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21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 12:11

Attac-10-copie-1.jpgLa Bretagne est la championne de la production agricole de masse selon le principe: produire toujours plus et toujours moins cher. Mais elle dégage des marges réduites. Numéro un des productions animales, elle n'a mis en place aucune appellation d'origine protégée dans le secteur.

 

Elle se retrouve prise dans l'engrenage d'un élevage industriel, de plus en plus coûteux en énergies fossiles et en alimentation animale concentrée, notamment du soja qu'elle importe d'Amérique via ses grands ports.

 

Les agriculteurs vendent ensuite au rabais leurs porcs, leurs volailles, leur lait à des grandes industries agroalimentaires. Des industries qui jouent quant à elles sur des marchés de produits standards, de faible qualité, ne pouvant faire face à la concurrence internationale que par des prix et  des coûts salariaux toujours plus faibles.

 

Le spectre des opposants à l'écotaxe a de quoi semer la plus grande confusion. Quand Leclerc ferme  en solidarité avec les agriculteurs et les industries agroalimentaires bretonnes, on oublie que la grande surface est la première à les saigner en pressurant les prix pour gonfler ses marges.

 

Quand le grand patronat breton défile avec les salariés, on oublie que les marges des actionnaires ne font que grandir au détriment des salaires. Quand les « bonnets rouges» scandent avec la FNSEA " Vivre, décider, travailler, en Bretagne ", on oublie que le modèle soutenu par le syndicat agricole majoritaire a fusillé l'emploi et dégradé le cadre de vie, remplissant de nitrates et d'algues vertes les nappes phréatiques et les plages bretonnes.

 

L'agrobusiness breton se prend le mur

 

Tant et si bien que les abattoirs Gad (CECAB), qui licencient en ce moment près de 900 salariés, embauchent des salariés des pays de l'Est à Josselin dans le Morbihan, par le biais d'agences d'intérim étrangères et d'un autre droit du travail, bien plus avantageux.

 

Tant et si bien que leurs volailles congelées bas de gamme ne peuvent plus être exportées qu'à coup de dumping, de fortes subventions à l'export sur le dos du contribuable.

 

Ces subventions sont aujourd'hui supprimées et la directive européenne sur les nitrates ne laisse pas d'autre choix que de réduire la production: faute d'avoir su ou pu négocier le virage, l'agrobusiness breton se prend le mur.

 

Pensant profiter de l'augmentation de la production, il a même activement contribué à sa perte, en plaidant au sein de la FNSEA et dans diverses structures de lobbying une dérégulation des marchés et notamment la fin des quotas laitiers. II a tellement bien réussi que la France a cessé de soutenir les quotas.

 

 

Certes, il faut se garder de généraliser ce modèle à toute la Bretagne: d'autres entreprises agroalimentaires ont su diversifier leur production, miser sur la qualité et la valeur ajoutée. Certains éleveurs, comme ceux du Centre d'étude pour le développement d'une agriculture plus autonome (Cedapa), ont su montrer qu'on pouvait créer de l'emploi et réussir avec des prairies extensives et des pratiques bien plus respectueuses de l'environnement. Ils ont mis en avant les complémentarités entre cultures et élevages, disparues ces dernières dizaines d'années quand la Bretagne s'est ultra spécialisée dans l'élevage intensif.

 

 

Nous serons à Morlaix pour soutenir la reconversion des élevages

 

Mais pour un tel changement de modèle de développement, encore faut -il des politiques qui l'accompagnent: un encadrement des marges de la grande transformation et de la grande distribution, l'arrêt des aides sans conditions aux industries et une redistribution vers des activités relocalisées, écologiques et sociales.

Des politiques que les gouvernements successifs, y compris celui-ci, ne proposent pas, même dans le projet actuel du Pacte d'avenir, coquille vide, sans exigence sociale ni écologique, ni environnementale. Ainsi en est-il de la redistribution des aides de la politique agricole commune, décidée ces semaines-ci, qui aurait pu encore bien davantage soutenir la reconversion de l'élevage au lieu de continuer à aider des céréaliers aux revenus indécents.

 

L'écotaxe telle qu'elle est conçue, ajoutée à une politique fiscale injuste qui continue de pénaliser les classes moyennes et précaires, ne pouvait donc qu'attirer les foudres. En effet, 60 au mieux des recettes bénéficieraient aux modes de transport collectifs à la route. S'y ajoutent le manque de politiques pour accompagner le « transfert modal» vers le transport ferroviaire et fluvial, ainsi que les profits élevés que s'attribuerait Ecomouv, le gestionnaire. Pénaliser les produits en fonction de leur distance tout en reversant les recettes à des politiques de conversion du modèle de développement pourrait être un moyen de relocalisation des activités et de transition écologique et sociale.

 

Nous serons à Morlaix pour combattre les politiques d'austérité, la casse sociale et exiger des emplois durables, une nouvelle répartition des richesses et une fiscalité tournée vers la satisfaction des besoins sociaux:

 

●Suspension de tous les plans de licenciements

●Droit de veto des salariés sur les licenciements et contrôle des fonds publics versés aux entreprises

●Réorientation, sous le contrôle des travailleurs, de l'appareil productif vers des productions de qualité, la relocalisation de la transformation pour répondre aux besoins d'une alimentation saine et de qualité. Amélioration des conditions de travail et des salaires des travailleurs

●Réorientation des financements de la Politique Agricole Commune dans le sens d'une rupture avec le modèle productiviste et libéral: Maitrise des productions, partage des droits à produire, prix garantis et rémunérateurs permettant aux agriculteurs de vivre décemment de leur travail, soutien clair aux pratiques agricoles respectueuses de l'environnement

●L'arrêt du saupoudrage fiscal et la mise en chantier d'une véritable réforme de la fiscalité attaquant enfin les hauts revenus et les profits des actionnaires (fiscalité progressive, limitation des niches fiscales ... ).

●Moratoire sur les hausses de TVA au 1er janvier 2014 qui pèsent sur le pouvoir d'achat des ménages.

●Augmentation des salaires et de tous les minima sociaux .

●Lutte contre le dumping social en Europe

 

Fait à Quimper, le 20 novembre 2013

 Attac Quimper-Cornouaille

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17 novembre 2013 7 17 /11 /novembre /2013 00:11

131117-porcps-copie-1.jpg

 

 

Les crises qui frappent plusieurs entreprises agroalimentaires de Bretagne plongent les salariés et les territoires concernés dans une immense détresse sociale. Ces crises ont des origines multiples : dumping social pratiqué par des pays concurrents, erreurs stratégiques de gestion, non prise en compte de la fin des restitutions européennes programmée depuis 2005. On peut se demander pourquoi certains responsables économiques des groupes industriels privés et coopératifs n'ont pas voulu mettre en oeuvre le plan régional de l'agriculture pérenne qu'ils avaient signé en 2002. Celui-ci mettait déjà le doigt sur les fragilités du « modèle breton » :« Le dynamisme agricole et agro-alimentaire régional a atteint ses limites :

- la menace sur la qualité des eaux qui menace directement l'économie régionale dans son ensemble et l'agriculture en particulier :

- la volonté de toujours produire plus a entraîné des crises répétées et a placé quelquefois au second plan l'adaptation des conditions de production, la recherche de la valeur ajoutée, et les progrès sociaux qui devraient l'accompagner ».


Surfant avec un cynisme honteux sur la désespérance sociale, certaines organisations agricoles et quelques élus revendiquent à présent ouvertement des affaiblissements supplémentaires de la réglementation environnementale, comme moyen de sortir la Bretagne de ces crises !


Aux vrais problèmes dont souffre notre région, n'apportons pas une fois encore de fausses solutions ! Elles n'auraient comme effet que de relancer la course aux volumes, la concentration des élevages, la surcapitalisation des outils de production qui empêche la reprise des exploitations. Elles n'aboutiraient qu'à faire perdurer un système à bout de souffle, destructeur d'emplois, qui ne tient que par injection massive d'argent public et n'enrichit qu'une petite minorité. Laisser croire aux bretons que l'unique solution est encore et toujours plus d'intensification, seule garante d'une place reconnue sur le marché mondial est un non-sens économique et une erreur stratégique majeure.


Il est au contraire urgent d'augmenter la valeur ajoutée de la filière agricole et agro-alimentaire, de renforcer le développement des productions biologiques et de celles à bas niveau d'intrants qui apportent richesse et emplois, dans la production comme dans la transformation. Il est indispensable d'amplifier la transition écologique de toute l'agriculture bretonne afin qu'elle soit compatible avec les deux autres piliers de l'économie régionale, le tourisme et les activités maritimes, qui ne peuvent se passer d'un environnement de qualité.


En outre, prenons garde d'ajouter aux difficultés actuelles le risque d'aviver le contentieux européen sur les nitrates, en plaçant la soif de concentration des quelques ultra libéraux de l'élevage porcin au dessus de l'intérêt général.


En signant le plan d'action de 2002, notre association s'était engagée dans la mise en oeuvre d'une démarche ambitieuse de rassemblement des forces régionales au service d'un projet collectif pour la Bretagne. Nous payons aujourd'hui le prix fort de l'échec de ce plan. Cela devrait conduire toutes les organisations responsables à en tirer les leçons, à s'engager pour sortir par le haut la Bretagne de cette crise, à rejeter les fausses solutions.

Notre région, dont l'identité profonde et l'image de marque doivent tant à la diversité et à la qualité de son environnement, ne pourrait donc se satisfaire d'une réponse politique qui fasse de la protection de ce capital naturel mais également économique, le bouc émissaire trop facile des crises actuelles.

 

Le Conseil d’Administration

d’Eau & Rivières de Bretagne

Belle-Isle en Terre le 12/11/2013

 

source: Eaux et Rivières de Bretagne

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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 07:51

131102-OF.fr-bonnets-rouges-manifestation-historique-a-quim.jpg

 Manifestion du 2 novembre 2013 à Quimper (29)

 

La Bretagne fait l’actualité ces derniers jours. Pas d’ouragan Victor ou de naufrage de pétrolier à l’horizon, mais une pluie de plan sociaux inonde la région.


Dans ce contexte socialement tendu, la contestation contre l’écotaxe [1] a pris une tournure quasi-insurrectionnelle avec le mouvement dit des « bonnets rouges », parti depuis le samedi 26 octobre dernier à l’abordage des portiques prévus pour la future taxe. Le 29 octobre, devant cette fronde aux contours surprenants [2], le 1er ministre Jean-Marc Ayrault a préféré « suspendre » son application prévue pour le 1er janvier 2014. Malgré cela, la manifestation du samedi 2 novembre à Quimper a tout de même regroupé entre 15 000 et 30 000 personnes.


Comme souvent, le débat s’est focalisé sur une mesure (au demeurant guère compréhensible et dont même ses anciens prometteurs se dédouanent [3]) dont conséquences restent marginales par rapport à l’ampleur de la casse de l’emploi qui sévit dans l’industrie bretonne (agro-alimentaire, automobile, télécom…).

Est-ce que, comme l’affirme l’Association bretonne des entreprises agroalimentaires (ABEA), « la Bretagne brûle » ? Est-ce l’agro-alimentaire breton ? Voire même l’agro-alimentaire en général ?

131102-Mediapart-Q4-copie-1.pngUne série de Gadins

Un des éléments déclencheur de cette fronde, fortement médiatisée, aurait été l’annonce de fermeture de l’abattoir porcin de Lampaul-Guimiliau et le licenciement de 900 salariés [4]. Une fermeture de plus dans un espace où l’appareil agro-industriel semble s’effondrer tel un château de cartes. La situation est d’autant plus préoccupante que l’essentiel des fermetures annoncées sont prévues depuis parfois plus d’un an [5]. Plus que jamais, la rénovation de la RN 164 s’impose, car il a fallu plusieurs mois pour que les informations stimulent une réaction gouvernementale.

Car il ne s’agit pas, comme on peut l’entendre, d’un « effet loupe » : le tissu industriel breton est clairement menacé. Avec un maillage extrêmement dense, ces industries sont souvent le principal employeur, l’entreprise-providence, de tout un bassin d’emploi. Les plans de suppressions d’emploi sont d’autant plus dramatiques qu’ils laissent sur le bord du chemin les salariés intérimaires et saisonniers, qui sont littéralement exclus des mesures de reclassement. Or, les études de l’Insee révèlent que la Bretagne se caractérise par un recours supérieur à la moyenne nationale à ce type d’emploi précaire [6]. De plus, comme en Bretagne, il n’y a qu’une saison, le travail saisonnier dure souvent plusieurs mois (notamment dans les conserveries de légumes et de poissonnerie) [7].

Enfin, l’argument selon lequel ces plans de suppression d’emploi seraient moins graves qu’ailleurs, car les Bretons subiraient moins le chômage, ne tient pas. D’une part, le Finistère et le Morbihan connaissent des taux de plus en proches de la moyenne nationale (respectivement 9,7% et 9,9% contre 10,5% en métropole au 2e trimestre 2013), d’autre part, ces fermetures frappent des publics dont les compétences ne seront pas reconnues ailleurs (les ouvriers non qualifiés représentent 1/3 des effectifs). A ce propos, considérer le mouvement des « bonnets rouges » comme un rassemblement crypto-poujadiste est donc terriblement réducteur car il néglige le malaise d’une région, qui rappelons-le, a apporté dernièrement aux forces de gauche 34 de ses 41 parlementaires.

Les « 30 deniers » du gouvernement

131104-OF.fr-les-tilly-sabco-investissentla-sous-prefecture.jpgLe 16 octobre dernier, à la suite d’un séminaire réunissant pas moins de 12 ministres, le gouvernement annonce la réalisation d’un « pacte d’avenir pour la Bretagne ». Dans le même temps, il propose de garantir aux salariés licenciés le maintien de 97% de leur salaire net via un contrat de sécurisation professionnelle, d’accorder une enveloppe de 15 Millions d’euros pour les entreprises en difficulté et enfin de relancer les investissement pour la rénovation et le passage systématique en « 2 fois 2 voies » la voie express RN 164. En somme, le gouvernement propose l’application du Code du travail [8], l’équivalent de 8 jours de chiffre d’affaires d’une seule des entreprises en difficulté [9], et de respecter une promesse datant de la présidence de Gaulle. Le mérite, c’est qu’au moins ces promesses devraient être tenues.

Ces mesures sont bien évidemment dérisoires, et à mille lieux de s’atteler aux véritables problèmes. Témoin d’une absence totale de perspectives, le gouvernement propose d’aider la communauté de communes de Lampaul de racheter le site de Gad en reconnaissant n’avoir aucun projet crédible de reprise [10].

De quoi ces fermetures sont-elles le nom ?

Le danger serait de croire que nous avons affaire à un problème régional, au sens géographique du terme. La controverse autour de l’écotaxe tend à accroitre cette confusion : la Bretagne paierait le fait d’être excentrée. Les directions usent souvent de ce type d’argument, redécouvrant l’étymologie de Finistère. Or, il n’y aurait rien de pire que de traiter la situation actuelle comme s’il s’agissait un problème d’équilibre, à l’image des saupoudrages de subventions d’une « politique de la ville », dont le seul fait d’arme est d’avoir permis de faire de Bernard Tapie un ancien ministre de la République.

Il ne se s’agit pas d’un « problème régional », mais d’un mode de production qui trouve sa caricature en Bretagne. Pour le dire autrement, il s’agit de la faillite du modèle productiviste concurrentiel, d’un capitalisme qui a cru à la théorie des débouchés de Jean-Baptiste Say : on s’occupe de l’offre, la demande suivra, peu importe la qualité.

Pourquoi les principes simples (augmenter les volumes en contenant les coûts) du « modèle breton » ne fonctionnent plus ? Un faisceau d’éléments a d’abord largement fragilisé cette stratégie « low cost » :
-  dumping social des abattoirs allemands qui paient les travailleurs slovaques et polonais aux tarifs du pays d’origine (soit en moyenne 7€ super-brut de l’heure, quand il en faut 22€ en France),
-  fin des subventions à l’exportation depuis cet été pour le poulet surgelé,
-  maintien des cours élevés du tourteau de soja et plus généralement des cours des céréales, qui pénalise davantage les éleveurs,
-  fin des dérogations de la directive européenne de 2001 sur le « bien-être animal et la protection des porcs » depuis le 1er janvier 2013.

Mais il convient de revenir aux fondamentaux du « modèle breton », afin d’en mesurer son irrémédiable échec.

CECAB-2.jpgLe baiser du diable de la grande distribution

En se spécialisant sur des produits (conserves, porcs, volailles…) à faible valeur ajoutée, les industriels bretons ont fait le pari de jouer sur les volumes [11] . Ils ont à ce titre largement bénéficié de l’essor de la grande distribution. Sauf que pour diner avec le diable, il faut se munir d’une longue cuiller : en se spécialisant dans le bas et moyenne gamme, les industriels ont assuré leur débouché, mais perdu toute possibilité de jouer sur les prix. Ainsi, la « défense du pouvoir d’achat des consommateurs » s’est surtout fait en rognant les marges des industries de seconde transformation. Le combat est en effet souvent inégal, entre un secteur de la distribution davantage regroupé que son homologue industriel. Même c’est avant tout la forte substituabilité de ces produits sans marque qui ne permet pas aux industriels d’engager un bras de fer, de peur de voir disparaitre des perspectives de vente d’autant plus indispensable que la marge s’effectue sur les volumes au profit des concurrents.

Pour cela, les industriels ont opéré une stratégie de « concentration du secteur », afin de peser face à la grande distribution. L’abattoir Gad de Lampaul, comme la conserverie de légume Boutet-Nicolas de Rosporden, rachetés ces dernières années par la Cecab, en sont un exemple.


Ces achats produisent des gains d’échelle, entrainant souvent la fermeture de l’unité considéré la moins performante – même si celle-ci est profitable. Par ailleurs, cette stratégie de croissance externe, extrêmement couteuse, s’est fait au détriment de l’investissement. Au final, ces groupes industriels sont certes « plus gros », mais leur endettement ne s’est pas traduit par une modernisation de l’outil industriel, alors même que l’adoption de directives européennes sur le nitrate ou le « bien-être animal » renforçait ce besoin.

  • Il s’agit de la première erreur du « modèle breton » : s’endetter sans réelle modernisation et innovation, ce qui implique de chercher des sources de croissance dites « extensives » (en augmenter l’utilisation des facteurs de production plutôt que de les améliorer).

Jouer sur les volumes sous-entend également un marché en croissance.

 

A ce titre, les marchés émergents sont apparus comme des eldorados vierges de toutes conquêtes, dans un contexte de libéralisation du commerce international orchestrée par les accords GATT-OMC. L’approvisionnement au moindre coût, au mépris de la traçabilité et de la qualité des produits a ainsi été privilégié, laissant place à toutes les fraudes à grande échelle et à la multiplication des crises sanitaires. Par ailleurs, les groupes comme Doux, la CECAB et bien d’autres ont ainsi investi dans des pays émergents. Une fois encore, au détriment de la modernisation de leurs sites historiques.

Sauf qu’en l’absence de montée en gamme, la concurrence avec les marchés émergents (qui bénéficie désormais d’un marché interne structuré et en croissance) s’est faite plus pressante. Actuellement, plus de 40% du poulet consommé en France est importé, notamment du Brésil [12]. Le maintien des subventions à l’exportation sur le poulet congelé (mesure de la PAC qui ne bénéficie dans les faits qu’aux industriels français) n’a pas encouragé de revirement stratégique. Où sont passés les millions ? Manifestement pas dans l’investissement. Dès le vote par le Parlement européen de la fin de ce régime dérogatoire, la direction de Tilly-Sabco a ainsi annoncé la réduction de 40% de sa production. Depuis, la direction effectue du chantage à l’emploi pour obtenir le maintien de ces « restitutions ».

A cette concurrence des pays émergents, il faut rajouter celle, nouvelle, des « partenaires européens », en l’occurrence des Allemands. Une subtilité juridique [13] permet en effet aux abattoirs allemands de payer environ 7 € de l’heure (toutes cotisations comprises) des salariés détachés originaires de pays de l’Est. Précisons qu’il s’agit d’une stratégie délibérée des pouvoirs publics, car ce secteur était résiduel il y a encore quelques années. Le Danemark et la Belgique, premières victimes de cette coopération à la mode communautaire, ont d’ailleurs interpellé la Commission européenne, en vain.

Voilà comment se réalise le rêve européen, dans une région qui, ironie de l’histoire, est parmi les plus europhiles si on se fie aux résultats des consultations électorales.

  • La deuxième erreur du « modèle breton » aura donc été de voir dans la libéralisation des échanges commerciaux uniquement les débouchés potentiels, sans voir les attaques à moyen terme sur son offre, largement soutenu, il ne faut pas l’oublier, par les subventions publiques.
131102-OF.fr-bonnets-rouges-manifestation-historiq-copie-1.jpgUne course aux gains de productivité qui arrive à bout de souffle, faute d’innovation

On oublie souvent un impératif à la stratégie des volumes : la nécessité de contenir ses coûts. Une hausse brutale du prix de vente entraine en effet une forte substitution vers d’autres produits ou concurrents.


Deux leviers ont pour cela été utilisés. Le premier consiste à bénéficier d’un produit de base subventionné (merci la PAC) et donc à faible coût. Le deuxième a été de favoriser les gains de productivité. Tout d’abord, les gains de productivité liés à l’agrochimie, mais aussi du fait de la modernisation de l’outil industriel, et également, ne l’oublions pas, du travail (généralisation du travail en horaires décalés, augmentation des cadences…).


Dans le premier cas, la remise en cause de la PAC, et surtout de son volet régulation des prix, a fragilisé les éleveurs, dans un contexte d’explosion des prix des matières premières. Dans le second cas, à la stagnation des rendements agricoles (conséquence des limites de l’agrochimie), la contraction des investissements (pour les raisons que nous avons abordées précédemment) et l’usure de la main d’œuvre [14], ont limité, tel un effet ciseau, la croissance des gains de productivité.


Au final, en faisant le choix d’une sur-spécialisation intensive, au prix d’un désastre écologique que l’emploi ne saurait même plus désormais excuser, les agro-industriels bretons se sont pris les pieds dans le tapis d’algue verte.


Les salariés paient donc un lourd tribut aux stratégies aventureuses de directions, quand d’autres sont victimes de la volonté des groupes industriels de concentrer l’activité pour qui la concurrence ne doit pas être libre mais faussée.

131102-NPA-Q1.jpgChanger de cap

Cela implique de poursuivre la réflexion, appelée et heureusement déjà en partie mise en œuvre par certains acteurs locaux, sur le modèle de production agricole. De nombreux acteurs locaux, de syndicalistes (paysans et salariés) le réclament. Il existe un logo « produit en Bretagne » identifié. Par ailleurs, l’ensemble de l’agro-alimentaire n’est pas concerné, et de nombreuses entreprises ont réussi à se positionner sur des gammes plus valorisées.


L’enjeu est de taille, car à moyen terme la souveraineté et la sécurité alimentaire de la France sont interrogées [15]. Il est toutefois indispensable de comprendre que le changement de modèle ne pourra se faire sur les ruines des sites fermés. Monter en gamme exige des salariés qualifiés. Or, les plans de reclassement les plongent, pour les plus chanceux, dans le secteur tertiaire. Une nouvelle politique industrielle dans l’agro-alimentaire ne peut se faire sans moratoire sur les fermetures, au risque de voir disparaitre définitivement des compétences - l’apparente « simplicité » du produit ne doit pas masquer la complexité du processus de production.


L’urgence est également de prendre à bras le corps la faillite du modèle des coopératives, qui n’ont rarement aussi mal porté leur nom. En effet, dopés aux perspectives de croissance, les adhérents ont abandonné les rênes des coopératives à des dirigeants qui n’avaient souvent d’« agriculteurs » que l’héritage de la terre. A ce propos, il serait fallacieux de dire que « l’agro-alimentaire est en crise ». Les groupes céréaliers, oléagineux et sucriers ne font pas particulièrement figure de perdants de la mondialisation. Ces groupes récoltent pleinement les fruits de la spéculation sur le cours des matières premières, mouvement à la hausse des prix auxquels ils contribuent en investissant massivement dans les agro-carburants. Il est donc particulièrement navrant que la FNSEA joue sur le thème de la citadelle bretonne assiégée, en ouvrant le contrefeu de l’écotaxe, alors que non seulement, ils sont les principaux responsables de la situation actuelle mais que ces principaux dirigeants sont parties prenantes de l’actuelle Monopoly de rachats de coopératives concurrentes.


Alors que se profile le défi de garantir la souveraineté alimentaire pour 9 milliards d’êtres humains à horizon 2050, s’engager en faveur d’une alimentation de qualité, saine et accessible à tous, impose d’assoir des filières de productions relocalisées, et de construire des coopérations agricoles refondées sur l’intérêt des consommateurs.


Un ministère du redressement productif digne de ce nom devrait proposer une stratégie qui réponde à ces enjeux. Amorcer une politique renouvelée et solidaire sur l’ensemble de la filière (« de la fourche à la fourchette ») exige des investissements longs, et donc de s’adosser à un partenariat bancaire solide. C’était le rôle historique du Crédit Agricole. On semble l’oublier tant cet établissement s’est fourvoyé dans ses acquisitions spéculatives, d’Athènes et Cleveland.

 


Notes :

[1] Contestation déjà bien visible l’été dernier pour toute personne ayant emprunté la voie express RN 164.

[2] En regroupant des membres de la FDSEA, des distributeurs, des syndicalistes, des autonomistes…

[3] On a vu mode de calcul plus simple. Sans compter que sa collecte correspond à 20% de son rendement.

[4] Le tribunal de commerce de Rennes s’est prononcé le 11 octobre en faveur du « plan de continuation » présenté par l’actionnaire principal (la CECAB), la société Gad étant en redressement judiciaire depuis février 2013.

[5] Le volailler Doux, en redressement judiciaire depuis juin 2012 a ouvert le bal, en licenciant un millier de salariés (sans compter les répercussions sur les éleveurs et les routiers), dont plus de 600 en Bretagne, notamment après la fermeture pour liquidation judiciaire de l’abattoir de Pleucadeuc. Le groupe coopératif breton de la CECAB a annoncé la fermeture de sa filiale Boutet-Nicolas (conserves de légumes, marque Daucy) qui abrite 140 salariés et près de 200 saisonniers. En février, sa branche porc (Gad) annonce une mise en redressement judiciaire. En octobre, le tribunal de commerce valide le plan de continuation, qui scelle le sort de l’abattoir de Lampaul-Guimiliau. Marine Harvest, numéro 1 mondial du saumon fumé, annonce en juin 2013 un bénéfice opérationnel de 11 millions d’euros et la fermeture de ses deux sites de production, soit un licenciement de plus de 450 salariés. Enfin, le volailler Till-Sabco annonce en août 2013 la réduction de sa production, menaçant le site de Guerlesquin et ses 400 salariés.

[6] Selon les données communiquées par la revue « Octant », moins de 68% des salariés sont en CDI dans l’agro-alimentaire.

[7] D’ailleurs, dans certains sites comme à l’usine de Boutet-Nicolas, les salariés mènent parallèlement des batailles pour requalifier ces saisonniers permanents afin qu’ils aient droit aux mesures de reclassement.

[8] Articles 1233-65 à 70 du Code du travail.

[9] En l’occurrence, GAD revendiquait en 2011 environ 640 M de CA.

[10] Peut-on imaginer que la Cecab, propriétaire de Gad, qui a tout fait pour éviter qu’un concurrent rachète son site, va laisser ses adhérents approvisionner un concurrent ?

[11] Certes, quand on a gouté au blé noir, on peut difficilement reprocher aux agriculteurs bretons de produire autre chose.

[12] La faillite de Doux provient d’ailleurs en grande partie des dettes de sa filiale brésilienne, qui après avoir structuré le marché, s’est vu exclu des aides réservés aux industriels brésiliens, qui ont donc raflé la mise.

[13] En exploitant les failles de la directive sur le « travail détaché » de 1996, sans cesse contournée, et que la Commission européenne refuse de réviser.

[14] Ce qui frappe lorsqu’on entend les salariés des sites concernés par les fermetures, c’est leur ancienneté et le poids des années de travail manuel en horaire décalé et de travail répétitif (avec les séquelles en termes de troubles musculo-squelettiques).

[15] Le récent accord commercial UE-Canada va d’ailleurs encourager l’afflux de porcs et bœufs aux hormones, qui en l’absence d’étiquetage performant, risque de provoquer de nouveau Alberto Contador à la faute pour dopage…

 

 

source: lafauteadiderot.net

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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 00:53

L'objectif, qui était le maintien de l'emploi sur le site, n'est pas atteint. Le travail reprend ce matin. Pour une dernière saison.

 

Me-Roger-POTIN-avocat-CGT-Marine-Harvest.jpg

 

 

Après dix jours de grève et de blocus du site, 24 heures sur 24 h, l'assemblée générale des salariés, réunie mercredi après-midi, a sifflé la fin du conflit à l'usine Marine Harvest (transformation de saumon) de Poullaouen. Avec un soulagement teinté d'amertume.


« Les représentants du groupe ont confirmé leur décision irrévocable de fermer le site le 31 mai 2014, rapporte Me Roger Potin, l'avocat de la CGT qui a activement participé aux négociations. Ils nous ont également informés qu'aucun repreneur ne s'était manifesté à ce jour et qu'aucun projet de réindustrialisation du site n'avait été porté à leur connaissance. »

link

C'est donc sur le contenu du PSE, le plan de sauvegarde de l'emploi, qu'ont porté les dernières discussions lors des réunions et comités d'entreprise qui se sont succédé ces derniers jours. Après de « longues séances de négociation », des avancées ont été enregistrées.


Quatre-vingts postes seront proposés aux employés de Poullaouen (ils sont aujourd'hui 187 en CDI) à Landivisiau. Avec une prime de mobilité de 15 000 € pour chaque salarié, la prise en charge des frais de déménagement, des indemnités de déplacement... Dans ce PSE, également, le financement de congé de reclassement, des aides à la formation individuelle, à la création d'entreprise. Les indemnités supra légales (qui viennent en plus de l'indemnité conventionnelle ou légale) calculées selon l'âge et l'ancienneté, ont par ailleurs été revues à la hausse. Pour exemple : un salarié de 54 ans ayant 32 ans d'ancienneté, touchera 94 320 €. Un salarié de 26 ans avec 3 ans d'ancienneté, 24 480 €.

8 millions pour Landivisiau

Par ailleurs, Me Potin a révélé que des engagements avaient été pris par Marine Harvest pour le site de Landivisiau avec un investissement de 8 millions d'euros. « Le groupe veut en faire sa base européenne pour la marque Marine Harvest Kristen. C'est un engagement pour le territoire. Et Landivisiau, même si ce n'est pas Poullaouen, c'est aussi le territoire. »


Maigre consolation pour certains. L'objectif, qui était le maintien de l'emploi à Poullaouen, n'est pas atteint. Ce jeudi matin, les « Marine Harvest » reprendront le travail. Pour une dernière saison sur ce site qui fut, dans les années 70, le fleuron du développement de la filière piscicole en France.

 

Jean-Yves QUEMENER.
source: Ouest-Fr
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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 00:14

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C'est fini. L'usine Marine Harvest de Poullaouen et ses 287 emplois vont être rayés de la carte. À défaut d'avoir pu sauver leur travail, les salariés ont obtenu de l'argent et levé leur grève. Reste à savoir ce que va devenir le site.


« La direction a cédé ». Une heure d'assemblée générale et tout à coup des cris de joie. Comme on le pressentait, les salariés de Marine Harvest ont obtenu satisfaction et décidé de lever la grève hier. À la sortie pourtant, peu de sourires. « On perd notre boulot mais on gagne de l'argent. La direction a cédé. On a gagné le plan social sur la question des indemnités », confiait un salarié. Le site de Poullaouen va fermer. Exit donc les 287 emplois (187 CDI et 100 intérimaires). Moins de licenciements. Comme annoncé, le plan social comprendra moins de licenciements que prévu. De 64, le nombre de reclassements à Landivisiau passe à 80. Les 17 suppressions de postes à Landivisiau sont annulées. L'usine fermera le 31 mai 2014 et la partie expéditions (48 emplois) sera maintenue quasiment deux ans (fermeture au 31 décembre 2015). Des primes sont prévues pour inciter les salariés à aller à Landivisiau. Une prime supra-légale « conséquente ». Les salariés ont obtenu de nombreuses aides ou primes mais ce qui a fait pencher la balance, c'est la prime supra-légale. L'avocat des salariés l'a qualifiée de « conséquente » mais « à la hauteur des profits réalisés par Marine Harvest ».

 

Deux exemples : un salarié de 26 ans ayant trois ans d'ancienneté touchera un chèque de 24.480 €. Un de 54 ans avec 32 ans d'ancienneté percevra 94.320 €. Somme à laquelle s'ajoute la prime conventionnelle. La direction s'exprime. De son côté, la direction a précisé que cette prime supra-légale est 8,5 fois supérieure à celle prévue par la convention collective et a indiqué vouloir rester « un acteur de l'agroalimentaire en Bretagne » et « assumer ses responsabilités (...) pour une revitalisation du site ».


Le syndicat a fait ce qu'il « pouvait ». Côté délégués du personnel, le sentiment était mitigé. « On aura toujours l'impression d'avoir perdu parce qu'on n'a pas sauvé les emplois. Mais on a fait ce qu'on pouvait en obtenant des conditions de départ honorables », expliquait l'élu CGT, Michel Crespin. Le comité de soutien pas d'accord. Hier soir, le comité pour le maintien de l'emploi en Centre-Bretagne, qui a soutenu les salariés dans leur lutte, a fait savoir qu'il « n'accepte pas la fermeture du site » et qu'il « se tient prêt à s'y opposer fermement ». Des actions seraient d'ailleurs déjà prévues. Quid de l'usine ? Que va devenir le site de Poullaouen ? Un cabinet planche sur un plan de revitalisation. Marine Harvest, qui va devoir mettre la main à la poche, a indiqué être prêt à céder l'usine à un concurrent. Côté CGT, on précise : « S'ils ne veulent plus fermer ou si un repreneur se présente, on laisse nos primes de côté ».

 

Dominique MORVAN

 

source: http://www.letelegramme.fr

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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 23:13

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Des Bretons affublés de bonnets rouges défilant sous une marée de drapeaux noir et blanc : l'image a fait le tour de la planète. Les ouvriers bretons licenciés défilent à l'appel des patrons bretons sous un même drapeau, le drapeau breton. Le drapeau breton montre que les Bretons sont tous unis pour mener le même combat séculaire : les bons Bretons sont en révolte contre la France. Ils veulent leur liberté, la « liberté armorique » revendiquée au XVIIe siècle lors de la révolte dite des « bonnets rouges » (qui, en fait, étaient aussi bien bleus).


Pour les patrons de l'agroalimentaire qui appellent à manifester, la liberté a un sens bien précis. Pour les élus à l'origine de cette énorme opération de propagande, il a un sens non moins précis. Ce qui les rassemble se résume en un mot : autonomie.


Les premiers sont fédérés en un lobby qui réclame le droit d'en finir avec la République et ses lois contraignantes : c'est ce qui s'appelle en attendant mieux « droit à l'expérimentation ». Les seconds appuient ce projet en vue de faire de la Bretagne une nation tenant sa place dans une Europe des peuples et ethnies solidaires.


A la tête des premiers, Alain Glon, ex-président de l'entreprise Glon-Sanders et président de l'Institut de Locarn. A la tête des seconds, Christian Troadec, maire de Carhaix, fondateur du parti autonomiste Nous te ferons Bretagne, soutenu par le Parti breton, indépendantiste, relais de l'idéologie de Locarn.


 UNE STRATÉGIE DE L'ENTRISME


Electoralement, ils ne représentent rien (aux élections régionales, la liste de Troadec n'a pas obtenu 5 % des voix). Politiquement, ils mènent le jeu face à un pouvoir incapable de leur tenir tête, faute d'avoir su faire pièce, dès l'origine, à une stratégie de l'entrisme menée depuis tous les points d'accès possible : gauche ou droite, écologie ou développement sans contrôle de l'agroalimentaire, appels aux droits de l'homme pour défendre l'homme breton exclusivement, apologie de la Résistance bretonne et assimilation de la Résistance au combat breton mené par les nationalistes alliés aux nazis, et, pour finir, appel des ouvriers à défiler au nom de la Bretagne derrière les patrons qui les licencient.

Les ouvriers défilent : la démonstration est faite, ils sont bretons. Leur identité les amène à se révolter : ils se mettent des bonnets rouges sur la tête. Ils se révoltent au nom de leur nation niée, le drapeau le prouve : ils brandissent des drapeaux noir et blanc.

Personne ne rappelle que le sinistre drapeau noir et blanc a été inventé par un druide raciste comme symbole antirépublicain, à partir d'hermines représentant les évêchés de la Bretagne féodale, la Bretagne d'avant la Révolution française tant honnie par les autonomistes dont il était l'un des chefs. Personne ne rappelle que la sanglante jacquerie dite des « bonnets rouges » était dirigée contre la noblesse et le clergé bretons autant et plus que contre les fermiers du roi.


Et surtout, personne ne se demande qui sont ces patrons qui sonnent le tocsin contre l'écotaxe et distribuent des bonnets au peuple pour l'enrôler dans une croisade identitaire. Produit en Bretagne (300 entreprises, un phare bleu sur fond jaune garantissant la qualité du « made in Breizh »), bon label, bons patrons – ils font plier Paris : c'est une victoire.


Seuls sont interrogés à ce sujet les autonomistes, Alain Glon, pour l'Institut de Locarn, Jakez Bernard, pour Produit en Bretagne, Romain Pasquier, Ronan Le Coadic, Christian Troadec… La « misère armorique » fait le beurre du séparatisme.


LA PREMIÈRE D'UNE LONGUE SÉRIE


Présentée comme née spontanément d'une révolte atavique des Bretons contre l'impôt, écotaxe ou gabelle, cette opération médiatique a été soigneusement orchestrée et d'ailleurs présentée dès l'origine comme la première d'une longue série. On ne peut la comprendre qu'en la prenant pour ce qu'elle est, à savoir une phase particulièrement voyante de la réalisation du projet politique poursuivi par le lobby patronal breton.


Voilà quelques années, tenter d'expliquer le rôle du Club des Trente ou de l'Institut de Locarn dans la dérive identitaire à laquelle on assiste en Bretagne vous exposait à vous faire accuser de conspirationnisme. L'un des premiers soutiens de l'Institut, Patrick Le Lay, jurait ne pas le connaître. De même, des responsables de Produit en Bretagne assuraient n'avoir aucun lien avec Locarn.


Les statuts de ces associations ont pourtant été déposés à la sous-préfecture de Guingamp : l'association Institut de Locarn, culture et stratégies internationales a été déclarée le 5 avril 1991 ; Produit en Bretagne le 9 février 1995, bizarrement, à première vue, précédée, le 2 juin 1993, par une Association Coudenhove-Kalergi-Aristide-Briand ayant, elle aussi, son siège à l'Institut de Locarn.


Le comte de Coudenhove-Kalergi est le fondateur de l'Union paneuropéenne, dont les principes fondamentaux peuvent être lus en ligne : « L'Union paneuropéenne reconnaît l'autodétermination des peuples et le droit des groupes ethniques au développement culturel, économique et politique. » « Le christianisme est l'âme de l'Europe. Notre engagement est marqué par la conception chrétienne des droits de l'homme et des principes d'un véritable ordre juridique. »


L'ÉTAT-NATION DOIT DISPARAÎTRE


Le projet de l'Institut de Locarn a été exposé par son fondateur, Joseph Le Bihan, en 1993, sous le titre « Genèse de l'Europe unifiée dans le nouveau monde du XXIe siècle » : la France n'a plus d'avenir ; l'Etat-nation doit disparaître ; il faut liquider l'éducation nationale, les services publics et surtout les services culturels, en finir avec l'héritage de la Révolution française, syndicalisme, laïcité, et autre boulets : « Nous allons réintégrer cette Europe de la civilisation et de la propreté qui existe déjà en Allemagne, en Suisse et dans certains pays nordiques. »

Le plus beau jour de l'histoire de l'Institut, d'après son fondateur, a été, en juin 2006, le jour où le président du conseil régional socialiste, Jean-Yves Le Drian, est venu y présenter son projet pour la région. Depuis, la messe est dite et la collusion sans mystère. Nul espoir que la gauche s'oppose au projet obscurantiste de Locarn – dont les Bretons ne voudraient pourtant pas s'ils étaient consultés.


Le discours ethniciste des élus socialistes qui ont fait entrer les autonomistes de l'UDB au conseil régional s'inscrit dans la droite ligne de celui des patrons bretons et la labellisation de la Bretagne sur base identitaire semble irrémédiable.


Alain Glon, lors de l'université d'été de Locarn, déclarait : « Notre problème, c'est la France » et donnait pour modèle l'action des Flamands susceptible de faire éclater la Belgique en ethnorégions.


L'écotaxe a bien servi. Sous bonnet d'acrylique fabriqué en Ecosse, les bons Bretons sont venus fournir les troupes. On les faisait danser en chapeaux ronds, ils défileront en bonnets rouges. Le lobby breton a gagné : la guerre ne fait que commencer.


Françoise Morvan

(Ecrivaine, traductrice et spécialiste du folklore breton)

 

Françoise Morvan est l'auteure du « Monde comme si –Nationalisme et dérive identitaire en Bretagne » (Actes Sud/Babel, 2005)

 

source: Le Monde (13/11/2013)

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13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 00:05

Un reportage sur Brest , on y voit le Port de commerce, le restaurant "crabe marteau" ... les ex-ateliers de l'ex-Arsenal ...le plateau des Capucins désormais en voie de "reconversion", l'Abeille Bourbon... C'est un beau reportage, au sens esthétique, mais il n'aborde pas le déclin et l'appauvrissement démographiques (Brest ne compte plus que 141 000 habitants contre près de 170 000 dans les années 1970) tandis que la Communauté urbaine BMO et le Pays stagnent..., ce reportage n'aborde pas davantage le déclin industriel par contre, il suggère que les Brestois sont fiers de la dissuasion nucléaire. .... Cela au moment ou la nouvelle loi de programmation militaire accentue le déclin maritime de Brest !

 

C'était au Journal Télévisé de midi du 3 novembre sur TF1

 

 

 


Zoom sur le port de Brest
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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 14:09
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Les salariés de Marine Harvest, qui avaient décidé la poursuite du blocus lundi, bloquent ce mardi le départ des camions du site de Plounéan.

Une petite centaine de salariés bretons du numéro un mondial du saumon, Marine Harvest, ont bloqué le départ des camions vers les distributeurs des produits de Marvin Harvest-Kritsen. 

 

Un nouveau CCE devrait avoir lieu ce mardi après-midi à Poullaouen.

 

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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 13:45

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Les salariés de Marine Harvest ont discuté tout l'après-midi pour décider de la suite à donner à leur mouvement.

 

Le blocus de l'usine Marine Harvest de Poullaouen va se poursuivre. Hier, à l'issue d'une assemblée générale de près de trois heures et de nombreux votes, les salariés grévistes ont, en effet, décidé de prolonger leur action entamée il y a maintenant huit jours.

 

Les 160 personnes présentes ont également débattu du contenu du plan social et de la suite à donner à leur mouvement. À la sortie de la réunion, Me Roger Potin, l'avocat des salariés, a indiqué qu'ils sont « déterminés à défendre aux mieux leurs intérêts en cas de fermeture de leur usine ».

 

Il a annoncé aussi que « des actions symboliques auront lieu cette semaine ». Salariés et représentants syndicaux souhaitant garder le secret, il n'a pas donné de détails mis à part le fait que l'usine de Landivisiau ne sera pas impactée. Selon nos informations, c'est, en fait, le site de Plouénan, spécialisé dans le stockage et les expéditions, qu'il était prévu de bloquer à partir de 7 h ce matin.

 

Par ailleurs, une réunion du Comité central d'établissement devrait avoir lieu aujourd'hui, à 14 h 30, à Poullaouen.

 

 

source: link

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10 novembre 2013 7 10 /11 /novembre /2013 17:20

Attac-10.jpgEh oui, les salariés étaient très nombreux à Quimper ce samedi 2 novembre. Oui, le Groupement Local Attac Quimper était aussi à cette manif, et non à celle de Carhaix, à côté des travailleurs de Gad, de Doux, Boutet-Nicolas, Marine Harvest, Tilly, etc. A Quimper, il y avait des milliers d'ouvriers, pas que des paysans ou des patrons, mais aussi des artisans, des marins, des retraités, certains en familles et beaucoup, beaucoup de jeunes. A Quimper, outre Attac, il y avait également les Alternatifs, le NPA, l'UDB, des drapeaux de la FSU, des militants de la CGT, de Solidaires, des militants communistes, des anti-Nddl, etc ..., bref de très nombreux citoyens qui avaient voté Hollande et qui attendent toujours un changement qui ne viendra pas. Les médias ont insisté lourdement sur le FN et les identitaires dont la présence était insignifiante, ainsi que sur les quelques heurts avec les forces de l'ordre.


Michel Soudais (Politis.fr du 1/11), avant de titrer« Poutou avec le patronat, le FN, les identitaires »auralt dû se renseigner: le communiqué de la CGT Bretagne a-t-il eu l'aval de la FSU et de Solidaires des 4 départements bretons? Dans le Finistère, Solidaires et FSU n'ont opté ni pour la manifestation de Carhaix ni pour celle de Quimper, laissant leurs adhérents libres de choisir. Le Front de Gauche 29 a appelé très tardivement (le 31/10) pour Carhaix, alors que ses groupes locaux, en phase depuis plusieurs mois avec les salariés en lutte pour l'emploi, étaient plutôt favorables pour Quimper. Les militants quimpérois du PG, n'en déplaise à Mélenchon, étaient aussi à Quimper. Les manifestants quimpérois se souviendront de sa déclaration ressentie comme méprisante à leur égard. Ce n'est pas avec de tels propos que le PG et le Front de Gauche local vont se consolider, s'élargir, se crédibiliser.


L'absence de véritable coordination au niveau régional et départemental entre syndicats, partis, collectifs et associations n'a pas permis de constituer un front et une stratégie cohérente de soutien aux luttes pour l'emploi en Bretagne. Oui cette absence de stratégie de la gauche syndicale et politique pose question, autant et sinon plus que les reculades du gouvernement social-libéral en place. Peu est mis en œuvre par les ténors régionaux et nationaux des syndicats et partis de gauche pour combattre les mesures libérales (ANI, retraites, fiscalité injuste ... ) de la majorité présidentielle PS-EELV, et d'un gouvernement qui poursuit les basses œuvres du précédent contre lequel nous avons lutté avec force et détermination.


Beaucoup de militants locaux d'Attac observent que dans les organisations syndicales et politiques nous ne vivons plus dans le même bateau: certains sont dans des cabines avec vue sur la mer pendant que d'autres sont dans la soute, à trimer. La lutte des classes n'est pas morte comme l'antagonisme «capital-travail ». Face à un patronat décomplexé, breton ou autre, responsable de la crise, face à la pénétration des idées d'extrême droite dans les usines, les campagnes, les quartiers il faut être présent là où se trouve le peuple. En organisant la contre-manifestation de Carhaix le samedi 2/11, ses organisateurs ont laissé la voie libre aux orateurs réactionnaires et conservateurs présents à Quimper, à l'exception des porte-parole de la CGT marins et de FO dont les discours ont été corrects.


A Quimper, après consultation de ses militants, Attac est cosignataire avec les Alternatifs et le NPA d'un appel pour la manif de Quimper et d'un tract (cf. ci-joint) fort bien accueilli par tous ceux qui souffrent et subissent l'austérité, le chômage et la misère. N'en déplaise aux censeurs, nous ne sommes pas des ânes manipulés par la carotte et le bâton, nous ne sommes pas des esclaves de nos maîtres, ni les émissaires d'une quelconque mouvance identitaire. Notre passé et nos actions dans les luttes locales depuis de nombreuses années démontrent que nous sommes en lien avec la population. En témoignent nos actions locales dans la rue, contre les banques, sur la retraite, nos forums sociaux: en 2006 sur l'agriculture bretonne à bout de souffle, en 2010 l'eau un bien commun, en 2013-2014 lespolitiques publiques locales.


« Vivre, travailler et décider au pays» était un mot d'ordre de gauche dans les années 70-80, notamment porté par la CFDT d'alors et le PSU, faisant suite aux fortes manifestations unitaires initiées par la CFDT, la CGT et les organisations paysannes dans les années 67-68 et suivies par les nombreuses luttes ouvrières qui ont marqué notre héritage et notre identité régionales: Forges d'Hennebont (1966), CSF Brest (1968), Joint Français (1972), Doux Pedernec (1974), Plogoff (1980-81), l'hôpital de Carhaix (2011), etc ....

 

Deux mots d'ordre dominaient dans la manif du samedi 2/11 : l'emploi et le refus des pertes d'emploi dans les usines et à la campagne, ainsi que la suppression de l'écotaxe surtout du fait de cette nouvelle fiscalité s'ajoutant à l'illisibilité fiscale du gouvernement (cf. tribune Coutreau, Drezet, Plihon et autres dans Le Monde du 1/10). Au cours de la réunion préparatoire du 30/10 pour la manif du 2/11, Attac Quimper considérait que cette taxe ne répondait pas aux objectifs d'une fiscalité écologique et dénonçait son application et sa gestion. Le Monde et Médiapart ont depuis traité ce PPP de « scandale d'Etat ».

 

Alors quelles suites maintenant? Quels soutiens aux licenciés de Tilly, Marine Harvest...? Quelle contribution des forces de gauche de transformation sociale au « pacte d'avenir pour la Bretagne» ? Que faire face à cette désindustrialisation inacceptable en Bretagne et en France (plus de 1000 plans sociaux en un an)?


►Arrêtons les bravades stériles, les suspicions et l'entre soi.

Suscitons un véritable rassemblement du peuple en s'adressant à tous les citoyens et en ►respectant leur intelligence, et en leur donnant les moyens de prendre le pouvoir sur leur vie de tous les jours.

►Donnons corps et cohérence à une transition vers une société vivable: défaire le productivisme et le consumérisme, défendre les biens communs, les ressources naturelles vitales (l'eau, l'air, la terre, les énergies ... ).

►Engageons des soutiens populaires aux luttes des salariés du type que nous avons connu avec le Joint Français, Plogoff, Carhaix.

►Tirons les enseignements des luttes passées et notamment des grèves et manifestations ouvrières et paysannes du 8 mai 1968 qui ont eu lieu dans tout l'Ouest (Bretagne et Pays de Loire) qui réclamaient du « travail au pays ». 50000 manifestants dans le Finistère (Brest 25 000, Quimper 16000, Morlaix 5 000, Carhaix 4 000) à l'appel des organisateurs CFDT, CGT et FDSEA soutenus par la FEN, l'UNEF, le Modef, le Conseil Général 29, voire même l'Eglise qui appelait en chaire à participer. En 1967-1968, paysans et ouvriers demandaient la valorisation sur place des productions agricoles locales. A l'époque seuls 20 des porcs de l'ouest étaient transformés, aujourd'hui la valeur ajoutée n'est-elle pas du même ordre? Ils réclamaient ensembles des créations d'emplois, des revenus corrects pour les travailleurs des villes et des campagnes, la reconquête de la Sécurité Sociale, le développement sur place des moyens d'éducation nationale et notamment la formation professionnelle, et une politique régionale conforme à ses objectifs. Ce rassemblement ouvriers- paysans-enseignants-étudiants ne serait-il pas possible aujourd'hui?


Avec un souffle nouveau et un programme sur des objectifs suffisamment radicaux, nous pourrions entrainer l'adhésion de tous ceux et celles qui n'ont plus confiance en la possibilité d'un monde nouveau.


Quimper, le 4/11/2013

Henri Guillou

Attac Quimper-Cornouaille / CAC-Cornouaille

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La grève qui nous sèvre!
par Floréal

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...à propos des bénéfices secondaires de la grève à Radio-France

Dans Télérama, des lecteurs branchés s’affrontent à fleurets mouchetés (comme il sied dans l’hebdo culturel de l’élite) à propos de la grève dure à Radio-France: si les uns déplorent à mots couverts que la grève les prive inhumainement de leur lot quotidien de boboïsme branché, d’autres, un peu plus à gauche, appuient mollement la grève : ne vise-t-elle pas à défendre ce cher « service public » sans lequel, de leur propre aveu, certains « Téléramistes » ne supporteraient plus le dur fardeau d’exister ?

Quant à nous, bourricots de bolcheviks obtus que nous sommes, nous soutenons sans réserves cette grève. Et cela pour de tout autres raisons que l’élite téléramiste :

  • la première raison est que la grève à Radio-France est un des trop rares exemples d’action DE CLASSE déterminée contre les effets antisociaux de l’austérité hollando-maastrichtienne (même si hélas, trop de journalistes appuient la manœuvre de diversion lancée par Fleur Pellerin pour faire de M. Gallet le bouc émissaire des décisions gouvernementales). Cette grève illimitée montre que des travailleurs peuvent encore se battre pour GAGNER et pas pour « témoigner de leurs aspirations » à l’occasion de « journées d’action » sans lendemain qui laissent d’avance le dernier mot au MEDEF et Valls-MEDEF.
  • La seconde raison est que cela fait un bien énorme au moral que de savoir que chaque jour que le Bon Dieu fait, des millions de braves gens qui se croient « de gôôôche », ne recevront pas leur injection matutinale de social-libéralisme, d’anticommunisme secondaire et d’’euro-atlantisme « humanitaire » administrée par MM. « Pat Co » et B. Guetta, ; grâce à ces irresponsables de grévistes, les intoxiqués de Patricia Clark et de ses « kids » seront frustrés de leur dose quotidienne de frenglish (dans l’émission « Come on ! » rebaptisée « Alive »). En vérité, ce SEVRAGE idéologique de masse est presque aussi salutaire que celui qu’a subi naguère notre pays tout entier quand la grève ouvrière de mai 68 eut « coupé le jus » (et le micro !) aux anticommunistes professionnels de feue l’ORTF !

Pourtant notre bonheur reste incomplet : car pendant que les euro-prédicateurs de Radio-bobo sont réduits au silence, les Radio-beaux-beaufs du privé continuent d’occuper le « temps de cerveau disponible » : entre deux pubs assourdissantes, RTL, Europe 1, RMC, ont tout loisir pour marteler leurs propos antisyndicaux, pour poursuivre leur ramdam anti-fonctionnaires et pour organiser leur promo même plus larvée du FN et de Sarkozy (cherchez la différence !). Se déverse ainsi à plein jet sur le tamtam permanent du MEDEF et de la droite contre les acquis sociaux, les « assistés » (sic) et le code-du-travail-d’où-nous-vient-tout-le-mal ;  sans oublier bien sûr  l’éloge permanent des « States », la célébration émue de la « Belle-Europe-que-v’là », la diabolisation incessante des « ennemis-de-l’Occident » (Russes, Cubains, Coréens, cocos, « islamistes », grévistes de tous poils, etc.), l’éternelle question posée à tout bout de champ par le « journaliste » de service : « mais-que-font-nos-voisins-anglo-saxons-à-ce-sujet ? », l’allégeance obsédante à Frau Merkel, le tout sur fond de bain linguistique anglo-américain…

 

Alors s’il vous plait, travailleurs des radios privés, mettez-vous vite en grève aussi : pas seulement pour soutenir vos vaillants camarades du public (ça s’appelle la solidarité de classe), mais pour faire pleuvoir sur toute la France un bienfaisant mutisme réparateur.  Vite, vite, croisez-vous les bras aussi et rendez ainsi aux citoyens le plaisir de penser par eux-mêmes. Ils auront peut-être alors – qui sait ? – l’idée de revendiquer un audiovisuel public démocratisé et véridique qui soit enfin soustrait au duopole des oligarques du privé et d’une propagande d’Etat aussi doucereuse qu’omniprésente !

Floréal, le 1er/04/2015

Pétition

Halte à la fascisation en Ukraine

Halte à la marche à la 3ème guerre mondiale

pour signer la pétition

cliquer ici

140812-CISC-copie-1

Billets

A lire ....

150406_ic-155-avril2015-copie-1.jpg

Initiative Communiste n°155 (Avril 2015)

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Contactez le journal -Initiative Communiste

BP 30111-62802 LIEVIN

ou adressez-vous à un militant du PRCF
 

 

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A voir et écouter...

Les cons ça ose tout !
L'âge de la retraite
La grève surprise

A voir et écouter

L'Internationale en breton
L'internationale en français
L'affiche rouge-l'armée du crime
Le chant des partisans (Marc Ogeret)
sortir de l'euro.....
Frédéric LORDON-Médiapart
Frédéric LORDON/France-Culturel/ 26-11-2013
Jacques SAPIR-10/12/2013 (blog)
La Guerre Sacrée

Radio Libertaire 89.4

ALR-libertaireSamedi 31 décembre 2011 de 11 h 30 à 13 h 30

Annie Lacroix-Riz , historienne, participera

à l’émission « Chroniques syndicales » 

consacrée au dossier Renault

sur Radio Libertaire

89,4 MHz FM en Ile-de- France

Pour écouter sur internet cliquez ici !