et qui s’affrontent autour des villes de Donetsk et Lougansk. Entre référence aux brigades internationales de la Guerre d’Espagne, nationalisme exacerbé et opportunisme des mercenaires, qui sont ces Français partis faire le coup de feu dans le Donbass ? France Info a joint Gaston Besson, l’un d’entre eux, engagé côté pro-ukrainien. 

 

Il a 47 ans et a passé une vingtaine d’années à écumer les conflits du globe. Lui, qui se présente comme un "idéaliste", un "révolutionnaire de gauche", s’est engagé en Croatie, avant de rejoindre les guérillas du Laos, de Birmanie, du Surinam ou de Colombie. Une expérience militaire qu’il met au service des ultra-nationalistes ukrainiens depuis sept mois. Il a rejoint le bataillon Azov, sous contrôle des nationalistes ukrainiens du Pravy Sektor. "On est ultra-nationalistes, socialistes et libertaires", dit-il.

L’attrait de l’aventure

Aux côtés de Gaston, 80 combattants étrangers, dont une dizaine de Français, engagés sur le front de l’Est contre les séparatistes épaulés par Moscou. Mais là où ça se complique, c’est que dans les rangs des séparatistes, on trouve aussi des Français, issus du groupuscule d’extrême droite Unité Continentale. Ils disent défendre Vladimir Poutine et la Grande Russie contre "l’impérialisme atlantiste, incarné par les Etats-Unis, l’Europe et l’OTAN".

 

 

 

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La page facebook du groupuscule d’extrême droite Unité Continentale pro-russe © Capture d’écran Facebook

Et ces volontaires Français qui défendent la république autoproclamée du Donbass, Gaston les connait bien. "Ils sont quatre ou cinq côté Donbass, avec des Serbes et l’extrême droite française", raconte-t-il. Gaston leur a demandé ce qu’ils faisaient là et ils lui auraient répondu : "On sait pas". Pour Gaston cela s’explique par l’attrait de l’aventure.

"On en renvoie beaucoup à maison"

Sous un vernis idéologique ultra-radical, c’est le point commun de ces Français engagés en Ukraine, dans un camp comme dans l’autre. D’ailleurs en France, leurs mouvances ne sont pas si éloignées dans la nébuleuse de l’extrême droite. Il suffit de voir le nombre d’amis qu’ils partagent sur les réseaux sociaux, et qui gravitent souvent autour du Front National.

Gaston, lui, se défend de jouer les recruteurs de volontaires étrangers pour le bataillon Azov. "On en renvoie beaucoup à la maison. Hier encore, un Français est arrivé, c’était un gamin", confie Gaston qui lui a demandé de retourner en France.

Présent sur les réseaux sociaux

Depuis l’Ukraine, Gaston tweete. Il existe même un hastag à son nom #gastonBesson. Il poste des photos et partage des articles. Il a récemment été interviewé par un journal italien. Des messages pro-ukrainien qu’on retrouve sur sa page facebook où il n’hésite pas à appeler aux dons.

 

Gaston n’a pas l’intention de quitter l’Ukraine pour le moment. Pas tant que les séparatistes n’auront pas été chassés du Donbass. Après, une autre bataille commencera. Les nationalistes du bataillon Azov pourraient se retourner contre les nouvelles autorités de Kiev, soutenues par l’Ouest et accusées d’avoir trahi la révolution de Maïdan. Gaston Besson le dit, ses hommes pourraient revenir à Kiev avec des chars, pour poursuivre le travail, quitte à s’allier avec leur ennemi du moment, Vladimir Poutine.

 

 

source: histoire-et-societe [24/08/2014]

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22 août 2014 5 22 /08 /août /2014 23:59

Tous les camions du convoi humanitaire russe sont arrivés à Lougansk, où ils ont commencé à décharger des marchandises qui seront distribuées aux habitants.


Les 2000 tonnes d’aide seront distribués sur les conseils d’un comité formé spécialement : la quantité de véhicules introduits dans la capitale est impressionnante, mais en même temps dans les derniers jours, la crise s’est aggravée en raison du siège et le bombardement ordonné par et Poroshenko et le gouvernement de Kiev.


L’arrivée de 282 camions, qui ont franchi la frontière après un affrontement qui a duré plusieurs jours, est une victoire du peuple du Donbass et les conditions de vie des habitants; encore un autre échec de l’arrogance des partenaires de Kiev et des européens et des américains qui ont tout fait entraver la mission, indépendamment de l’inhumanité de leur attitude.

 

 

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Voici les héros  de l’ordinaire, d’abord  les chauffeurs de camion, les insurgés qui ont assuré la sécurité mais aussi tous ces gens pompiers, électriciens, ambulanciers par exemple les Héros de la République de Donetsk;sur la photo ce sont des équipes de plombiers qui ont réparé l’approvisionnement en eau  de la ville de Donetsk. Ils l’ont  fait le plus souvent sous le feu que les armées d’un président tire sur son propre peuple.  Les équipes de réparation d’urgence restaurent les systèmes de vie dans les villes et les villes de républiques de Donetsk et Louganskau péril de leur vie …

 

 

 


l’OTAN menace, les Etats-Unis exigent le retrait des camions, une réunion du cOnseil de sécurité est convoqué… Il n’empêche j’éprouve à l’idée de la population recevant cette aide, de la manière dont le blocus a été forcé, un peu des cette liberté de cet homme qui a choisi de voler en tendant bien haut le drapeau du Donbass…

 

 

source: histoire et société

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22 août 2014 5 22 /08 /août /2014 18:43

 

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Venyavsky Sergey © AFP

Le convoi humanitaire russe a commencé à traverser la frontière de l’Ukraine. Moscou a décidé qu’il se dirige  vers Lugansk après plus d’une semaine de tergiversations à  la douane ukrainienne, explique le ministère des affaires étrangères de lRussie.


https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=b7aoRuyqH0Q

 

La traversée de la frontière qui s’est passée dans une calme détermination après qu’il ait été décidé que seule la douane russe remplirait les formulaires, que la croix rouge ne viennent pas à bord des 35 camions faite de garanties de sécurité de Kiev et que Moscou assume sa propre sécurité dans le territoire ukrainien.


https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=b7aoRuyqH0Q


 Voici la caravane humanitaire qui est rentré dans la république de lugansk, le moins que l’on puisse dire est que les chauffeurs n’ont pas froid aux yeux:  A Lougansk, ont déjà été organisés 24 points de distribution .
Les médias sont escortés par les milices populaires, qui apparemment se sont principalement engagé à « récupérer » le chemin d’accès et de tenir les points de contrôle pour prévenir les incursions de l’armée ukrainienne. Certains tronçons d’autoroutes, en particulier à partir d’ Izvarino à la capitale sont endommagées et les camions sont obligées de passer par les routes de campagne et même à travers les champs. Aussi, pour entrer dans la ville, les médias seront sous l’artillerie, qui même il y a quelques heures a fait massacrer des civils en frappant, d’une de manière tristement coutumière dans les zones résidentielless. Lugansk est depuis plusieurs semaines sans nourriture ni eau et est régulièrement bombardé par les « ukrofascisti », qui cependant n’ont pu entrer dans la ville.
 

 

Environ un cinquième des camions a déjà franchi la frontière, selon RT.(Espagne)

« Kiev retarde délibérément l’acheminement de l’aide humanitaire jusqu’à ce qu’il n’y ait plus  personne qui en ait besoin », a dénoncé le ministère. . De leur point de vue, le gouvernement ukrainien « a également prévu d’assurer un nettoyage complet de Donetsk et de Lougansk », probablement pour aboutir à  ce résultat lors des réunions avec des représentants européens et les dirigeants de l’espace post-soviétique, y compris le Président russe Vladímir Putin, prévue pour le 26 août à Minsk. 

 

Les Retards artificiels sont devenus insupportables


« Les Retards artificiels  pour commencer la livraison de l’expédition russe humanitaire aux régions de l’ukrainienne du sud-est  sont devenus insupportables », a déclaré le ministère des affaires étrangères dans un communiqué officiel et il a été prié de respecter une mission purement humanitaire. Le document souligne les efforts russes à tous les niveaux pour se conformer à toutes les « demandes incroyables » de la partie ukrainienne.

Moscou a fourni des listes extrêmement détaillées de toutes les expéditions, a toujours accepté les « examens et définition » des routes prévues sur le territoire ukrainien, a signé tous les documents nécessaires avec le Comité International de la Croix-Rouge et a fourni toutes les garanties de sécurité possible pour le convoi, a déclaré le ministère. Les Groupes d’autodéfense ont aussi donné toutes les garanties non seulement pour le chargement  russe, mais aussi pour les convois que Kiev a envoyé à Lougansk, indique le document et il a ajouté que la Croix-Rouge a officiellement reconnu toutes ces garanties.

Il est impossible de continuer à tolérer cet abus

Les documents ont été organisés depuis un certain temps et le chargement était prête pour le contrôle de la frontière ukrainienne. Cependant, Kiev a reporté durant plusieurs jours la nécessaire entente officielle pour la Croix-Rouge, sous différents prétextes et il a  intensifié, en même temps, les attaques de Donetsk, Lougansk,  dénoncent les diplomates russes.

« Ont été épuisés tous les prétextes pour retarder l’acheminement de l’aide à la population dans la région où sévit la catastrophe humanitaire. La partie russe a pris la décision d’agir. Il est impossible de continuer à tolérer cet abus, le mensonge éhonté et l’incapacité à négocier", souligne le ministère des affaires étrangères.

La Croix Rouge russe  « scandalisée » par  Kiev,

"Je suis vraiment dégoûté de l’attitude des autorités ukrainiennes : toutes ces promesses, ces exigences incroyables." La partie russe a respecté toutes les exigences, l’un après l’autre, montrant la patience. Mais la patience est à bout, "a commenté le directeur de la Croix-Rouge russe, Raísa Lukutsova. Selon Lukutsova, ce qui se passe à Lougansk et Donestk n’est pas seulement une situation d’urgence, est quelque chose qui est « en dehors de l’entendement humain ».

La cargaison de 2.000 tonnes d’aide humanitaire russe aux victimes du conflit dans le sud-est de l’Ukraine est transportée par 280 camions. Éléments envoyés comprennent les repas, 400 tonnes de céréales, 100 tonnes de sucre, 62 tonnes d’aliments pour bébés, 54 tonnes de matériel médical et de médicaments, de 12 000 sacs de couchage et de 69 groupes électrogènes de puissance.

« Lougansk a été frappée durant toute la nuit précédente : nous ne pensons pas que, dans cette situation, les parties belligérantes puissent présenter les garanties de sécurité suffisantes pour que nous accompagnions le convoi », a déclaré Anastassia Isiouk à Itar-Tass.

La veille, les douaniers ukrainiens et les représentants de la Croix Rouge avaient effectué une inspection des 34 camions du convoi après plus d’une semaine d’immobilisation à la frontière – Kiev craignant que Moscou ne tente de dissimuler des armes dans les chargements. Selon le correspondant de Kommersant présent sur place, jusqu’à cinq personnes inspectaient chaque camion avant d’en sceller les portes. Les contrôles n’ont révélé aucun chargement dangereux. Les douanes ukrainiennes n’auraient toutefois publié l’information que vendredi, après le passage des camions, rapporte la chaîne russe Vesti, citant le service de presse des douanes d’Ukraine.

« Poids total du chargement [des 34 camions] : 260 mille kilogrammes. Il s’agit de céréales, de sel et d’eau. Deux camions transportent des médicaments », indique Interfax, citant les informations communiquées par le service de presse des douanes d’Ukraine.

 
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Publié par le août 22, 2014 dans Uncategorized

 
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22 août 2014 5 22 /08 /août /2014 17:59

140712-Jacques-SAPIR.jpgLes combats qui se déroulent dans l’Est de l’Ukraine depuis plus de trois mois sont restés largement ignorés de la presse française, à l’exception – évidente – de la destruction toujours pas élucidée du vol MH17. Ces combats sont décrits par le gouvernement ukrainien comme une opération « anti-terroriste », ce qui est une absurdité. Les combattants de l’Est ukrainien sont des indépendantistes que l’on peut, si on le veut, qualifier de séparatistes, mais ils ne sont certainement pas des « terroristes », et l’usage de ce vocabulaire en dit long sur l’état d’esprit qui règne à Kiev. Les sources d’information sont rares. Les sources officielles ukrainiennes (Ministère de la Défense), à part des communiqués ronflants de propagande ne contiennent pas beaucoup d’informations vérifiables (ou pas…). Les sources des insurgés de l’Est de l’Ukraine sont elles aussi remplies de propagande. Mais, elles contiennent des informations qui, elles, sont (parfois) vérifiables. On citera deux sites internet :


http://cassad-eng.livejournal.com/tag/war%20in%20ukraine

http://slavyangrad.org

 

Par ailleurs, on a pu rassembler d’autres sources, essentiellement provenant de journalistes, soit Italiens, soit Russes, qui travaillent actuellement dans l’Est de l’Ukraine.

 

Etat des forces.

 

Les forces restées loyales au gouvernement de Kiev, et déployées dans l’Est de l’Ukraine se composent de 3 groupes :

  • (a) On a des unités de l’armée régulière, dont la qualité, et la détermination, sont extrêmement variables. Certaines de ces unités se sont débandées, d’autres ont combattu avec ténacité.
  • (b) On a les unités de la Garde Nationale, créée en mars 2014, et qui sont constituées de bataillons formés sur des bases politiques, par des mouvements extrémistes (Pravyy Sektor, Svoboda). Ces unités semblent être déterminées, mais n’ont qu’une faible valeur militaire.
  • (c)  Les oligarques ukrainiens entretiennent des unités constituées à partir des sociétés de sécurité américaines. Ces unités ont été employées en mai et juin, mais depuis ne semblent pas avoir une grande valeur militaire.

Les forces des insurgés se composent de :

  • (a) La milice et les unités d’auto-défense de Lougansk et Donetsk.
  • (b) Des bataillons de volontaires, essentiellement composés de Russes, dont certains ont une excellente pratique du combat.
  • (c)  On a beaucoup parlé ces derniers jours d’unités de l’armée régulière russe. Les « preuves » de leur présence sont, pour l’instant, inexistantes. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas de troupes, ou de « conseillers ». Mais, il est curieux que les forces loyalistes ukrainiennes aient été dans l’incapacité de fournir des preuves. Seuls, des journalistes britanniques ont pour l’instant corroboré ces assertions, et dans le cas d’une seule colonne. Or, des journalistes occidentaux travaillent régulièrement, et relativement librement, dans la zone des combats.

Ces forces sont équipées par du matériel saisi sur les bases de l’armée à Donetsk ou Lougansk, mais aussi de matériels capturés (lance-fusées « Grad », mortiers lourds, chars…) abandonnés en grande quantité par l’armée ukrainienne lors de défaites en juillet et en août 2014. Les forces insurgées font ainsi état, photographies à l’appui, de près de 170 chars qui auraient été récupérés dans ces combats.

 

Situation militaire


La situation actuelle semble marquée, depuis le 18 août, par un épuisement de l’offensive des forces loyales au gouvernement de Kiev, et par une succession de victoires tactiques de la part des insurgés. Les forces de Kiev ont – semble-t-il – échoué à couper le territoire tenu par les insurgés en deux et à reprendre le contrôle de la frontière russo-ukrainienne. Les pertes qu’elles ont subies semblent très lourdes, avec la destruction complète de plusieurs unités[1].


Carte 1

 

140822-Carte-comabts1-500x391.jpg

 

On peut voir, sur cette carte, les combats de ces derniers jours. Les pertes subies, et la démoralisation des autres unités, tendent à égaliser le rapport des forces, au profit des insurgés. Il est frappant que les manœuvres des forces loyalistes semblent avoir été dictées par

  • (a) Une volonté politique de reprendre au plus vite Lougansk et Donetsk. Cette volonté a conduit à des « poussées », dans des situations où les flancs des unités engagées n’étaient pas sécurisés, ce qui a permis aux insurgés de les couper de leurs bases arrières et de les encercler, puis de les détruire. Par ailleurs, des groupes d’insurgés opèrent dans la région de Kharkov, attaquant la logistique des forces loyalistes.
  • (b) La volonté de « punir » la population en procédant à des bombardements aveugles sur les agglomérations. Ces bombardements, réguliers depuis le mois de juin, expliquent l’ampleur du mouvement de fuite des populations civiles vers la Russie voisine.

Il est ainsi probable que les forces de Kiev vont se cantonner dans des bombardements par l’artillerie. Une source fait état d’un projet de retrait de ces forces sur une ligne Slavyansk-Mariupol.


Situation politique


Si la situation militaire se stabilise, voire si elle tourne à l’avantage des insurgés, le gouvernement de Kiev sera face à un dilemme qu’il ne peut résoudre. Soit, il prend acte de cette situation, mais l’on va s’acheminer vers une partition de fait de l’Ukraine, car, désormais, les populations n’accepteront plus une solution « ukrainienne », soit il maintient le conflit, mais l’Ukraine va se trouver pratiquement privée d’électricité car une bonne partie du charbon utilisé à cette fin provient de Donetsk et de sa région. La poursuite de la guerre durant l’hiver 2014-2015 va la rendre de plus en plus impopulaire dans la population ukrainienne. La première solution est, pour l’heure, inacceptable pour le gouvernement ukrainien. Mais la seconde va provoquer, à terme, la désintégration de l’Ukraine.

Le gouvernement ukrainien va probablement chercher à « internationaliser » la guerre civile, en tentant, par diverses provocations, d’y impliquer les Etats-Unis et des pays de l’Union Européenne. Il est cependant peu probable qu’il y réussisse. Il est donc urgent que les combats cessent au plus vite et qu’un accord soit trouvé entre le gouvernement de Kiev et les insurgés, entérinant l’autonomie de fait des régions de Lougansk et Donetsk, mais les maintenant formellement en Ukraine. Seule la paix peut permettre une réconciliation, mais cette dernière désormais prendra du temps.

 

source: le blog de Jacques SAPIR [21/08/2014]

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20 août 2014 3 20 /08 /août /2014 21:50

Glaziev, qui est né en Ukraine et qui est économiste, a une superbe compréhension des jeux de pouvoir dans les coulisses en Ukraine et en Russie. Cet homme vraiment * sait * ce qui se passe. En outre, il est l’un des principaux « souverainistes eurasienne » et il est donc absolument détesté par les cercles de pro-US en Russie. Il est tout aussi détesté aux USA qui l’a mis sur leur liste récente des sanctions pour aucune autre raison, alors le fait qu’ils n’aiment pas ce qu’il a à dire. –

 

 

 

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La grève qui nous sèvre!
par Floréal

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...à propos des bénéfices secondaires de la grève à Radio-France

Dans Télérama, des lecteurs branchés s’affrontent à fleurets mouchetés (comme il sied dans l’hebdo culturel de l’élite) à propos de la grève dure à Radio-France: si les uns déplorent à mots couverts que la grève les prive inhumainement de leur lot quotidien de boboïsme branché, d’autres, un peu plus à gauche, appuient mollement la grève : ne vise-t-elle pas à défendre ce cher « service public » sans lequel, de leur propre aveu, certains « Téléramistes » ne supporteraient plus le dur fardeau d’exister ?

Quant à nous, bourricots de bolcheviks obtus que nous sommes, nous soutenons sans réserves cette grève. Et cela pour de tout autres raisons que l’élite téléramiste :

  • la première raison est que la grève à Radio-France est un des trop rares exemples d’action DE CLASSE déterminée contre les effets antisociaux de l’austérité hollando-maastrichtienne (même si hélas, trop de journalistes appuient la manœuvre de diversion lancée par Fleur Pellerin pour faire de M. Gallet le bouc émissaire des décisions gouvernementales). Cette grève illimitée montre que des travailleurs peuvent encore se battre pour GAGNER et pas pour « témoigner de leurs aspirations » à l’occasion de « journées d’action » sans lendemain qui laissent d’avance le dernier mot au MEDEF et Valls-MEDEF.
  • La seconde raison est que cela fait un bien énorme au moral que de savoir que chaque jour que le Bon Dieu fait, des millions de braves gens qui se croient « de gôôôche », ne recevront pas leur injection matutinale de social-libéralisme, d’anticommunisme secondaire et d’’euro-atlantisme « humanitaire » administrée par MM. « Pat Co » et B. Guetta, ; grâce à ces irresponsables de grévistes, les intoxiqués de Patricia Clark et de ses « kids » seront frustrés de leur dose quotidienne de frenglish (dans l’émission « Come on ! » rebaptisée « Alive »). En vérité, ce SEVRAGE idéologique de masse est presque aussi salutaire que celui qu’a subi naguère notre pays tout entier quand la grève ouvrière de mai 68 eut « coupé le jus » (et le micro !) aux anticommunistes professionnels de feue l’ORTF !

Pourtant notre bonheur reste incomplet : car pendant que les euro-prédicateurs de Radio-bobo sont réduits au silence, les Radio-beaux-beaufs du privé continuent d’occuper le « temps de cerveau disponible » : entre deux pubs assourdissantes, RTL, Europe 1, RMC, ont tout loisir pour marteler leurs propos antisyndicaux, pour poursuivre leur ramdam anti-fonctionnaires et pour organiser leur promo même plus larvée du FN et de Sarkozy (cherchez la différence !). Se déverse ainsi à plein jet sur le tamtam permanent du MEDEF et de la droite contre les acquis sociaux, les « assistés » (sic) et le code-du-travail-d’où-nous-vient-tout-le-mal ;  sans oublier bien sûr  l’éloge permanent des « States », la célébration émue de la « Belle-Europe-que-v’là », la diabolisation incessante des « ennemis-de-l’Occident » (Russes, Cubains, Coréens, cocos, « islamistes », grévistes de tous poils, etc.), l’éternelle question posée à tout bout de champ par le « journaliste » de service : « mais-que-font-nos-voisins-anglo-saxons-à-ce-sujet ? », l’allégeance obsédante à Frau Merkel, le tout sur fond de bain linguistique anglo-américain…

 

Alors s’il vous plait, travailleurs des radios privés, mettez-vous vite en grève aussi : pas seulement pour soutenir vos vaillants camarades du public (ça s’appelle la solidarité de classe), mais pour faire pleuvoir sur toute la France un bienfaisant mutisme réparateur.  Vite, vite, croisez-vous les bras aussi et rendez ainsi aux citoyens le plaisir de penser par eux-mêmes. Ils auront peut-être alors – qui sait ? – l’idée de revendiquer un audiovisuel public démocratisé et véridique qui soit enfin soustrait au duopole des oligarques du privé et d’une propagande d’Etat aussi doucereuse qu’omniprésente !

Floréal, le 1er/04/2015

Pétition

Halte à la fascisation en Ukraine

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Initiative Communiste n°155 (Avril 2015)

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La Guerre Sacrée

Radio Libertaire 89.4

ALR-libertaireSamedi 31 décembre 2011 de 11 h 30 à 13 h 30

Annie Lacroix-Riz , historienne, participera

à l’émission « Chroniques syndicales » 

consacrée au dossier Renault

sur Radio Libertaire

89,4 MHz FM en Ile-de- France

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