Le foyer des gens de mer de Concarneau est fermé depuis février 2013. Nul ne sait si le bâtiment qui appartient à l'Enim est en vente ou non. L'association de gestion est en dépôt de bilan.
L'hôtel des gens de mer de Concarneau est fermé depuis février 2013. Selon la CGT des marins du Grand Ouest, le bâtiment appartient à l'Établissement national des invalides de la marine (Enim), caisse de retraite et de sécurité sociale des marins. La gestion est confiée depuis 1946 à l'Association pour la gestion des institutions sociales maritimes (Agism).
Jusqu'à cette année, l'Enim comblait les déficits des foyers des gens de mer, qui emploient 120 personnes dans huit établissements en France. Ces subventions sont désormais supprimées. L'Agism a aussi été placée en redressement judiciaire, en mai 2013, par le tribunal de commerce de Paris. La période d'observation s'étale jusqu'au 6 novembre de cette année. La CGT s'inquiète d'une possible liquidation de l'association et du licenciement des 120 salariés. Déjà sept personnes ont été licenciées à Concarneau, lors de la fermeture du foyer.
La crise et la concurrence
La CGT a alerté le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, début juin. « C'est un véritable abandon du ministère, des Affaires maritimes et de l'Enim, assure Jean-Paul Hennequin, secrétaire CGT des marins du Grand Ouest. On ne peut pas leur interdire de se retirer mais au moins de prévoir un plan sur le long terme pour la sauvegarde des établissements et de leur personnel. »
Pour Concarneau, c'est déjà trop tard. « Même si la part des marins du port de pêche est ramenée à sa plus simple expression maritime, il reste du passage à Concarneau grâce à la réparation navale, rapporte Yves L'Helgoualc'h, secrétaire du syndicat des marins CGT de Concarneau. On ignore si le bâtiment est en vente ou non. S'il est en vente et s'il est vendu un jour (1), on demande à l'Enim de reverser cet argent à l'Agism pour permettre peut-être de consolider les finances des autres établissements encore ouverts. »
Nicolas Duval est le directeur de l'hôtel-restaurant de Brest. « Nous faisons face à la crise et à la concurrence. Il y a 10 ans, il y avait quatorze points de vente sur le port à Brest. Aujourd'hui, il y en a 42. » À Brest, le prix d'une nuit pour le grand public est de 76 € pour deux personnes, petit-déjeuner non compris. « Les marins ont 20 % de réduction sur ce prix. La différence était auparavant compensée par l'Enim. »
La CGT des marins a demandé un audit des comptes de l'association, le président a refusé. « Nous sommes en relation avec le secrétaire du comité d'entreprise de l'Agism et de plusieurs salariés de l'association. Nous demandons un vrai fonctionnement. Ce refus de laisser expertiser les comptes de l'Agism est un délit d'entrave que nous contestons. »
(1) Hier, veille de 15 août oblige, la rédaction n'a pu rentrer en contact avec l'Enim.
source: http://www.ouest-france.fr [15/08/2014]
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