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5 octobre 2014 7 05 /10 /octobre /2014 11:11

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Les vandales sont entrés dans Kharkov. La plus grande statue de Lénine d'Ukraine est abattue par une bande de nationalistes néo-nazis, avec la bénédiction du pouvoir. Terreur dans les localités, bradage du patrimoine national, xénphobie assumée : voilà la face de ces combattants de la liberté soutenus par l'Union européenne et les Etats-unis.

 

Dans la soirée du 28 septembre, une statue de Lénine est tombée en Ukraine. Une de plus, environ 150 monuments liés à l'ère soviétique auraient été abattus depuis le début de l'année. Mais ce n'est pas n'importe laquelle, la plus grande statue de Lénine en Ukraine, érigée en 1963.

 

Le scénario n'est hélas pas nouveau. 3 000 de militants nationalistes était présents place de la Liberté, avec leurs drapeaux bleu-jaune mais aussi rouge et noir, couleurs de l'Organisation nationaliste ukrainienne (OUN) de Stepan Bandera, collaborant avec les Nazis de 1941 à 1945.

 

Les drapeaux de certaines formations politiques de l'extrême-droite comme Secteur Droit, Svoboda, et la milice para-militaire du Bataillon d'Azov, sont reconnaissables.

 

Parmi eux, quelques dizaines – encagoulés, vêtus de tenues de camouflage, à mi-chemin entre des hooligans et des miliciens – ont alors passé des cables autour de la statue de Lénine et aux cris de « Ukraina ! Ukraina » ont déboulonné la statue de Lénine.

 

La suite est à l'image de la situation en Ukraine, un chaos terrifiant semé par une bande de voyous extrémistes bien minoritaires, agissant en toute impunité, protégés par le pouvoir. Pour eux : le communisme est encore l'ennemi à abattre, comme en 1941, Lénine en est le symbole.

 

D'une part, quelques militants néo-nazis vont griffonner sur le socle de la statue « Gloire à l'Ukraine ! » – le cri de ralliement du collaborateur pro-nazi Stepan Bandera –, tandis que d'autres posent avec le logo du bataillon Azov et du parti néo-nazi Assemblée nationale-sociale (SNA) : un « Wolfsangel » qui fut jadis le symbole de la sinistre division SS Das Reich, responsable du massacre d'Oradour-sur-Glane, en France.

 

D'autre part, les miliciens portant les insignes du bataillon Azov en profitent pour scier la jambe de Lénine, tandis que la foule se précipite pour avoir « son » morceau de Lénine.

 

 

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La collaboration des autorités au coup de force

 

Une scène qui pose une question simple : mais que fait la police ?

 

La veille, le samedi 27, une manifestation « pour la paix en Ukraine » avait été violemment réprimée, plusieurs dizaines de manifestants arrêtés car identifiés comme « séparatistes ».

 

Ce 28 septembre, 3 à 5 000 personnes envahissent la « place de la Liberté » avec des fumigènes, des armes tranchantes (dont des haches ou des scies), encagoulés, en tenues de guerre. Ils abattent un des principaux monuments de la ville, sous des cris de guerre. Sans réaction.

 

L'ordre est venu du gouverneur de Kharkov, le businessman Igor Baluta qui a dit : « avoir donné l'ordre aux autorités de prendre les mesures pour enlever la statue de Lénine du registre des monuments historiques et culturels, ainsi que pour la démonter sur le terrain ».

 

Face aux poursuites engagées par la police pour « dégradation du patrimoine public et actes de vandalisme », Baluta a même publié un décret rétro-actif justifiant les destructions des monuments de Lénine au nom … de la mémoire des victimes des famines en Ukraine de 1933.

 

Baluta, qui a participé à l'acte de vandalisme, s'est même fait prendre en photo devant la tête brisée de la statue et en a récupéré un morceau pour se souvenir de ce jour de gloire.

 

Le ministre de l'Intérieur, peu soucieux de l'ordre public, Arsen Avakov – l'homme qui a créé les milices para-militaires sous hégémonie néo-nazie pour soutenir le nouvel Etat ukrainien – a même loué cet acte de vandalisme :

 

« Lénine ? Qu'il tombe. Tant que les gens ne se blessent pas. Que cette idole communiste sanguinaire, en tombant, ne fasse pas une victime de plus. ». Asakov explique qu'il a donné des ordres pour « protéger les gens (Ndlr : les vandales), pas l'idole ».

 

Le conseiller du ministre, Anton Gersachenko, a même proposé qu'à la place de Lénie soit érigé un monument à la gloire de « tous les héros qui ont lutté et qui sont morts pour l'indépendance et l'unité de l'Ukraine ». Comme Stepan Bandera et ses amis de l'OUN ?

 

La rage de la population locale, l'avertissement du Parti communiste

 

Un chêne qu'on abat, pour le festin des vandales. Et les humbles de Kharkov pleurent. Toute la journée de lundi, plusieurs milliers d'habitants de la deuxième ville d'Ukraine ont exprimé leur émotion, leurs regrets, leur rage. Certains ont déposé des fleurs au socle de la statue, d'autres ont effacé les graffitis des nationalistes.

 

Une manifestation s'est même formée ce lundi par quelques centaines de manifestants pacifiques, elle a été agressée par une bande d'ultra-nationalistes, qui ont tiré des grenades lacrymogènes, des pétards contre la foule, jetant les fleurs à terre, scandant des chants nationalistes, lynchant certains manifestants pris à parti et piégés dans les escarmouches.

 

Selon la mission de l'OSCE en Ukraine : « La foule (NdlR : des contre-manifestants) était composée d'hommes et de femmes, et même de mineurs, mais elle était menée par des membres du bataillon Azov, ainsi que des jeunes gens encagoulés ».

 

Face à ce mouvement populaire pour défendre la statue de Lénine, le maire de Kharkov, Guennadi Kernes, a promis de restaurer le monument.

 

Il faut savoir que Kernes est la bête noire des ultra-nationalistes ukrainiens car il est juif et perçu comme pro-russe – même si il s'est rallié depuis à Porochenko. Il a même été victime d'une tentative d'assassinat le 28 avril dernier dans les rues de Kharkov.

 

Petro Simonenko, secrétaire du Parti communiste d'Ukraine (KPU), lui-même menacé par un processus d'interdiction, a rendu un communiqué lourd de sens dénonçant les « vandales » qui, avec les « statues de Lénine font éclater l'intégrité de l'Ukraine » :

 

« La destruction des monuments soviétiques, de Lénine, c'est chez les représentants nationalistes, pro-fascistes maintenant, les oligarques et les nouveaux riches, une façon de détruire la mémoire historique de notre pays, de celui qui a fait tant pour la science, la culture, l'industrie, pour les travailleurs (…)

 

Avec les monuments de la période soviétique, ce sont aussi l'intégrité territoriale que l'on détruit, l'Etat ukrainien.

 

Ce n'est pas un hasard. Chaque action de ces voyous politiques a coûté et coûte cher à des centaines, des milliers, des millions de citoyens ukrainien. On a perdu notre patrie, notre Etat, notre territoire, nos acquis sociaux, le droit au logement, un certain nombre d'avantages dans l'éducation, la santé, la garantie de l'emploi, la stabilité des tarifs : tous ces avantages pour les travailleurs. Aujourd'hui, le gouvernement, ce qu'il reste de l'Etat est utilisé pour satisfaire les ambitions des grands propriétaires fonciers et les oligarques, et pour accuellir les multi-nationales américaines et européennes. (…)

 

A Kharkov, un acte e vandalisme est commis : un monument en l'honneur de Lénine s'effondre à la face de tout le pays. C'est la preuve la plus claire de l'arrivée au pouvoir des vandales.

 

En décembre dernier, une journaliste m'a posé une question en désignant un fragment de granit : Qu'est-ce que c'est ? Elle essayait de comprendre ma relation émotive à ce bout de pierre issu d'une statue de Lénine. Je lui ai alors répondu : « ce sont des morceaux de l'Ukraine ».

 

Une inquiétante ré-écriture de l'histoire : le nazisme blanchi

 

Cette belle et tragique anecdote de Petro Simonenko interpelle. Un puissant mouvement réel de révisionnisme historique est en marche en Europe de l'est, sous le bruit des bottes, alors que l'Occident se crève les yeux pour ne pas voir une réalité qui l'arrange.

 

D'un côté, les forces communistes sont interdites en Hongrie début 2014, des dirigeants de gauche lituaniens poursuivis en justice pour proposer une vision non-conforme de l'histoire. En Ukraine, la troisième force du pays avec ses 14 %, seule force dévouée sans ambiguité à l'unité et l'indépendance du pays, est sous le coup d'un procès pour interdiction.

 

De l'autre côté, en Lituanie, Lettonie, Estonie, les vétérans de la Waffen-SS sont honorés comme héros, les monuments en l'honneur de l'Armée rouge déboulonnés. En Hongrie, le maréchal Horthy est réhabilité comme héros national. En Ukraine, les forces fascistes et néo-nazis prennent une place prééminente, sous l'égide de la figure du nationalisme ukrainien, le collaborateur Stepan Bandera.

 

Pour l'UE, les Etats-unis, le camp du « bien », de la « démocratie », c'est incontestablement le deuxième. Car ces dirigeants-là leur promettent des marchés faciles, des champs et des mines bradés, une main d'oeuvre peu onéreuse ainsi que leur haine farouche du mouvement ouvrier, communiste ainsi que du peuple russe (et accesssoirement des juifs et des étrangers!).

 

On sait le poème de Martin Niemoller : « Quand ils sont venus chercher les communistes, Je n'ai rien dit, Je n'étais pas communiste / Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, Je n'ai rien dit, Je n'étais pas syndicaliste / quand ils sont venus chercher les juifs, je n'ai pas protesté, Je n'étais pas juif / quand ils sont venus chercher les catholiques, Je n'ai pas protesté, Je n'étais pas catholique. Puis ils sont venus me chercher, Et il ne restait personne pour protester ».

 

Aujourd'hui, ce sont les communistes – ultimes défenseurs de l'unité, l'indépendance, la démocratie, l'honnêteté en Ukraine – qui sont pourchassés par un pouvoir sous hégémonie fascisante. Personne ne dit rien car « on n'est pas communiste ».

 

Que se passera-t-il quand les nostalgiques de Bandera, les fanatiques du « national-socialisme » ukrainien, bercés à l'anti-communisme, l'anti-sémitisme, la russophobie, mais aussi la haine des valeurs démocratiques, auront éliminé leurs opposants et conquis l'hégémonie politique ?

 

On comprendra alors qu'avec le Goodbye Lenin célébré par certains, c'était aussi – comme le souligne le KPU – l'adieu à la démocratie et surtout Goodbye Ukraine.

 

 

AC

 

source: http://www.solidarite-internationale-pcf.fr

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2 octobre 2014 4 02 /10 /octobre /2014 22:15
141002-we-podemos.jpgIl y a deux ans le mouvement des « Indignés » finissait sur une impasse politique. Il y a un an, Izquierda Unida menée par le PCE grimpait dans les sondages, frôlant les 20%. Il en faut moins aux médias dominants pour faire émerger un mouvement inoffensif pour le système, reprenant et dévoyant certaines aspirations des « Indignés » : Podemos de Pablo Iglesias.

Les modes médiatiques et politiques circulent aussi vite que les derniers i-phone, avec une baisse correspondante de leur valeur : après Die Linke, SYRIZA, c'est maintenant Podemos qui semble faire briller les pupilles de certains leaders de la pourtant modérée « gauche radicale ».



Podemos a neuf mois. Un beau bébé né en janvier 2014 de l'esprit fécond du professeur d'université en science politique et figure télévisuelle, Pablo Iglesias, regroupant autour de lui d'autres universitaires, et quelques cadres du groupuscule trotskiste « Izquierda anti-capitalista ».



Le succès de Podemos surfe sur le « mouvement des Indignés » de 2011 dont il reprend certaines aspirations idéalistes, les slogans populistes, la confusion idéologique pour alimenter un mouvement électoraliste aussi vague politiquement que soutenu par les médias du système.



Sans la moindre organisation, histoire, financement, le mouvement de Pablo Iglesias était dans tous les médias pour la campagne des européennes, bénéficiant d'une complaisance qui lui a permis d'obtenir 7,98 % et 5 députés. Podemos est donné à 20 % dans les sondages.



Alors, pourquoi l'idéologie dominante, les médias du système ne craignent-ils pas les « anti-système » auto-proclamés comme Iglesias et son mouvement Podemos ?



Un vocabulaire inter-classiste confusionniste :

la « Caste » contre les « citoyens », une capitulation idéologique



Une partie importante du succès de Podemos, c'est le vocabulaire qu'il emploie : proche des « gens », accessible, loin de toute « idéologie », dixit Pablo Iglesias.



C'est la « Caste » (les 1%, les « partis », les bureaucrates, les financiers) contre les « citoyens » (les 99 %, gens honnêtes, profs de fac, petits patrons, docteurs en sociologie au chômage, designers en freelance). N'en déplaise au Dr.Iglesias, le choix de ce vocabulaire est très idéologique.



La « Caste » devient l'ennemi, identifiée au pouvoir politique, aux « élites traditionnelles » associés aux partis mais aussi aux syndicats. Ce sont les « mauvais » patrons, liés au pouvoir, les financiers, les bureaucrates, qui ternissent l'image des patrons « honnêtes ».



Pas touche par contre à l'université, aux médias, comme chiens de garde de l'idéologie dominante. On me mord pas la main qui vous nourrit.



Le terme même de « caste » pose problème. Pas seulement parce qu'il est du répertoire de l'extrême-droite lepéniste en France, néo-fasciste en Italie, recyclant un poujadisme (ou qualunquisme en Italie) qui trouve sa concrétisation dans le « Mouvement 5 étoiles » de Grillo en Italie.


Sur le plan théorique, le terme de classe renvoie à la « science politique italienne », comme le confie presque naivement Cristina Hernandez, responsable à l'analyse politique du mouvement, dans une interview au journal communiste allemand Junge Welt.


Le livre « La casta » publié en 2007 par des journalistes du Corriere della Sera (le Figaro italien) a rencontré un franc succès, alimenté le discours « Tous pourris », « anti-parti » en Italie contre la « classe politique », les « élites » privilégiées, l' « Etat » et la « bureaucratie » vampirisatrice, repris par Beppe Grillo avec des relents fascisants.


Cette critique de l'élitisme vient de loin, de Pareto, Mosca et Michels à la fin du XIX ème siècle, subtils critiques de la confiscation du pouvoir en « démocratie » par des « oligarchies », des « élites » qui se maintiennent par la force et par la ruse, donc la manipulation, et ne meurent que pour être remplacées par de nouvelles élites.


La conclusion qu'ils en tiraient ? Il est impossible de construire des organisations révolutionnaires, une alternative socialiste (ou communiste) face à cette « loi d'airain de l'oligarchie ». Pareto (libéral de souche) et Michels (d'abord anarcho-communiste) ont fini par adhérer au fascisme.


Chez les « citoyens », tout le monde est le bienvenu. Face aux « patrons voyous », les patrons honnêtes, qui créent de l'emploi, travaillent dur. Face aux « partis corrompus », un mouvement neuf, vierge de toute souillure historique. Face aux « experts dominants », les experts critiques.


Le discours de « Podemos » prétend englober « tout le peuple » espagnol : or, il n'évoque jamais les conditions d'exploitation des travailleurs d'Espagne, la souffrance concrète des familles expropriées, leurs fins de mois difficiles, se contenant de souligner abstraitement le sort de ces milliers de jeunes sur-diplômés, promis à l'ascension sociale, et réduits à l'Agence pour l'emploi.


Ce n'est pas une découverte théorique, c'est un retour en arrière de deux siècles. Marx soulignait combien le concept du « citoyen » (ou d' « humain ») dans la société bourgeoise, c'est l'universalité abstraite, les droits formels, la fausse conscience, pendant et voile de l' « homme » concret, le travailleur exploité, privé de ses droits au quotidien, aliéné dans la production.


Théoriquement, le terme de « citoyen » sert de voile idéologique à la classe dominante, pour masquer les antagonismes de classe, l'hypocrisie idéologique de la démocratie des riches. Conquérir la « citoyenneté », la « démocratie », c'est soit une illusion naïve, soit un projet politique calculé.


Analyse de classe du phénomène Podemos : un « humanisme de la chaire » pour classes supérieures


Un projet politique, porté par qui et pour qui ? « Podemos » se veut représentant de la « société civile » le peuple (contre la « société politique », les « partis »). Cette mystification naît d'un mépris manifeste pour les rapports économiques, sociaux de production, les fractures de classe.


Alors, partons de la base économique, passons « Podemos » au crible de l'analyse de classe.


D'abord sur sa composition, si on prend la liste pour les européennes des 64 candidats – échantillon très imparfait, mais qui donne une idée, sachant que ce sont les « adhérents » qui les ont voté lors de primaires, on peut y voir une image fiable du profil des adhérents – on voit que:


La catégorie dominante est celle des « professeurs de fac, chercheurs, docteurs, spécialistes universitaires » qui compte pour 33 % des candidats. Suivent les professeurs du secondaire, avec 18 % des candidats. On est déjà à une majorité de 51 % de professeurs, chercheurs !


Puis, suivent d'autres « professions intellectuelles supérieures », « libérales » : les juristes (3%), les ingénieurs (3 %), les cadres de la culture (7%), les écrivains/journalistes (5%), ainsi qu'une commerçante (2%), un cadre financier (2%), une psychologue (2%), une comptable-chef (2%). Dans ce fatras social, tout de même de 30 % de « capacités », comme on disait au XIX ème !


Et pour les autres ? Des miettes pour les « professions intermédiaires », à 6 % : une infirmière (2%), une gestionnaire de cantine scolaire (2%), un chef d'une caserne de pompier (2%).


Et il y a bien sûr une faible caution populaire : une vendeuse (2%), un éboueur (2%), soit 4 % pour les employés et ouvriers. Aucun ouvrier d'industrie, comme il n'y aucun agriculteur !


Seul point nuançant l'analyse, la présence de sept chômeurs sur les listes (12%), tous se distinguent par leur sur-diplômes, avancés fièrement : « docteurs », titulaires d'un « master », « professeurs, journalistes, cadres » au chômage.


En somme, Podemos apparaît comme un parti sous hégémonie des « professeurs de fac », « université », « docteurs », puis des capacités, professions intellectuelles, libérales, cadres, enfin des couches intellectuelles prolétarisées, frustrées dans leur ascension sociale promise et trahie. Les « classes populaires » (terme déjà élastique) ne sont présents qu'à titre de témoignage.


L'électorat de Podemos est à l'image de ses candidats. Aux élections européennes, Podemos – selon le Centre de recherche sociologique (CIS) – obtient ses meilleurs scores chez les « nouvelles classes moyennes » (14,4 %) ou les « classes supérieures/moyennes-supérieures » (12,6 %), où il est le deuxième parti, devant le PS.


Il est également le premier parti chez les jeunes de moins de 35 ans (23 %), le deuxième parti chez ceux ayant une éducation supérieure (14%) et premier parti chez ceux avec une éducation scondaire-supérireure (17,5 %). Ces résultats sont catastrophiques chez ceux n'ayant pas suivi d'études (4%), ou des études primaires seulement (5%).


Pour les prochaines élections législatives, le profil de l'électeur-type : Podemos se révèle « inter-classiste » mais hégémonique chez les « classes moyennes et supérieures » où il devient le premier parti, tout comme chez ceux ayant réalisé des études supérieures.


Cela renforce Podemos dans son discours qui prétend à la fois être « accessible » à tout le monde, (car les gens ne peuvent pas tout comprendre), mais s'adresse aux « gens intelligents » susceptible d'accéder au discours de bon sens des professeurs de fac.


On reste dans l'illusion de l' « intellectuel » au-dessus des classes, qui éclaire les masses l' « intellectuel sans attache » loué par le libéral idéaliste Karl Mannheim.


Ce type d'intellectuel que critique vertement non seulement Marx comme les « socialistes de la chaire », confortablement installés dans leurs postes universitaires, Antonio Gramsci (repris à tort par certains des promoteurs de Podemos) les dénoncera comme « intellectuel traditionnels », intellectuels qui se pensent au-dessus des classes, en réalité ancré dans le système, là où ils devraient prendre le parti du Parti communiste, de l'immersion dans les masses laborieuses.


Mais cet « humanisme de la chaire » n'a que faire de devenir les « intellectuels organiques », les porte-parole de la classe ouvrière, de l'alternative révolutionnaire !


« Ni droite ni gauche », contre les « partis » :danger du populisme et mépris des luttes


Sur la vague de la fin des idéologies (marxiste), de la critique de la politique (révolutionnaire), Podemos a repris deux slogans en apparence radicaux et novateurs, en réalité conservateurs et anciens : « On est ni de droite, ni de gauche », « tous (les partis, les politiques) les mêmes ».


Certes la critique envers la notion de gauche est à faire, l'utilisation par le PC espagnol de la « Gauche unie » : masquant l'identité de classe, la dimension idéologique derrière une notion trans-classiste, électoraliste, structurellement parlementaire. La « gauche » a justifié en Espagne la mise en place des politiques du capital par le PSOE, la collaboration d'Izquierda Unida à cette politique.


Toutefois « ce ni droite, ni gauche » va en fait plus loin dans l'électoralisme, le populisme, le trans-classisme, encore plus intégré au système derrière sa rhétorique anti-système. Comme le dit la responsable à l'analyse politique Carolina Hernandez dans une interview à Junge Welt : « nous pensons que cet axe droite-gauche n'est plus opportun ».


« Ni droite, ni gauche », bien sûr c'est un des mots d'ordre du Front national en France, Beppe Grillo lui-même en Italie affirme que son mouvement « non è di destra, né di sinistra ». On peut faire remarquer qu'en Espagne c'était le cri de ralliement … de la Phalange de José Antonio Primo de Rivera, cette organisation fasciste qui a répondu à l'appel du général Franco.


Le populisme d'Iglesias n'est pas fascisme, loin s'en faut. Mais il profite des effets et crée les conditions d'une confusion idéologique, d'un vide politique, d'espoirs vite déçus, qui risque d'alimenter la résignation, le ressentiment, la démobilisation, propices à ce type de mouvement.


Cette absence de repère idéologique, politique (au-delà de la question de classe) a pu conduire Iglesias à accepter comme conseiller le théoricien fascisant franco-espagnol Jorge Verstrynge qu'il présentait comme « un honneur », lui qui aurait « évolué dans sa manière de voir les choses ».


Verstrynge est un copain des bancs de l'Université de Madrid connu pour avoir créé « Alianza popular » en 1976, une organisation d'extrême-droite composée de figures franquistes. Il dit avoir été adhérent du PSOE, d'Izquierda Unida. C'est un admirateur de Marine Le Pen.


« Tous les partis (et les syndicats) sont les mêmes ». Encore une fois, la trahison de l'UGT et du PSOE, la collaboration intermittente des CC.OO voire du PC espagnol donnent du grain à moudre à cette thèse. Mais elle est excessivement dangereuse.


Car ce « tous pourris » alimente la défiance envers l'organisation politique et syndicale (révolutionnaire), elle construit la démobilisation dans la lutte forcément perdante dans un mouvement qui sanctifie la « non-violence », pense que la seule lutte est entre « ceux d'en bas » (les gens) face à « ceux d'entre haut » (les politiques), une lutte qui doit passer par les urnes.


Car Pablo Iglesias, ses copains universitaires de Podemos manifestent un souverain dédain pour les luttes, le mouvement social … par contre il est omniprésent sur les « plateaux des médias », il a même accepté une invitation des « Déjeuners du Ritz », où se retrouve le gotha économique, politque espagnol. N'est-ce pas là qu'il faut peser pour changer de politique ?


Une organisation anti-démocratique derrière le chef


Podemos se félicite de ne « pas être un parti comme les autres », de ne pas avoir d'organisation rigide (avec son honni centralisme démocratique).


Pourtant, il est bien un parti, et sa non-organisation ne garantit pas l'expression démocratique, la prise de pouvoir des bases, mais la concentration du pouvoir par quelques-uns, la manipulation des masses. Le « politologue » Iglesias n'a-t-il pas lu Pareto, Michels … ou les a-t-il trop bien lus ?


Iglesias parle d' « horizontalité », d' « assembléisme », de « référendums permanents ». Il y a vingt ans, en Italie – laboratoire ultime de la destruction politique ! – Fausto Bertinotti théorisait la même destruction créatrice d'organisation qui légitimait la captation de Refondation communiste par un clan dirigeant, des tendances minoritaires. L'organisation de masse, de classe a fini d'être liquidée.


L'histoire ne se répète jamais à l'identique. Voyons concrètement ce qui est proposé dans les statuts de Podemos, chapitre 3 : « Organes de réprésentation, gouvernement et administration ».


L'Assemblée citoyenne est souveraine, elle est composée de tous les adhérents de Podemos, elle est convoquée deux fois par an (!) à l'appel du Conseil citoyen, constitué de 80 membres, organisé par secteurs de travail, se réunissant lui tous les trois mois, élu par l'Assemblée.


Enfin, le Conseil de coordination est composé de 10 à 15 personnes, il se réunit tous les mois. Ses membres sont nommés par le Conseil citoyen sur proposition du porte-parole (Pablo Iglesias). Le Conseil (les amis d'Iglesias) et le porte-parole (Iglesias) sont les organes exécutifs du parti.


Selon les statuts, c'est au Conseil de coordination mené par Iglesias d'assurer la continuité de la ligne politique consentie par les Assemblées et de les « adapter aux circonstances du moment ».


On peut admirer le tour de force du politologue Iglesias qui a recréé dans son organisation les ruses de l'illusion de la démocratie bourgeoise : donner au peuple une souveraineté formelle, aussitôt ôtée par la représentation, la délégation, l'élection de représentants qui disposent du pouvoir effectif (« assurer la continuité de la ligne », l' « adapter aux circonstances »), des élections par ailleurs biaisée par la « légitimité charismatique » (et « bureaucratique ») du chef.


Le chef, c'est bien ce qui a fait le succès de Podemos, Pablo Iglesias en convient, au prix d'une extrême personnalisation et dépendance médiatique. Podemos a poussé le vice jusqu'à choisir comme logo la tête d'Iglesias pour ses listes aux élections européennes.


Personnalisation à outrance, délégation bureaucratique masquée par la duperie représentative, culte de l'élection divinisée : Podemos représente l'illusion maximale de la démocratie bourgeoise, dans une organisation qui incarne son hypocrisie.

 

Un programme possibiliste vague miné par l'électoralisme : sur l'euro, les nationalisations, vous verrez !


Il reste maintenant à s'attaquer au contenu des propositions de Podemos. On peut le résumer à une phrase, son intitulé :« Podemos », « Nous pouvons », ou en anglais « Yes, we can » !


La reprise du mot d'ordre de Barack Obama en 2008 est tout sauf fortuite. Iglesias prétend reconstruire l' « espoir » sur un volontarisme abstrait (« Nous pouvons changer les choses », « Nous voulons décider »), dont l'électoralisme le prive de toute proposition concrète.

Les propositions de Podemos, c'est ce que les électeurs veulent bien y mettre dedans, c'est du « Venez comme vous êtes », le Fast food de la politique.


Comprendre les propositions de Podemos, c'est tant analyser son Programme fourre-tout que les déclarations (encore plus prudentes) d'Iglesias et de ses acolytes dans la presse.


Sur les nationalisations / privatisations. Le programme de Podemos est souvent cité comme épouvantail par les médias droitiers. Or, il est prudent et vague, il parle de « contrôle public sur les secteurs stratégiques » par « acquisition de parts dans les entreprises privatisées ». Le tout se ferait sans remettre en cause la concurrence libre et non-faussée.


Dans d'autres passages (un peu plus concrets) du programme, Podemos est encore plus prudent. Sur les banques et le secteur financier, il parle de les « réformer » dans un sens plus éthique et citoyen, en créant éventuellement une banque publique dans un océan de financiers privés.


Sur les médias (chéris), pas de nationalisations, mais bien une stratégie de limitation de la puissance des monopoles privés et la possibilité de monter des « médias participatifs » à la marge.


En public, Iglesias n'évoque quasiment jamais la ré-appropriation publique des secteurs stratégiques. Éclairante, un échange avec la journaliste de droite (vulgaire) Isabel San Sebastian, le 11 février, sur la 4 ème chaine, où il explicite sa conception du « contrôle public » sur l'économie :


« Iglesias – J'ai parlé de contrôle public, nationaliser peut être une option, il y en a beaucoup d'autres, comme favoriser les énergies renouvelables … Il y a dans ce pays beaucoup de patrons honnêtes, le problème c'est qu'on en a qui sont des bureaucrates, pas des entrpreneurs (…) ils se disent libéraux, mais ils sont proches du pouvoir et se passent les bakchiches (…) Un gouvernement responsable pourrait établir des mécanismes de contrôle public.


San Sebastian – Ce ne serait pas un gouvernement responsable, mais un pouvoir communiste !


Iglesias – Communiste, quoi ? Comment ? C'est normal d'avoir un contrôle sur l'électricité, comme en France (sic). Ce n'est pas un pays communiste que je sache. Les pays normaux (re-sic) ont une intervention publique, des mesures protectionnistes comme aux Etats-unis (re-re-sic). Ca, c'est l'histoire économique, nous on a que des bureaucrates, des voyous !


Sans Sebastian – Ah non, les Etats-unis, c'est justement pas l'exemple d'un contrôle public ! »


Contrôle public, c'est donc « mécanismes de régulation publique » de la concurrence entre acteurs publics, entreprises publiques dans la compétition avec les monopoles privés. Nationaliser, c'est une option à ranger au même niveau que les énergies renouvelables !


Sur l'Euro, l'Union européenne. Le programme de Podemos est plus clair : il parle de « refondation de l'Union européenne », de « réorienter la BCE », de « prévoir des mécanismes d'intégration et de coopération dans l'UE », désire renforcer les « pétitions européennes », un « budget européen social », fonder une « agence européenne de notation » …


En tout, nous avons noté 14 points qui poussent ouvertement à un renforcement de l'intégration européenne, à sa réorientation au service des citoyens, des gens. A noter qu'aucune fois la question de la monnaie unique, l'Euro, n'est évoquée, bien que nombreux sont ceux à gauche – d'ATTAC au PCE – qui posent la question de la sortie de l'Euro pour mener une politique alternative.


Dans une interview à El Pais, le 23 mai (juste avant le scrutin européen), Pablo Iglesias est obligé à des numéros d'équilibristes :


« El Pais – Vous proposez la sortie de l'euro ?

Iglesias – Retrouver sa souveraineté, c'est notre idée, dans la politique monétaire, c'est avoir une stratégie avec les autres pays du sud de l'Europe, ceux qui se trouvent dans une politique similaire. Ce qui est sûr, c'est que cet Euro n'est pas bon. On ne veut pas revenir en arrière, à la peseta. On dit que c'est inacceptable d'avoir une monnaie unique qui ne soit pas contrôlée par des institutions démocratiques. La BCE n'agit pas pour protéger les citoyens.

El Pais – alors, c'est quoi votre proposition ?

Iglesias – Cela dépend. Il faut démocratiser l'économie. Si cela passe par une nouvelle monnaie qui porte un autre nom, si cela passe par la poursuite dans l'euro, si il faut en finir avec l'euro, si il faut construire un nouvel espace monétaire, on verra en fonction des circonstances ».


Podemos, tel quel. Notre programme : « cela dépend », « vous verrez ». Dans l'immédiat : « ré-orienter la BCE », « démocratiser l'euro », « retrouver sa souveraineté dans le fédéralisme ». Le refus des idéologies, des utopies conduit le possibilisme de Podemos aux plus grandes chimères !

 

Mais, enfin, si Podemos n'a rien à proposer sur les nationalisations, sur la sortie de l'euro – outre « cela dépend », « c'est une option » –, il ne dit rien de la « réforme agraire », des « occupations », que peut-il proposer maintenant dans son « possibilisme » ?


La responsable à l'analyse politique de Podemos Carolina Hernandez confiait à Junge Welt (29 juillet) : « d'abord, instaurer des mesures anti-corruption (…) ensuite abolir les paradis fiscaux ». Un vague programme a-politique, au possible, de « moralisation » de la finance, la politique.

 

Mais Podemos est-il vraiment contre le système capitaliste ? Hernandez répond : « le système capitaliste n'est pas facile à changer. Mais cela ne veut pas dire que nous ne commençons pas à changer beaucoup de choses qui suivent la logique du capital ».


Iglesias ne dit pas autre chose dans l'interview à El Pais du 23 mai : « Cela n'a pas de sens de se dire 'contre le système' (capitaliste), il n'y a pas de dedans et dehors (…) Nous utilisons les moyens qui sont à notre portée pour tenter de changer les choses ».


Podemos, c'est l'obamisme en action, c'est aussi un vieux resucée dans des termes si proches du « possibilisme » théorisé par Paul Brousse (d'abord anarco-syndicaliste!) fin XIX ème siècle : la révolution est impossible, il faut donc « faire notre possible », en agissant pour des réformes possibles, une démocratisation de l'économie, avant tout à l'échelle locale.


Sur l'international : à l'est rien de nouveau … si ce n'est quelque soutien aux « indignés à crânes rasés » de Maidan !


Sur les questions internationales, Iglesias et Podemos surprend par son mutisme. Outre la question de l'UE, sur l'OTAN – question identitaire pour la gauche en Espagne, la fondation d'Izquierda Unida date des manifestations contre l'entrée dans l'OTAN en 1986 – Iglesias ne dit pas un mot.


Sur les événements en Syrie, en Ukraine, silence radio, Podemos semble ignorer que le monde est en guerre, que les rivalités inter-impérialistes, les manœuvres des Etats-unis et des pays de l'UE (qu'il prend en modèles) contre la souveraineté des peuples.


Le seul à s'être exprimé, c'est l'universitaire Santiago Alba Rico – un des idéologues du mouvement, issu de l'Université de Madrid – qui a écrit un article « Podemos en Ukraine », où il loue les putschistes de Kiev, les milices d'extrême-droite comme « une rebellion, un mouvement vaste et spontané de citoyens indignés (…) qui a fait tomber un gouvernement grâce à l'action desespérée, héroique et spontanée de milliers d'Ukrainiens ». Indignés à crâne rasé, la croix gammée sur le torse, mais indignés quand même !


Ce n'est pas une première pour Alba Rico qui a déjà salué l'intervention de l'OTAN en Libye, elle qui « sauvé des vies » et « n'a pas bombardé les Libyens mais uniquement Kaddafi ». Il faut dire que M.Alba Rico pense que les « Etats-unis ne sont pas intervenus militairement depuis 10 ans ».


Enfin, les médias droitiers – prêts à encenser Iglesias comme leur idiot utile – prépare déjà les armes pour l'ensevelir vivant : leur cible préférée, ses « liens supposés avec les dictatures de Cuba et du Vénézuela ».


Les réponses d'Iglesias ne visent jamais à défendre les processus révolutionnaires d'Amérique latine. Il botte en touche sur le Vénézuela. Sur Cuba, en réponse à la présidente de la région de Madrid, la PP Esperanza Aguirre il dit qu'il y a du bon et du mauvais : « le fait qu'il n'y ait pas de pluralisme, cela ne me plaît pas (…) mais si le blocus était levé, Cuba pourrait réaliser les changements que nous voulons tous ». La restauration du capitalisme ?


Les communistes, voilà l'ennemi ? En tout cas du système, oui !


L'analyse de Podemos peut paraître dure, car, oui, en dépit de ses proclamations « ni droite, ni gauche », Podemos a les traits d'un « mouvement de gauche » : il attire d'ailleurs des électeurs qui se qualifient de gauche, autour de revendications « humanistes », « démocratiques ».


C'est en cela qu'il est dangereux, c'est en cela que consiste son rôle dans le système : canaliser la « gauche radicale » vers une impasse politique, la confusion idéologique ; isoler le mouvement de protestation de la classe qui veut le changement radical, la classe ouvrière ; liquider ce qui reste du mouvement communiste, seule force radicalement alternative.


Dire qu'Iglesias, les militants de Podemos sont anti-communistes, c'est subjectivement plutôtfaux. Iglesias peut défendre l'histoire du PCE en public face à des révisionnistes anti-communistes, son rôle dans la résistance, la figure de la « Pasionaria », manifester ses sympathies pour ses militants.


Il est même prêt à dire qu'il a « la gauche dans son ADN, parce que son grand-père, socialiste, était commandant de l'Armée républicaine » (Publico, 15 janvier 2014). Le coup du 'j'ai un grand-père de gauche, je sais d'où je viens', chaque militant communiste l'a vécu une fois dans sa vie !


Toutefois, sa mission objective, c'est bien celle de faire obstacle à la résistible ascension purement électorale attendue pour Izquierda Unida (IU, menée par le PC espagnol) qui était annoncée à 20 % fin 2013, et qui aujourd'hui est descendue en-dessous des 5 %.


Déjà, les médias dominants font pression sur la direction d'IU pour qu'elle s'allie avec Podemos dans le rapport de force le plus défavorable qui soit : avec Podemos à 20 %, IU à 5%, histoire de noyer le poisson communiste (tiède) dans l'océan glacé du possibilisme sans rivages.


Dans les Asturies, la direction droitière d'IU – qui a purgé les communistes il y a trois ans pour mieux s'allier avec le PS – est à l'avant-garde de l'alliance avec Podemos et les verts d'Equo.


Ailleurs, comme à Madrid, c'est du 50/50 entre ceux qui veulent s'allier avec le PS au premier tour, et c'est ceux qui veulent « refonder la gauche » avec Podemos pour former un « pôle de radicalité » … qui va s'allier avec le PS au second tour. On connaît cette douce mélodie !


Si cela se concrétise, il y a de quoi faire une lourde auto-critique du parcours d'Izquierda Unida fondée en 1986 – longtemps incarnée par l'incorruptible Julio Anguita – ce « mouvement de gauche » conçu par Santiago Carrillo (le Robert Hue espagnol, aujourd'hui à la botte du PSOE).


Carrillo voulait liquider doucement le PCE pour mieux converger vers le PSOE, Anguita a forgé l'illusion électoraliste d'un « dépassement » du PSOE dans les urnes, Llamazares a collaboré partout avec le PSOE. Aujourd'hui, Cayo Lara sera-t-il prêt à se fondre avec Podemos, pour détruire ce qu'il reste du communisme espagnol et fournir une ultime caution de gauche au PSOE ?


Ceci est de la science politique fiction mais peut-être pas pour longtemps. Pendant ce temps, le mouvement social – qui peut mobiliser des millions de personnes dans les rues – est toujours réduit à l'impuissance en Espagne, laissé à l'abandon par les syndicats dominants (UGT, CC.OO), par son parti de référence (le PCE) embourbé dans les calculs politiciens, électoralistes d'Izquierda Unida.


Si compare simplement le développement des luttes au Portugal et en Espagne, le contraste est saisissant, avec une CGTP sous hégémonie communiste. Tout comme il l'est pour la santé des deux Partis communistes : le PC Portugais compte 65 000 membres, le PC espagnol 12 000. L'Espagne est pourtant quatre fois plus peuplée que son voisin portugais !


Pour nous, en France, c'est un avertissement. Pas de salut dans ce type de rassemblements politiciens tournant le dos aux luttes, dans les illusions forgées par les médias dominants incarnées par des chefs auto-proclamés. Renforcer le Parti communiste, pour construire une alternative dans les luttes, maintenant, sans attendre 2017 !

 

A.C.

le 25/09/2014

 

 

source: http://www.solidarite-internationale-pcf.fr

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2 octobre 2014 4 02 /10 /octobre /2014 22:00

Oleg Tyagnibok, leader et cofondateur du parti Svoboda, alias Parti Social National d’Ukraine :

 

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Honoré en 2012 par le centre Simon Wiesenthal en tant qu’un des 10 pires antisémites mondiaux, en particulier pour son appel à purger l’Ukraine de 400 000 Juifs et Russes (Source : Centre Simon Wiesenthal) :

 

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Honoré en 2010 de la médaille d’or des vétérans du bataillon de la Waffen SS Galicie (Source) :

 

 

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(N.B. : vous noterez le respect du journaliste de ce grand journal ukrainien envers ce grand homme par le choix délicieux et judicieux de la photo)

Leader d’un mouvement qualifié en 2012 de néo-nazi par le Congrès juif mondial (pas la peine d’enquêter trop longuement non plus, vous me direz… Source : UKRINFORM) :

 

 

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Et Honoré en 2014 du prix Lech Walesa “Pour le rétablissement de la stabilité politique en Ukraine (!!!) et le désir d’apporter la justice sociale” (Source : Svoboda et Fondation Lech Walesa).

 

 

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Non mais ALLO, quoi !!!!

 

 

 

 

 

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(On retrouve aussi Andrei Parubiy, co-fondateur de Svoboda – coup double, faites péter les 100 000 $ !)

 

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Voici ce que dit le communiqué de presse de Svoboda (traduit par Google Traduction, imparfait, mais on comprend) :

 

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La vidéo de la télé ukrainienne (ne montrant presque pas Svoboda) :

“Maintenant, le monde entier doit être solidaire avec la lutte du peuple ukrainien contre les agresseurs russes [...] Il s’est battu pour le droit fondamental de déterminer librement son statut politique et de développer librement son économie et son potentiel social” [Lech Walesa, 29/09/2014]

Droit fondamental hélas non accordé à la population de l’Est de l’Ukraine, à l’évidence…

Moi, je pense qu’on va avoir de sérieux soucis à cause des Polonais… Ou en tout cas, des plus hargneux – ne généralisons pas trop, comme d’autres ont pu le faire…

“Rien ne compense notre séjour dans ce pays, où il neige, où il pleut, où l’on s’ennuie et toute la Pologne ne vaut pas une seule goutte de tout le sang que nous versons pour elle [...] Il faut que l’Empereur abandonne ses idées sur la Pologne ; cette nation n’est propre à rien, on ne peut organiser que le désordre avec les Polonais.” [Lettres de Talleyrand, 463]

 
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1 octobre 2014 3 01 /10 /octobre /2014 20:57

140712-Jacques-SAPIR.jpgLa situation dans l’Est de l’Ukraine ne fait plus la une de la presse. Pourtant, l’application chaotique du cessez-le-feu, mais aussi la révélation des atrocités qu’auraient commises certaines des unités du régime de Kiev, commencent à filtrer. Par ailleurs, la situation générale n’est pas en faveur du gouvernement de Kiev.

1. Application du cessez-le-feu.

Le cessez-le-feu semble se maintenir en Ukraine, quoique les violations soient assez nombreuses et, semble-t-il, essentiellement du fait des forces du régime de Kiev. La zone de l’aéroport de Donetsk semble désormais entièrement contrôlée par les insurgés, les unités pro-Kiev ayant évacué leurs positions ou ayant été détruites. Sur le site de l’aéroport, un certain nombre d’indices laissent à penser que les forces de Kiev comprenaient des mercenaires. Des dictionnaires Tchèque-Anglais ont été retrouvés, ainsi que de papiers d’identités polonais, lituaniens et lettons. Il est cependant impossible en l’état actuel de se prononcer sur la véracité de ces documents, qui peuvent avoir été falsifiés. Les forces de Kiev semblent mettre à profit le cessez-le-feu pour se retirer, en général en abandonnant le matériel lourd (chars et véhicules blindés). Ce matériel est bien entendu récupéré et remis en état par les insurgés. Globalement, le cessez-le-feu a permis de stabiliser une « ligne de front ». La carte ci-dessous donne une vue de la situation au 21 septembre. Depuis, il semble que les troupes de Kiev aient évacué un certain nombre de leurs positions. Les unités « politiques » de la Garde Nationale et des bataillons dits « territoriaux », unités dont la détermination à combattre était évidente, semblent avoir été retirées de la ligne de front.


Carte de la situation militaire au 21 septembre

141001-A-Carte.jpg

 

Sources: SLAVYANGRAD

Nous avons de plus six cas documentés où les forces armées du régime de Kiev ont délibérément violé le cessez-le-feu :

  1. une attaque au lance-roquettes multiple « Grad » près de Sakhanka.
  2. Un tir d’artillerie a visé la mine de Yenakievskaya.
  3. Des tirs de mortiers contre les résidences de la cité de Kirov (Kirovskoe).
  4. Des tirs de snipers à Peski, où au moins un civil a été blessé.
  5. Lors de l’évacuation de Zhdanovka, les hommes du 41ème Bataillon de Défense Territoriale « Chernigov-2 » ont tenté de miner les installations de la mine de charbon « Kommunar ».
  6. Les soldats de la 93ème Brigade ont détruit, lors de leur retraite le pont routier de Nyzhnyaya Krynka (à proximité de la mine « Kommunar »).

2. Témoignages sur les atrocités commises par des troupes du régime de Kiev.

Par ailleurs, les témoignages, essentiellement dans la presse russe, se multiplient sur les exactions que des troupes du régime de Kiev auraient commises. Certains de ces témoignages, comme ceux rassemblés par des ONG russes et révélés le 24 septembre, semblent suffisamment solides pour donner lieu à une enquête des Nations Unies[1]. On parle ainsi d’enterrement hâtif de dizaines de corps, dont certains présentent des signes d’exécutions sommaires voire de tortures. Le 28 septembre, une autre fosse commune a été trouvée près du village de Nizhnyaya Krynka, où se trouvaient tant la 93ème Brigade de l’armée de Kiev qu’un bataillon de la « Garde Nationale »[2]. Le responsable pour l’Europe de la Croix-Rouge internationale a proposé immédiatement l’aide de son organisation pour identifier les corps et les causes du décès. Les insurgés imputent ces atrocités aux hommes du 41ème Bataillon de Défense Territoriale « Chernigov-2 ». Ce bataillon, « sponsorisé » par un oligarque ukrainien[3], a été constitué au mois de juin. Son premier commandant a été tué le 21 juillet. En règle générale, les hommes de ces unités tendent à avoir un comportement extrêmement brutal avec les civils[4].


Il faut ici signaler la quasi-absence dans la presse occidentale de ces témoignages, qui semblent au-dessus de tout soupçons. L’attitude des médias occidentaux est préoccupante car elle accrédite l’idée, aujourd’hui majoritaire en Russie, d’un « double discours » sur la question des Droits de l’Homme. La presse, si prompte à dénoncer des violations dans de nombreux pays, ce qui est son honneur, se tait quand il s’agit de crimes commis par des troupes se réclamant du régime de Kiev. John Mearsheimer, dans une conférence avec les éditeurs de Foreign Affairs a d’ailleurs exprimé cette crainte combinée au sentiment de la Russie d’avoir été « agressée » par les pays de l’OTAN[5]. Il n’est pas question, ici, d’accuser la totalité du régime, dont on comprend bien que le contrôle qu’il exerce sur ses propres troupes est pour le moins fragile. Mais, le caractère répété et systématique de ces crimes montre bien que des forces internes au régime de Kiev ont pratiqué et pratiquent encore des actes génocidaires sur les populations russes de l’Est de l’Ukraine. D’une certaine manière, ces crimes signent aussi un point de non-retour, comme le remarque le journaliste indépendant Marc Meillassoux[6].

3. Quel avenir ?

Ceci soulève la question de l’avenir de l’Ukraine et de cette région dans les mois qui viennent. La situation économique de l’Ukraine, du moins de la partie restée sous le contrôle du gouvernement de Kiev, apparaît désormais comme désastreuse. Les différents indicateurs économiques montrent un effondrement de l’activité économique, effondrement dont les conséquences sociales seront d’ici cet hiver des plus importantes.


Production industrielle en Ukraine

141001-A-GR2IND.jpg

De plus, l’Ukraine se trouve coupée du commerce avec la Russie, où elle exportait une partie de sa production, alors qu’elle est contrainte d’importer du gaz pour se chauffer et faire tourner son industrie. La production d’électricité, très dépendante du charbon du Donbass, est désormais compromise, car plus de 60% des capacités de production charbonnière sont aux mains des insurgés. Il est donc clair que l’Ukraine devra faire face à une crise économique et sociale grave dans le cours de cet hiver. Le gouvernement de Kiev, qui a déjà obtenu une aide substantielle du Fonds Monétaire International, va probablement demander à l’Union Européenne une somme de 8 à 15 milliards d’Euros. Mais, cet argent, si jamais il est effectivement versé, ne servira strictement à rien. Il faudra que l’Union européenne place l’Ukraine sous perfusion, et ce à un moment où la plupart des budgets européens sont réduits. Ce n’est pas divulguer un grand secret que de dire que le gouvernement de Kiev recevra bien plus de beaux discours que d’argent comptant. Le fait que l’Union européenne ait renvoyé l’application de l’accord qu’elle a passé avec Kiev à décembre 2015 est un bon indicateur de ce que sera l’attitude réelle des gouvernements européens.


D’un autre côté, est désormais évident que les régions de l’Est de l’Ukraine n’accepteront pas de solution « fédérale »[7]. Cette solution, que j’avais à de nombreuses reprises soutenue dans ce carnet, est morte dans les combats du mois d’août dernier. Il faut désormais admettre que l’Est de l’Ukraine va avoir un statut de fait d’indépendance, même si cette dernière ne sera pas reconnue internationalement. Les gouvernements de Donetsk et de Lugansk pourront cependant compter sur une aide de la Russie qui devrait leur permettre de faire fonctionner l’économie locale. Cette dernière est traditionnellement très tournée vers la Russie, et il est probable que ces régions seront intégrées de fait dans le développement du Donbass russe.

Alors que tous les regards sont aujourd’hui tournés vers le Moyen-Orient, et vers l’Irak en particulier, on doit rappeler que la solution de l’autonomie mise en œuvre pour le Kurdistan irakien pourrait servir de modèle à une solution pacifique dans l’Est de l’Ukraine. Une telle solution nécessite cependant une coopération de long terme entre la Russie et l’Union européenne, et elle ne sera possible que si l’UE reconnaît le caractère autodestructeur des sanctions[8] et se décide à les abroger d’ici la fin de l’année et si l’UE prend enfin conscience des infractions aux Droits de l’Homme qui ont été commises par des troupes du régime de Kiev dans l’Est de l’Ukraine et se décide à les sanctionner.



[1] http://en.itar-tass.com/world/751011 (communiqué du 24 septembre 2014).

[2] « New burial site found near Donetsk », http://en.itar-tass.com/world/751726

[3] Igor Kolomoyski

[4] « Ukraine’s Punitive Battalions », sur le site SLAVYANGRAD, http://slavyangrad.org/2014/09/16/ukraines-punitive-battalions/

[6] Meillassoux M., « A l’Est de l’Ukraine, un point de non retour? », La Tribune, 26 septembre 2014, http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20140925trib000850514/a-l-est-de-l-ukraine-un-point-de-non-retour.html

[7] King C., « Ukraine’s breakaway region is becoming a de facto country », Washington Post, 16 septembre 2014, http://www.washingtonpost.com/blogs/monkey-cage/wp/2014/09/16/ukraines-breakaway-region-is-becoming-a-de-facto-country/

[8] Voir J.O. de l’Union Européenne, L271, 12 septembre 2014.

 

 

source: http://russeurope

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1 octobre 2014 3 01 /10 /octobre /2014 20:30

 

141001-STAVOBESHEVO.jpg

 

 

Le commandant  peut vous dire comment ont agi  les bataillons de la garde nationale ukrainienne dans la ville de Starobeshevo, selon les témoignages de résidents, étant donné que les milices sont arrivés en mai. Tout d’abord, ils ont créé points de contrôle. À la fin juin/début juillet, les bataillons punitifs sont arrivés. Ils avaient des listes de tous les combattants de la milice, de tous ceux qui avaient participé à l’organisation d’un référendum sur l’indépendance (celui du 11 mai) avec tous leurs numéros de téléphone, leurs adresses et les numéros de plaque d’immatriculation de leurs véhicules. Probablement ils avaient été aidés dans l’établissement de ces listes par  certains résidents locaux, c’étaient des partisans du régime de Kiev après les événements à Odessa, Kharkov et Slavyansk. Ils ne réalisaient  probablement  même pas ce qu’ils faisaient en vendant  ceux qui avaient participé à la Constitution de la République de Donetsk.


J’étais parmi les premiers et sur toutes les listes. Voici le portable d’un commandant de bataillon Кривий (bataillon punitif de l’Ukraine) avec les noms et adresses. Voici mes numéros de plaque de  ma voiture. Donc, ils sont  arrivés en ville  avec un plan punitif, en sachant déjà quel genre de machines ils chercheraient et quels gens ils  frapperaient.


A ce que j’ai entendu, leurs actions étaient brutale. Généralement venaient  la nuit pour ramasser les gens. Ils les battaient  sauvagement et ensuite  les amenaient  à Zortovo, entre Ekaterinovka et Starobeshevo. C’était là  la principale base de l’Ukraine avec environ 1 000 hommes, des tranchées et des tentes.


Le 26 juillet je me battais sur les lignes de front près de Peski. À 19 heures, j’ai été prévenu que mon fils et mon père avaient été pris par des hommes armés de l’Azov bataillon (le nom du bataillon que j’ai découvert un peu plus tard). Les voisins ont vu comment mon fils a été battu dans la rue, avec leurs armes et les coups de pied. Ils ont battu mon père… fait une descente dans la maison et la boutique. À la recherche d’armes. Il y avait des informations indiquant qu’ils étaient recherchés pour « des ventes d’armes », même si j’étais totalement opposée à cela et je ne voulais pas que mon fils prenne les armes. Je lui avais dit qu’avec moic’était assez.


Tout au long de la nuit je n’ai pas dormi, priant que rien ne leur soit arrivé. Le matin du 27 juillet, j’ai reçu un appel téléphonique dans lequel il m’a informé que mon fils avait été retrouvé sur le côté d’une route, assassiné et… Seulement ses proches ont été autorisés à le voir, car il n’y avait plus rien à voir… Il était : sans visage, sans tête, sans ldos. Plus tard, j’ai découvert qu'il avait été attaché à un véhicule blindé, torturé et battu jusqu’à sa mort.


Mon père a été sauvagement battu et puis téléchargé près de Telmanovo. Ensuite, il a fini à l’hôpital régional de Telmanovo où il a été opéré. Il s’était cassé des côtes, un poumon perforé et un rein endommagé, plusieurs contusions. Il a passé trois semaines à l’hôpital.

Ma voiture personnelle a été prise avec toutes les cartes et tous les documents personnels de mon père.


Mon fils avait 23 ans. Je pense qu’il ne s’est passé que quelques heures à partir du moment où il a été pris jusqu’au moment de sa mort. Je crois qu’il est mort autour de 11:00. Un groupe est venu de Mariupol d’emmener mon père, parce qu’il se trouvait sur la route à Mariupol (le Telmanovo-Novoazosk). Ils ont essayé de dissimuler leurs crimes en disant à mon père que son petit-fils avait réussi à s’échapper.


Au début, je pensais que ma vengeance n’aurait pas eu limites. J’étais prêt à tuer au moins 1000 fois pour  venger  mon fils, parce que la douleur était trop grande et le sera toujours, mais de nombreux prisonniers de guerre, sont passés entre nos mains. Vous devez regarder ces personnes et le fait que nos hommes ont essayé de garder nos qualités humaines, sans céder à l’instinct de les tuer. Je ne crois pas cela que peut encore aider mon fils. Il  s’en est allé pour toujours.


Mais je voudrais parler à tous les soldats de l’armée ukrainienne qui n’ont pas encore agi en venant dans notre terre, la terre que nous défendons, pas comme des terroristes, pas les occupants russes, mais pour notre unité. Nous voulons avoir une vie normale. Et si l’Ukraine ne peut pas être Unis, nous voulons avoir notre État, notre République. Nous voulons une vie normale et sans que le gouvernement, qui accédera au pouvoir dans le sang, tente d’arrêter notre processus révolutionnaire. Tous les gens intelligents devraient commencer à comprendre qui a voulu cette guerre et pour servir quels intérêts. Et ils doivent comprendre que nous avons décidé de créer notre République pour résoudre une question qui, au début, aurait pu être réglée pacifiquement, sans envoyer l’armée pour lutter contre son propre peuple. C’st encore plus douloureux de penser aux personnes qui ont vécu à côté de nous pendant de nombreuses années,  les hommes du bataillon Кривий, Dnepropetrovsk, qui ne sont pas connus pour leur compassion, mais pour leur brutalité. Ils devraient être proches de nous dans l’esprit et les idéaux, mais  nous sommes divisés. J’espère qu’ils comprendront qu’ils combattent les gens qui vivent ici, qui défendent leurs terres et que nous continuerons à combattre. Et nous allons gagner. Sans aucun doute.


http://DNR-News.com/video/4723-o-voyne-i-pogibshey-Seme.html

 

 

source: Blog de Danielle BLEITRACH -histoire et societe

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1 octobre 2014 3 01 /10 /octobre /2014 09:27

lu sur le blog http://lepcf.fr

 

 

 

 

140815-pyotr-simonenko

 

Le Premier secrétaire du Parti communiste d’Ukraine Petro Simonenko a commenté la destruction barbare de la statue de Lénine à Kharkov :

"Dès les premiers jours de l’indépendance, en détruisant des monuments, les représentants des organisations nationalistes, et aujourd’hui pro-fascistes, ainsi que les futurs oligarques et nouveaux riches, ont sans aucun doute essayé de détruire la mémoire historique d’un homme d’un travailleur, qui a créé notre pays, construit un ensemble unique en termes de développement de la science, de la culture, de l’industrie nationale.


C’est véritablement l’œuvre d’un homme appartenant au monde du travail. C’est pourquoi ils [les nationalistes et les oligarques] ont essayé de détruire les monuments, d’effacer de la mémoire des générations futures l’oeuvre de leurs ancêtres qui ont créé un pays unique, offert des conditions exceptionnelles pour le développement et l’épanouissement de chaque individu.

La première vague a éclaté, et après la destruction des monuments, en fait, a eu lieu aussi la destruction du pays. Nous avons perdu un potentiel économique immense et détruire l’unité de notre peuple multinational. Et cela est l’œuvre des oligarques et de ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui, qui ont instauré un régime national-fasciste, avec un seul but : piller le pays et imposer leur idéologie.


Nous pouvons dire que c’est aujourd’hui la troisième vague de vandalisme, parce que la première vague était liée à la période de l’ère soviétique – les monuments à Lénine et aux dirigeants de la révolution, la deuxième vague – fut la destruction de la mémoire historique de la Grande Victoire, la destruction de monuments aux héros de la Grande Guerre patriotique. La troisième vague et phase finale se déroule dans des conditions de guerre, une guerre civile dans laquelle des Ukrainiennes tuent d’autres Ukrainiens et la population civile est massacrée. Et dans cette situation, les monuments de la période soviétique, les monuments aux grands bâtisseurs sont détruits en même temps que l’intégrité territoriale, et c’est l’Ukraine même en tant qu’Etat qui est détruite.


Je ne dis pas cela par hasard, parce que derrière chaque action de ces voyous politiques il y a la vie de dizaines, de centaines, de milliers et de millions de citoyens ukrainiens. Ils perdent leur patrie, ils perdent leur Etat, ils perdent leur territoire, ils ont déjà perdu leurs acquis sociaux, quand ils avaient le droit au logement, à l’éducation, à la médecine, quand les travailleurs étaient assurés d’obtenir un emploi et un salaire garanti, des tarifs, des prix contrôlés. Aujourd’hui, le gouvernement, ou plutôt ce qu’il en reste, est utilisé pour satisfaire les ambitions des grands propriétaires fonciers et des oligarques, mais tout est fait pour qu’à la fin, nous accueillions les Américains et les multinationales européennes.


Un ami m’a raconté une conversation entendue dans le métro de Kiev. En anglais. Entre un jeune homme et quelqu’un qui s’est avéré être un journaliste. Lorsque le jeune homme a demandé dans quel ce but ce journaliste était en Ukraine, il a répondu qu’il étudiait la région. A la sortie de la rame il y avait deux femmes, et le journaliste a dit, en les montrant "Celles-là ne doivent pas être les maîtres ici, ce territoire doit nous servir, nous les Américains."

Ceci est la réponse à ceux qui oublient que les visées individuelles de quelques escrocs politiques qui sont au pouvoir ne servent pas seulment leurs intérêts cupides, mais aussi les intérêts de l’Occident, en particulier des États-Unis.


A Kharkov s’est produit un acte de vandalisme : on a détruit un monument à Vladimir Lénine, on l’a détruit au vu de tout le pays. C’est la preuve la plus claire que les vandales sont arrivés au pouvoir.


En décembre de l’année dernière, une journaliste m’a posé une question, en montrant un fragment de granit elle m’a demandé ce que c’était. Elle voulait savoir mon opinion sur la destruction du monument à Lénine sur la Place de Bessarabie. Une chose ne peut pas en être une autre : les Vandales ne font jamais le bien, ils font le mal et en détruisant les bases, ils détruisent l’avenir de notre nation. Ainsi, quand la journaliste m’a demandé ce qu’elle avait dans ses mains, je lui ai dit, " des fragments de l’Ukraine."


À une époque, les travailleurs de Kharkov, réalisant la vraie nature des dirigeants de la République populaire d’Ukraine, ont proclamé la ville première capitale de l’Ukraine soviétique. C’était une période de histoire où les profiteurs du grand capital vendaient l’Ukraine aux Allemands, la cédaient ou la vendaient aux Polonais, et en 1920, aux Français … Aujourd’hui leurs disciples, étant au pouvoir, ne font rien pour que l’Ukraine ait un avenir.

C’est pourquoi la destruction de la statue de Lénine à Kharkov aujourd’hui confirme une fois de plus : sous le pouvoir des vandales l’Ukraine n’a aucun avenir ".


Bureau de presse

Source : Parti communiste d’Ukraine : http://www.kpu.ua

http://www.kpu.ua/ru/7870/petr_symonenko_pry_vlasty_vandalov_buduschego_u_ukrayny_net

Петр Симоненко : При власти вандалов будущего у Украины нет

 

 

Réflexion de Danielle BLEITRACH:

Si je dis qu’avec cet acte des hooligans d’extrême-droite favorisé par les autorités nommées par Kiev, ils ont signé l’arrêt de mort de l’Ukraine… c’est que je sais ce que beaucoup de gens ignorent, l’attachement des populations à l’est pour les statues de Lénine et tout ce qui rappelle l’Union soviétique… Si je dis cela, il se trouvera bien sûr quelques individus qui croient tout savoir sans s’être jamais renseigné pour penser que j’exprime mes propres illusions… je ne suis pas personnellement attachée aux statues et autres symboles, et j’ai toujours refusé de visiter le tombeau de Lénine… pas par mépris mais par une autre conception de la manière dont on doit conserver la mémoire d’un révolutionnaire… Mais je crois qu’en France personne ne mesure à quel point les populations de l’est de l’Ukraine et de la Fédération de Russie comme la Biélorussie, restent attachées à l’Union soviétique, à la grande guerre patriotique… comment expliquer c’est comme une insulte adressée à l’héroïsme de leur grands parents… Ce qui s’est passé à Kharkov est très grave dans la possibilité de vivre ensemble en Ukraine… et ces hordes de nazis étaient exactement le fantasme qui a provoqué la révolte dans l’est… mais c’est sans doute trop difficile à expliquer à des gens qui croient tout savoir et qui sont totalement incultes…

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28 septembre 2014 7 28 /09 /septembre /2014 18:36
Les miliciens communistes et antifascistes, qui luttent contre les forces ukrainiennes, ont décidé de constituer une "Garde rouge du Donbass" et "un Soviet (Conseil) de la résistance rouge" - article et traduction Nico Maury
140924-Donbass-ROUGE.jpgSaur-Mogila après sa libération

Les combattants communistes et anti-fascistes ont cherché à coordonner leurs efforts. Plus de vingt organisations (partis, associations, syndicats, militants) ont été invités à participer à la constitution de la "Garde rouge du Donbass". Elle se veut "l'unité de tous", et "celle qui pense que le temps est venu de faire flotter le drapeau rouge dans le Donbass".

C'est une lutte de classe contre tous les oligarques que mènent les volontaires antifascistes, tous sont des gens simples.

Des groupes de gauche dans le Donbass ont créé en mars dernier un "Front du travail du Donbass" avec les combats de ces derniers mois les militants ont donc crée une structure politico-militaire pour aider à construire la Garde rouge du Donbass, une force de soutien aux commandants antifascistes.

Des nationalistes "pro-russes" très présent dans les médias mais absent du terrain

Tous les médias ont les yeux tournés vers les 4 "volontaires français" d'Unité Continentale, un groupe néonazi français (proche de Serge Ayoub, dont le groupe 3ème voie a été dissous après le meurtre de Clément Méric). Ils considèrent que la Russie est "le dernier rempart contre la mondialisation libérale." (sic).

Ces 4 guignoles (qui font que de la figuration avec des petits chats, des kalachnikovs et des panneaux routiers) révèlent une réalité intéressante. Les nationalistes (nostalgiques tsaristes, nationaux-bolcheviques de Limonov, eurasianiste de Douguine, panrusses, Cosaques ...) sont en réalités très peu présent dans la vie réelle du Donbass, très peu engagés sur le champ de bataille et les premiers à fuir.

Les nationalistes viennent faire de la figuration et fuient dès que la situation n'est plus favorable. On peut citer par exemple les cosaques d'Alexander "Babaï" Mozhaev qui ont très rapidement quitté le champ de bataille après la chute de Kramatorsk et de Slaviansk, On a vu la fuite d'Igor Strelkov, ce nostalgique de l'Empire russe, lors de l'offensive de l'armée ukrainienne de juillet.

Fascistes contre fascistes ?

Les bataillons des milices populaires sont recrutées parmi les locaux, les mineurs et les anciens militaires soviétiques. Ces bataillons regroupent des combattants pour qui l'antifascisme signifie quelque chose, on les retrouvent dans les bataillons "Vostok" (là où combattent les communistes espagnols), "Bulwark", "Kalmius" (bataillon composé des mineurs), Oplot ...

 

 

 

 

140927--vostok.jpgLe bataillon Vostok

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Le bataillon Vostok

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Le bataillon Vostok

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Alexander Khodаkovsky (bataillon Vostok)

 

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28 septembre 2014 7 28 /09 /septembre /2014 18:26
Le Président du Soviet suprême de la République populaire de Donetsk, le communiste Boris Litvinov, parle de sa vision pour l'avenir de la Novorossia. Dans cette vidéo (en russe et non traduite) il montre que le Donbass veut développer des politiques de gauche - article et traduction Nico Maury

140928-novo.jpg

 

 

Il y a quelques semaines, Alexander Borodai, Premier ministre de la République populaire de Donetsk, avait déclaré "nous ne sommes pas communistes." Aujourd'hui Boris Litvinov, ancien responsable du Parti communiste (KPU) du district de Kirov (Donetsk) déclare, dans la vidéo ci dessous, que "nous construisons une République influencée par le socialisme".

Il parle de l'avenir de la Novorossia, un avenir qui est aux antipodes des idées des nationalistes russes (présent dans la lutte contre Kiev) et des volontaires "français" du groupe néonazi "Unité Continentale" qui tentent de donner une image fausse sur le Donbass en France. Oui il y a des éléments fascistes qui combattent Kiev, mais se sont des éléments hors sol venus de Russie ou d'Europe.

L'influence du communisme est énorme dans cette région, le Parti communiste est très fort à Lugansk et Donetsk. Les communistes sont engagés dès le début dans la lutte contre le coup d'état de EuroMaïdan et ils animent la solidarité pour les populations civiles bombardés. Les nationalistes représentent quelques milliers de combattants, beaucoup ont fuit lors des premières défaites.

 

 

 

 

source: Le Blog de Nicolas Maury

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25 septembre 2014 4 25 /09 /septembre /2014 11:16

 

Documentaire complet non diffusé en France sur l’escalade du nazisme en Ukraine et des vidéos inédites du massacre d’Odessa. Avec témoignage des rescapés. Ce document rassemble diverses vidéos des milices fascistes en action en ukraine

Aucunes de ces images des manifestations de nazis en Ukraine revendiquant en pleine rue et par milliers leurs filiation d’avec les divisions SS de la seconde guerre mondiale, criant à la mort des « moscovites » et des juifs, de ces nazis qui sont aujourd’hui au gouvernement de la junte de Kiev mise en place par les USA, l’UE et l’OTAN ne sont évidemment montrées par les médias en France.


Non, la censure est totale.


Plusieurs mois après ce massacre à Odessa, aucune enquête sérieuse n’a été réalisée. Aucun grand journal, aucune radios, aucune télévisions – en particulier de l’audiovisuel public – n’a réalisé la moindre investigation à ce sujet. Il faut dire que la propagande bat son plein pour pousser l’opinion public française à soutenir la junte euro fasciste de Kiev. le tout financé à millions par les impôts des travailleurs de notre pays.


Certes les images de ce documentaires sont dures. Très dures. Choquantes.  www.initiative-communiste.fr publie tout de même ces images. Car chacun doit pouvoir les voir et comprendre que le fascisme est en Ukraine, et qu’aucun citoyen ne peut rester sans réagir.


No Pasaran !

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18 septembre 2014 4 18 /09 /septembre /2014 21:16

 

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Communiqué de Tommy Morrison,

secrétaire pour l'Ecosse du Parti communiste de Grande-Bretagne

 

 

Le référendum sur l'indépendance écossaise approche. Les sondages sont très serrés. Si il y a un vote « Oui », l’Écosse fera sécession en moins de deux ans, en mars 2016. Les députés écossais quitteront alors Westminster. Et si un gouvernement travailliste est élu en 2015, il devrait tomber : sur 59 députés écossais, un seul est conservateur, 44 sont travaillistes.

 

Les communistes d’Écosse ne soutiennent pas l'indépendance en ces termes. Depuis les années 1930, la revendication des communistes a été celle du fédéralisme progressiste, une revendication soutenue également dans les années 1970 par la STUC (Congrès des syndicats écossais) et le mouvement ouvrier écossais.

 

Qu'est-ce que signifie « progressiste » ? C'est un fédéralisme qui ne soit pas simplement un arrangement constitutionnel mais un instrument qui facilitera la lutte pour le changement social progressiste dans toutes les nations de Grande-Bretagne – qui permette une redistribution sociale des richesses et du pouvoir.



Sous un fédéralisme progressiste, le gouvernement fédéral au niveau britannique contrôlerait la politique économique générale et serait constitutionnellement contraint à redistribuer les revenus géographiquement en proportion des besoins sociaux.



Les Parlements en Écosse, au Pays de Galles, et, si ils soutenus localement, dans les régions d'Angleterre, auront le pouvoir de reprendre possession publique de services essentiels, d'intervenir industriellement pour soutenir l'emploi et augmenter le contrôle de la classe ouvrière sur les ressources de leur pays.

 

C'était la vision de l'Assemblée écossaise de 1972 : pour un « parlement ouvrier » - dont les actions aideront à relayer les luttes ailleurs, à unir et non à diviser.

 

L'indépendance que propose le « Livre blanc » du gouvernement SNP (Parti national écossais) est très différente et, nous communistes le pensons, un piège pour les travailleurs. Cela affaiblira, et non renforcera, leur position contre le grand capital et les banques.



La recette du « Livre blanc » pour la croissance économique est de baisser l'Impôt sur les sociétés. Il cherche à offrir une stabilité pour que le secteur financier important en Écosse reste dans la zone Livre et à garantir le droits du grand capital étranger, qui détient plus de 80 % de l'industrie manufacturière écossaise, en recherchant l'adhésion à l'UE.

 

Sans une banque centrale ou sa propre monnaie, le budget écossais serait toujours fixé par Westminster – et une Westminster gouverné par les Conservateurs (Tories). L'austérité continuera. Et elle sera orchestrée par l'Union européenne.

 

Le Traité de Stabilité de 2012 de l'UE, que l’Écosse devra incorporer dans sa Constitution, spécifique que les déficits annuels ne doivent pas excéder 0,5 % et, si la dette à long-terme ou la dette nationale excède 60 % du PIB, il convient de la rabaisser de 5 % par an. La dette de l’Écosse est actuellement estimée à 85 % du PIB.

 

Ainsi une indépendance dirigée par le SNP aggraverait l'austérité. La propriété publique ou les subventions publiques pour l'industrie, vous pouvez oublier. Ce n'est pas permis par les règles de l'UE.

 

De façon surprenante, certaines parties de la gauche se sont engagées dans la campagne pour le « Oui » : le Parti socialiste écossais, le Parti des travailleurs socialistes, Solidarité, le Groupe socialiste international, le Parti socialiste en Écosse et même certains éléments du Parti travailliste font désormais partie de la Coalition radicale indépendante.

 

Il y a deux raisons. Premièrement, le SNP a très intelligemment pris l'engagement d'une Convention constitutionnelle qui devrait se tenir immédiatement après les premières élections au Parlement écossais en 2016. Elle aura la liberté d'analyser toutes les options constitutionnelles pour une Écosse indépendante. Comme le disent les partisans radicaux de l'Indépendance : « tout sera ouvert ».

 

Sauf que cela ne sera pas le cas. Les propositions du SNP notent que la composition de la Convention devra refléter la volonté démocratique du peuple écossais exprimée dans l'élection précédente. La Gauche radicale sera bien heureuse de gagner 5 %. Dans les conditions actuelles, elle aurait moins de 2 %.



Et ce sera alors trop tard de toute façon. L'adhésion à l'UE, l'OTAN et la zone Sterling sera négociée, selon le SNP, dans les quinze mois précédant la Convention constitutionnelle. Et sur la question de l'UE, la plus importante, la Coalition radicale indépendante est elle-même profondément divisée.



Mais il y a une seconde, probablement plus importante, raison à ce soutien de la gauche. C'est la conduite de la campagne pour le « Non ». La Campagne « mieux ensemble » est une coalition du Parti travailliste, des libéraux-démocrates et des conservateurs, elle est donc incapable de proposer une perspective qui ne peut pas séduire la gauche.

 

Pire, elle insinue l'adoption de menaces qui viseraient à saboter l'indépendance : menaçant le retrait de contrats de défense et refusant, même si ce sont pour de bonnes raisons économiques, l'adhésion de l’Écosse à la zone Livre.

 

Les voix de gauche dans le camp du « Non » sont limitées à la Campagne « travailler ensemble », soutenues par un certain nombre de syndicats et au « Livre rouge » et au groupes « le Socialisme d'abord » que les communistes soutiennent.

 

Ces campagnes ne disposent que de ressources financières limitées et sont ignorées par les médias de masse. Le Sunday Herald, propriété de la multi-nationale américaine Newsquest/Gannet, a déjà déclaré son soutien à l'indépendance. La presse de Murdoch qui a soutenu le SNP en 2012 pourrait bien faire de même.

 

Voilà pourquoi les syndicalistes et la gauche de toute la Grande-Bretagne doivent prendre conscience de la réalité de la situation en Écosse. Il y a un danger sérieux qu'en l'espace de quelques mois le mouvement ouvrier britannique soit grandement affaibli et que l'Angleterre et le Pays de Galles (et indirectement l’Écosse) soit condamné pour longtemps à un gouvernement conservateur.

 

La gauche trotskiste prétend que l'indépendance portera un coup à l'impérialisme. Hélas, l'inverse sera le cas. L'an dernier, le vote historique contre l'action militaire anglo-américaine envers la Syrie aurait été autre sans les députés écossais.

 

Les millionnaires écossais et les gestionnaires de fonds de pension qui abreuvent de fonds le SNP ne le feraient pas si leurs soutiens financiers à la City de Londres voient leurs intérêts menacés. L’arrimage du SNP à la zone livre, l'UE et l'OTAN le garantit.

 

Qu'est-ce qui peut inverser la situation ? Seule une campagne forte de la Gauche pour un changement constitutionnel qui favorise la justice sociale. De façon plus importante, nous avons besoin de revendiquer une démocratie économique – permettant aux travailleurs d'exercer un contrôle sur le capital.

 

Et, pour avoir une crédibilité en Écosse, ces revendications auront besoin du soutien des syndicats et de la gauche au niveau de la Grande-Bretagne et intégrer les questions plus larges des changements constitutionnels progressistes à ce niveau.

 

Non moins important, le mouvement a besoin d'affronter la réalité anti-ouvrière de l'UE. Que ce soit l’Écosse ou la Grande-Bretagne, l'adhésion à l'UE empêche toute avancée vers la démocratie économique – un sujet toujours esquivé par ceux qui adoptent une position pro-indépendance.

 

Plus important, il y a la question de la confiance dans l'actualité d'une ligne de classe. Ce sont les luttes unies des années 1970, des dockers de Londres, des chantiers navals écossais, des ingénieurs et des mineurs de Birmingham, qui ont donné ensuite de la crédibilité aux revendications de changement constitutionnel progressiste.

 

Pour reprendre les mots de James Connolly, la cause de l'Ecosse et la cause de la classe ouvrière ne peuvent être séparées.

 

 

source: http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net [18/09/2014]

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La grève qui nous sèvre!
par Floréal

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...à propos des bénéfices secondaires de la grève à Radio-France

Dans Télérama, des lecteurs branchés s’affrontent à fleurets mouchetés (comme il sied dans l’hebdo culturel de l’élite) à propos de la grève dure à Radio-France: si les uns déplorent à mots couverts que la grève les prive inhumainement de leur lot quotidien de boboïsme branché, d’autres, un peu plus à gauche, appuient mollement la grève : ne vise-t-elle pas à défendre ce cher « service public » sans lequel, de leur propre aveu, certains « Téléramistes » ne supporteraient plus le dur fardeau d’exister ?

Quant à nous, bourricots de bolcheviks obtus que nous sommes, nous soutenons sans réserves cette grève. Et cela pour de tout autres raisons que l’élite téléramiste :

  • la première raison est que la grève à Radio-France est un des trop rares exemples d’action DE CLASSE déterminée contre les effets antisociaux de l’austérité hollando-maastrichtienne (même si hélas, trop de journalistes appuient la manœuvre de diversion lancée par Fleur Pellerin pour faire de M. Gallet le bouc émissaire des décisions gouvernementales). Cette grève illimitée montre que des travailleurs peuvent encore se battre pour GAGNER et pas pour « témoigner de leurs aspirations » à l’occasion de « journées d’action » sans lendemain qui laissent d’avance le dernier mot au MEDEF et Valls-MEDEF.
  • La seconde raison est que cela fait un bien énorme au moral que de savoir que chaque jour que le Bon Dieu fait, des millions de braves gens qui se croient « de gôôôche », ne recevront pas leur injection matutinale de social-libéralisme, d’anticommunisme secondaire et d’’euro-atlantisme « humanitaire » administrée par MM. « Pat Co » et B. Guetta, ; grâce à ces irresponsables de grévistes, les intoxiqués de Patricia Clark et de ses « kids » seront frustrés de leur dose quotidienne de frenglish (dans l’émission « Come on ! » rebaptisée « Alive »). En vérité, ce SEVRAGE idéologique de masse est presque aussi salutaire que celui qu’a subi naguère notre pays tout entier quand la grève ouvrière de mai 68 eut « coupé le jus » (et le micro !) aux anticommunistes professionnels de feue l’ORTF !

Pourtant notre bonheur reste incomplet : car pendant que les euro-prédicateurs de Radio-bobo sont réduits au silence, les Radio-beaux-beaufs du privé continuent d’occuper le « temps de cerveau disponible » : entre deux pubs assourdissantes, RTL, Europe 1, RMC, ont tout loisir pour marteler leurs propos antisyndicaux, pour poursuivre leur ramdam anti-fonctionnaires et pour organiser leur promo même plus larvée du FN et de Sarkozy (cherchez la différence !). Se déverse ainsi à plein jet sur le tamtam permanent du MEDEF et de la droite contre les acquis sociaux, les « assistés » (sic) et le code-du-travail-d’où-nous-vient-tout-le-mal ;  sans oublier bien sûr  l’éloge permanent des « States », la célébration émue de la « Belle-Europe-que-v’là », la diabolisation incessante des « ennemis-de-l’Occident » (Russes, Cubains, Coréens, cocos, « islamistes », grévistes de tous poils, etc.), l’éternelle question posée à tout bout de champ par le « journaliste » de service : « mais-que-font-nos-voisins-anglo-saxons-à-ce-sujet ? », l’allégeance obsédante à Frau Merkel, le tout sur fond de bain linguistique anglo-américain…

 

Alors s’il vous plait, travailleurs des radios privés, mettez-vous vite en grève aussi : pas seulement pour soutenir vos vaillants camarades du public (ça s’appelle la solidarité de classe), mais pour faire pleuvoir sur toute la France un bienfaisant mutisme réparateur.  Vite, vite, croisez-vous les bras aussi et rendez ainsi aux citoyens le plaisir de penser par eux-mêmes. Ils auront peut-être alors – qui sait ? – l’idée de revendiquer un audiovisuel public démocratisé et véridique qui soit enfin soustrait au duopole des oligarques du privé et d’une propagande d’Etat aussi doucereuse qu’omniprésente !

Floréal, le 1er/04/2015

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Initiative Communiste n°155 (Avril 2015)

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ALR-libertaireSamedi 31 décembre 2011 de 11 h 30 à 13 h 30

Annie Lacroix-Riz , historienne, participera

à l’émission « Chroniques syndicales » 

consacrée au dossier Renault

sur Radio Libertaire

89,4 MHz FM en Ile-de- France

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