Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 23:21

par Li Qingsi

Professeur à la Faculté de relations internationales

de l’Université du peuple de Chine.

 

Après que la Russie et la Chine eurent mis leur véto à la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU le 4 février, l’Assemblée générale des Nations Unies a approuvé une résolution condamnant la violence en Syrie. Bien que non contraignante, elle va accroître encore d’avantage la pression sur le gouvernement syrien, et ouvre la porte à une intervention extérieure dans le futur.

Les conflits sectaires, les facteurs géopolitiques, et surtout la politique du « diviser pour mieux régner » menée par l’Occident ont permis l’émergence d’intenses contradictions au sein du Monde arabe, et les affrontements internes en Syrie ont fournis une excuse à l’Occident pour s’immiscer.

La crise actuelle en Syrie n’a pas simplement pour objet la protection des Droits de l’homme ainsi que le prétendent les Occidentaux. Ils veulent renverser le gouvernement actuel et le remplacer par un autre qui soit pro-occidental. La Syrie est considérée comme un problème pour la stratégie moyen-orientale de l’Occident du fait de ses liens étroits avec l’Iran et le Liban, tous deux hostiles aux États-Unis.

Afin de jouer un rôle au Proche-Orient, la Ligue arabe est prête à soutenir la stratégie occidentale dans la région. À n’en pas douter, après avoir résolu le problème syrien d’une façon non pacifique, la cible suivante serait l’Iran.

Le véto chinois ne signifie pas que Beijing se range aux cotés du gouvernement syrien, ou qu’il est aveugle aux affrontements sanglants, mais qu’il ne veut pas que la Syrie suive le même chemin désastreux que la Libye, qui a abouti à une situation de guerre civile généralisée.

En tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, la Chine a la responsabilité et l’obligation de défendre la Charte des Nations Unies, source du droit et code de conduite international, et donc doit rejeter toute résolution qui viole cette Charte et ses principes.

Si la Chine se rend compte qu’une résolution est à même de menacer la souveraineté d’un État et va à l’encontre de la justice, et qu’elle ne fait rien, il s’agirait là d’une faute grave.

La réponse furieuse de l’Occident aux vétos russe et chinois montre que ceux-ci ont dévoilé le véritable objectif des Occidentaux – essayer de dominer le Moyen-Orient et monopoliser l’Organisation des Nations Unies – qu’ils avaient pris soin de masquer derrière leurs nobles revendications de défense des droits de l’homme en Syrie.


Le monde a été témoin de trop d’invasions d’États souverains et de trop de meurtres de civils innocents au nom de l’ingérence humanitaire. Les interventions militaires depuis la fin de la Guerre froide montrent que l’Occident, pendant qu’il brandit l’étendard de la protection des Droits de l’homme, ne fait en réalité que rechercher ses propres intérêts stratégiques globaux et régionaux.


Que cela soit les pays envahis après les attaques terroristes du 11 septembre 2001, ou encore certains pays musulmans qui ont subi des « révolutions colorées » l’an passé, le fait est que, à l’inverse de la protection des Droits de l’homme, ces invasions et ces « révolutions » ont entrainé la détérioration de la stabilité intérieure et de la situation humanitaire.


L’expérience montre que, depuis la Guerre froide, quelles que puissent être les divergences qui existent entre eux, les pays occidentaux se serreront les coudes quand ils sont en conflit avec un pays non occidental. Même à l’ère de la globalisation, il existe toujours une ligne de démarcation claire entre l’Occident et le reste du monde.


Pour des raisons à la fois historiques et pratiques, l’équilibre du pouvoir entre l’Ouest, particulièrement les États-Unis, et le monde non-occidental, est inégal. De la même façon qu’un pouvoir absolu sans surveillance ou restrictions a pour conséquence la corruption au sein d’un État, un pouvoir sans contrepoids dans la communauté internationale deviendra lui aussi impérieux et sans pitié, devenant de ce fait une menace pour la stabilité du monde entier.

Après la Guerre froide, les États-Unis ont réussi à « avoir une emprise ferme sur l’ONU pour opprimer la communauté internationale » pendant que les pays petits ou moyens n’osaient pas exprimer leur mécontentement.


La réaction hystérique des États-Unis au véto chinois montre qu’ils n’ont pas compris l’évolution de la Chine. À un moment où la politique de la canonnière est remise au goût du jour, une approche modeste et auto-disciplinée de la diplomatie semble peut-être un peu démodée.


Si la Chine et les États-Unis peuvent coexister pacifiquement, il s’agirait d’un accomplissement sans précédent. Mais l’histoire des relations sino-étatsuniennes montre qu’une telle coopération ne peut être atteinte par le compromis ou la simple requête, et qu’il ne faut espérer aucune relation gagnant-gagnant par le simple truchement de nos bonnes volontés. La lutte sans rupture des relations ne doit pas être la base de l’attitude chinoise envers les États-Unis, car seulement quand nous serons prêts à payer le prix de la rupture, alors nous serons à même de lutter sans nous déchirer.


Quelle que soit la difficulté de la situation à l’extérieur, la Chine ne va pas arrêter son développement. Pas avant que les diplomates ne cessent de faire appel à notre bon cœur. Ni tant qu’il sera facile de fouler au pied les sentiments de 1,3 milliard de Chinois, et pas avant que la Chine ne soit en capacité de défendre la Charte et les normes des Nations Unies ainsi que la paix et la justice dans le monde par des actes et non plus des mots.


En tant que membre permanent du Conseil de Sécurité, la Chine se doit d’assumer la grande responsabilité de préserver la paix mondiale. Afin de préserver l’unité, la Chine a été contrainte à faire usage de son véto.


Parce qu’elle est membre de la communauté internationale, la Chine est consciente qu’elle ne peut réaliser ses propres intérêts sans coopération avec le monde extérieur. Mais la Chine sera également attentive à ces pays occidentaux qui vont trop loin. Ayant par le passé été envahie par les puissances occidentale, la Chine comprend la souffrance qui en résulte. Ainsi la Chine qui s’éveille ne reproduira pas les mêmes erreurs, parce que le peuple chinois croit que ce que vous ne vous voulez pas que l’on vous fasse, il ne faut pas le faire subir aux autres.


Li Qingsi

Source
China Daily (Chine)

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : L'Hermine Rouge
  • : blog franchement communiste
  • Contact

Pétitions

Recherche

BILLET ROUGE

La grève qui nous sèvre!
par Floréal

150406-radio-france-en-greve-

 

...à propos des bénéfices secondaires de la grève à Radio-France

Dans Télérama, des lecteurs branchés s’affrontent à fleurets mouchetés (comme il sied dans l’hebdo culturel de l’élite) à propos de la grève dure à Radio-France: si les uns déplorent à mots couverts que la grève les prive inhumainement de leur lot quotidien de boboïsme branché, d’autres, un peu plus à gauche, appuient mollement la grève : ne vise-t-elle pas à défendre ce cher « service public » sans lequel, de leur propre aveu, certains « Téléramistes » ne supporteraient plus le dur fardeau d’exister ?

Quant à nous, bourricots de bolcheviks obtus que nous sommes, nous soutenons sans réserves cette grève. Et cela pour de tout autres raisons que l’élite téléramiste :

  • la première raison est que la grève à Radio-France est un des trop rares exemples d’action DE CLASSE déterminée contre les effets antisociaux de l’austérité hollando-maastrichtienne (même si hélas, trop de journalistes appuient la manœuvre de diversion lancée par Fleur Pellerin pour faire de M. Gallet le bouc émissaire des décisions gouvernementales). Cette grève illimitée montre que des travailleurs peuvent encore se battre pour GAGNER et pas pour « témoigner de leurs aspirations » à l’occasion de « journées d’action » sans lendemain qui laissent d’avance le dernier mot au MEDEF et Valls-MEDEF.
  • La seconde raison est que cela fait un bien énorme au moral que de savoir que chaque jour que le Bon Dieu fait, des millions de braves gens qui se croient « de gôôôche », ne recevront pas leur injection matutinale de social-libéralisme, d’anticommunisme secondaire et d’’euro-atlantisme « humanitaire » administrée par MM. « Pat Co » et B. Guetta, ; grâce à ces irresponsables de grévistes, les intoxiqués de Patricia Clark et de ses « kids » seront frustrés de leur dose quotidienne de frenglish (dans l’émission « Come on ! » rebaptisée « Alive »). En vérité, ce SEVRAGE idéologique de masse est presque aussi salutaire que celui qu’a subi naguère notre pays tout entier quand la grève ouvrière de mai 68 eut « coupé le jus » (et le micro !) aux anticommunistes professionnels de feue l’ORTF !

Pourtant notre bonheur reste incomplet : car pendant que les euro-prédicateurs de Radio-bobo sont réduits au silence, les Radio-beaux-beaufs du privé continuent d’occuper le « temps de cerveau disponible » : entre deux pubs assourdissantes, RTL, Europe 1, RMC, ont tout loisir pour marteler leurs propos antisyndicaux, pour poursuivre leur ramdam anti-fonctionnaires et pour organiser leur promo même plus larvée du FN et de Sarkozy (cherchez la différence !). Se déverse ainsi à plein jet sur le tamtam permanent du MEDEF et de la droite contre les acquis sociaux, les « assistés » (sic) et le code-du-travail-d’où-nous-vient-tout-le-mal ;  sans oublier bien sûr  l’éloge permanent des « States », la célébration émue de la « Belle-Europe-que-v’là », la diabolisation incessante des « ennemis-de-l’Occident » (Russes, Cubains, Coréens, cocos, « islamistes », grévistes de tous poils, etc.), l’éternelle question posée à tout bout de champ par le « journaliste » de service : « mais-que-font-nos-voisins-anglo-saxons-à-ce-sujet ? », l’allégeance obsédante à Frau Merkel, le tout sur fond de bain linguistique anglo-américain…

 

Alors s’il vous plait, travailleurs des radios privés, mettez-vous vite en grève aussi : pas seulement pour soutenir vos vaillants camarades du public (ça s’appelle la solidarité de classe), mais pour faire pleuvoir sur toute la France un bienfaisant mutisme réparateur.  Vite, vite, croisez-vous les bras aussi et rendez ainsi aux citoyens le plaisir de penser par eux-mêmes. Ils auront peut-être alors – qui sait ? – l’idée de revendiquer un audiovisuel public démocratisé et véridique qui soit enfin soustrait au duopole des oligarques du privé et d’une propagande d’Etat aussi doucereuse qu’omniprésente !

Floréal, le 1er/04/2015

Pétition

Halte à la fascisation en Ukraine

Halte à la marche à la 3ème guerre mondiale

pour signer la pétition

cliquer ici

140812-CISC-copie-1

Billets

A lire ....

150406_ic-155-avril2015-copie-1.jpg

Initiative Communiste n°155 (Avril 2015)

Pour recevoir ce numéro ou vous abonner

Contactez le journal -Initiative Communiste

BP 30111-62802 LIEVIN

ou adressez-vous à un militant du PRCF
 

 

http://services.supportduweb.com/cpt_global/88792-20.png

 

A voir et écouter...

Les cons ça ose tout !
L'âge de la retraite
La grève surprise

A voir et écouter

L'Internationale en breton
L'internationale en français
L'affiche rouge-l'armée du crime
Le chant des partisans (Marc Ogeret)
sortir de l'euro.....
Frédéric LORDON-Médiapart
Frédéric LORDON/France-Culturel/ 26-11-2013
Jacques SAPIR-10/12/2013 (blog)
La Guerre Sacrée

Radio Libertaire 89.4

ALR-libertaireSamedi 31 décembre 2011 de 11 h 30 à 13 h 30

Annie Lacroix-Riz , historienne, participera

à l’émission « Chroniques syndicales » 

consacrée au dossier Renault

sur Radio Libertaire

89,4 MHz FM en Ile-de- France

Pour écouter sur internet cliquez ici !